Par Julia Itel – Publié le 06/05/2025

Lorsqu’un nouveau pape est élu, le monde entier attend avec impatience la révélation de son nom. Celle-ci est marquée par la formule latine Habemus papam, qui signifie « Nous avons un pape », et qui résonne depuis des siècles au Vatican. Mais d’où vient cette phrase et que signifie-t-elle vraiment ? 

 

Que signifie la formule « Habemus papam » ?

S’il est difficile de dater l’origine exacte de l’expression « Habemus papam », celle-ci serait apparue au Moyen Âge afin de clôturer le rite encadrant l’élection d’un nouveau souverain pontife et d’annoncer officiellement, extra omnes (« tous dehors »), le nom du pape.

Le terme « habemus », qui signifie « nous avons », est une façon simple et directe d’annoncer le nouveau pape, qui devient ainsi, à cet instant, le successeur de Saint Pierre et le leader spirituel de l’Église catholique. À partir de ce moment-là, le cardinal protodiacre se rend sur le balcon de la basilique Saint-Pierre pour prononcer la célèbre formule : « Annuntio vobis gaudium magnum : habemus papam ! » (« Je vous annonce une grande joie : nous avons un pape »).

Plus précisément, la formule complète est la suivante : 

Annuntio vobis gaudium magnum : (Je vous annonce une grande joie)
habemus papam. (Nous avons un pape)
Eminentissimum ac reverendissimum dominum, (Le très éminent et très révérend seigneur)
dominum [prénom(s) de l'élu], (Monseigneur [xx]),
Sanctae Romanae Ecclesiae cardinalem [nom de famille de l'élu], (cardinal de la sainte Église romaine [xx]),
qui sibi nomen imposuit [nom de règne de l'élu]. (qui s’est donné le nom de [xx]).

 

Habemus papam : fumée noire ou fumée blanche ?

L’élection du pape, un rituel codifié et secret

Après la mort ou la démission du pape, les cardinaux électeurs se réunissent autour de grandes tables à l’intérieur de la chapelle Sixtine afin d’élire le prochain Évêque de Rome. C'est ce qu’on appelle le conclave. Formalisée en 1274 par le pape Grégoire X (dans Ubi periculum), la pratique du conclave, dont le terme vient du latin cum clave (« sous clé »), est un rite hautement codifié et cherchant à limiter les influences extérieures sur l’élection pontificale. En effet, dans la salle, aucun téléphone n’est permis, le réseau est brouillé et les fenêtres sont scellées. 

Chaque journée, quatre tours de scrutin sont organisés. À la fin, la tradition veut que pour informer les fidèles du résultat du conclave, on brûle les bulletins de vote dans un poêle. Les catholiques du monde entier scrutent alors la couleur de la fumée qui s’élève au-dessus du Saint-Siège…

 

Fumée noire : pas de consensus

Lorsque la fumée qui sort de la cheminée est de couleur noire, cela signifie que le conclave n’a pas encore élu de nouveau pape. Les votes ne se sont pas révélés concluants ; il n’y a pas de consensus. 

Qu’est-ce qui donne la couleur noire à la fumée du conclave ? Auparavant, on ajoutait aux cartes électorales brûlées de la paille humide, pour que celle-ci, lors de sa combustion, colore la fumée de noir. Aujourd'hui, ce procédé n’est plus utilisé car il tend à abîmer les peintures de Michel-Ange. On ajoute alors un combustible chimique.

 

Fumée blanche : nous avons un pape !

Si la fumée qui sort de la cheminée est blanche, alors un nouveau souverain pontife est élu. L’information juste révélée est suivie des cloches de la basilique Saint-Pierre venant confirmer l’heureuse nouvelle. En effet, lors de l’élection de Benoît XVI en 2005, la couleur de la fumée était grise, ce qui avait prêté à confusion. Les cloches permettent donc de lever tout doute et de célébrer, en joie, l’élection du nouveau pape.

 

Pour aller plus loin : Comment se déroule la prise de fonction d'un pape ?