Par Julia Itel - Publié le 16/02/2023

Qui sont les cinq derniers papes ayant occupé le Saint-Siège ? Réponse ici.

Jean XXIII (1958-1963)

Jean XXIII est célèbre pour avoir convoqué le concile Vatican II, ayant marqué l’ouverture de l’Église catholique au monde moderne. Surnommé « le bon pape Jean », son élection le 28 octobre 1958 en tant que 261e pape doit servir de transition après le pontificat difficile de Pie XII. En effet, Jean XXIII (né Angelo Giuseppe Roncalli) a grandi dans le nord de l’Italie, près de Bergame, dans une famille modeste et son pastorat a conservé l’humilité et la simplicité de son enfance. 

Ordonné prêtre en 1904 à Rome puis évêque en 1925, il entame ensuite une carrière diplomatique en tant que délégué apostolique en Bulgarie, en Turquie et en Grèce. Puis, il est désigné nonce (ambassadeur du pape) à Paris en 1944. De ces missions, il a développé une sensibilité prononcée pour le dialogue œcuménique et interreligieux qu’il met en exergue dans son pontificat par la création, notamment, du Secrétariat pour l’unité des chrétiens. Trois mois seulement après son élection en tant que pape, il annonce avec surprise le 25 janvier 1959 vouloir convoquer un deuxième « concile œcuménique pour l’Église universelle », entendu comme un aggiornamento. Ouvert le 11 octobre 1962, Jean XXIII n’assiste pas à la fin du concile Vatican II puisqu’il meurt le 3 juin 1963, peu après avoir fini de rédiger l’encyclique Pacem in terris. Jean XXIII a été béatifié le 3 septembre 2000 par Jean Paul II puis canonisé le 27 avril 2014 par le pape François.

Pour en savoir plus, visionnez « Jean XXIII, l’homme du renouveau »

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Paul VI (1963-1978)

Successeur de Jean XXIII, Paul VI est le pape qui a mené à terme le concile Vatican II et qui a véritablement modernisé l’Église. Né en 1897 près de Brescia, Giovanni Battista Montini est issu – contrairement à son prédécesseur – d’une grande famille bourgeoise. Ordonné prêtre en 1920, il intègre ensuite le service diplomatique du Vatican. Militant antifasciste, il combat également pendant la Seconde Guerre mondiale le nazisme. En 1954, Pie XII le nomme archevêque de Milan puis, lorsque ce dernier meurt, son remplaçant Jean XXIII désigne Montini cardinal. Le futur Paul VI va alors participer activement à la préparation de Vatican II. 

Pressenti comme papabile, c'est-à-dire comme favori à la succession de Jean XXIII, Paul VI est élu pape le 21 juin 1963. Les principaux objectifs de son pontificat sont de conclure Vatican II, de favoriser l’unité des chrétiens et de préserver la paix dans le monde, après deux guerres mondiales déchirantes. Mort le 6 août 1978, il est béatifié en 1964 puis canonisé par le pape François le 14 octobre 2018.

À voir « Paul VI : le pape d’un monde qui bouge »

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Jean Paul Ier (1978)

Surnommé « le pape au sourire », Jean Paul Ier est le dernier souverain pontife italien. Élu le 26 août 1978, son pontificat est l’un des plus courts de l’histoire : 33 jours seulement après son élection, Jean Paul Ier meurt d’un infarctus. S’il n’a pas pu mettre en place son programme, il a su toutefois incarner un pape populaire, humain et simple misant davantage sur son rôle de pasteur que de souverain. 

Jean Paul Ier, né Albino Luciani (1913-1978), est aussi le premier pape à choisir un nom composé, en hommage à ses deux prédécesseurs directs, Jean XXIII et Paul VI. Il a été béatifié le 4 septembre 2022 par le pape François.


Jean Paul II (1978-2005)

Premier pape non italien depuis cinq siècles, Jean Paul II est élu pape le 16 octobre 1978. Bénéficiant d’une grande popularité, son pontificat est l’un des plus longs et des plus notables de l’histoire de la papauté. Jean Paul II est né en Pologne en 1920 sous le nom de Karol Josef Wojtyla. Profondément engagé contre la répression soviétique qui sévit dans son pays et, en particulier, sur l’Église catholique, son élection en qualité d’Évêque de Rome envoie un signal fort. En effet, en condamnant toute forme d’idéologie politique (et économique) qui oppresserait l’individu et ses libertés, Jean Paul II s’affiche comme « le pape des droits de l’homme ». 

Tout au long de son pontificat, il s’est efforcé à remettre au cœur du catholicisme la dignité intrinsèque de l’être humain (comme le montre sa première encyclique Redemptor hominis, 1979). Il a également œuvré à réformer la Curie, dans la lignée de Vatican II, et à l’universalisation de la mission pastorale par de nombreux voyages et par la création des Journées mondiales de la jeunesse (JMJ), devenues particulièrement populaires et qui rassemblent toujours des centaines de milliers de participants. 

Décédé le 2 avril 2005 à l’âge de 84 ans, les fidèles assemblés sur la Place Saint-Pierre réclame sa canonisation immédiate. Il faut attendre neuf années pour que le pape François le canonise officiellement, en même temps que Paul VI.

Découvrez qui était Jean Paul II dans « Jean Paul II, pape et poète »

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Benoît XVI (2005-2013)

Le successeur de Jean Paul II, Benoît XVI, est élu le 19 avril 2005. Né dans l’Allemagne de l’entre-deux-guerres et enrôlé de force dans les jeunesses hitlériennes, ce n’est qu’à la Libération qu’il commence sa formation religieuse. Brillant intellectuel et théologien, Jean Paul II voit en lui le gardien du dogme catholique et le nomme « Préfet de la Congrégation pour la Doctrine de la foi » et Président de la Commission biblique pontificale. Après être élu doyen du Collège des cardinaux en 2002, il succède à Jean Paul II trois ans plus tard.

Le pontificat de Benoît XVI est marqué par le sceau de la réconciliation. En effet, ce dernier a choisi son nom de règne en hommage à Benoît XV qui, pendant la Première Guerre mondiale, a cherché à rapprocher les hommes et les peuples. Ainsi, Benoît XVI s’est montré sensible au dialogue œcuménique et interreligieux, favorisant les initiatives pour la paix, mais surtout, à dénoncer publiquement le scandale de la pédophilie dans l’Église. Pour la première fois, le pape a demandé « pardon » aux victimes d’abus sexuels. Enfin, en tant qu’homme de science et de lettres (il a publié une cinquantaine de livres), Benoît XVI a véritablement cherché à réconcilier raison et foi.

Après huit années de pontificat, Benoît XVI annonce renoncer à ses fonctions papales le 11 février 2013. Cela ne s’était pas produit depuis le Moyen Âge ! Le pape François lui succède. Le pape émérite s’éteint le 31 décembre 2022.

Pour aller plus loin, voir « Benoît XVI, le théologien devenu pape »

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