Jésus a prononcé cette parabole à Jérusalem, dans une des grandes cours du Temple, quelques jours seulement avant son arrestation. Le contexte était lourd de menaces. On lui reprochait de ne pas observer la Loi de Moïse, de ne pas respecter le Temple, de blasphémer le nom sacré de Dieu en osant l’appeler simplement : « Père ». Jésus pouvait expliquer longuement son message, on refusait de l’écouter. Il en venait à constater avec tristesse : « Ils ont des oreilles pour entendre et ils ne veulent pas entendre ».

C’est donc devant des notables sûrs d’eux-mêmes, qu’il prononce cette parabole sévère. Elle raconte une série d’assassinats et elle se termine par la condamnation à mort des criminels. Prêtres et pharisiens ne pouvaient manquer de se reconnaître comme visés directement. Cependant Jésus n’en est pas resté là : devant ces hommes passionnés par l’amour de leur patrie, il annonce clairement : « Le Royaume de Dieu vous sera enlevé pour être donné à un peuple qui lui fera porter son fruit. ».

Jésus risquait sa vie et il le savait bien. Dieu l’avait chargé d’annoncer une Bonne Nouvelle. Elle tenait en quelques mots : « Tout homme est aimé par un Dieu Père plein de tendresse, tout homme est appelé à devenir fils de Dieu, tous les hommes sont frères. » Ce message si simple bousculait trop de routines et il suscitait la colère et la haine. Jésus restait fidèle à sa mission, car il ne pouvait se renier lui-même. Mais la croix se profilait déjà au terme de cette fidélité. C’était inévitable.

Frères et Soeurs, souvent nous chantons dans nos liturgies : « Il est grand le mystère de la foi. » Et le plus grand mystère que nous sommes appelés à recevoir dans la foi, c’est celui de la croix. Comment la croix du Christ nous concerne-t-elle encore aujourd’hui ? La seule réponse tient dans une parole de Jésus : « Il n’y a pas de plus grand amour que de donner sa vie pour ceux qu’on aime. »

Alors donner sa vie, donner sa vie comme le Christ, qu’est-ce que cela veut dire pour nous ? Il arrive que des hommes soient conduits à donner entièrement leur vie pour sauver celle d’autres hommes : par exemple des sauveteurs dans un incendie ou un tremblement de terre, ou des volontaires de la paix dans un pays déchiré par la guerre civile. Les disciples du Christ sont appelés à être parmi les premiers présents dans de telles situations. C’est d’ailleurs l’honneur des Chrétiens que de l’être souvent. Ainsi nous pouvons évoquer le Père Maximilien Kolbe échangeant sa mort contre la vie d’un de ses compagnons de déportation. Ou le visage de mère Térésa se donnant jour et nuit aux miséreux de Calcutta.

Pour donner sa vie à la suite du Christ, il y a donc des gestes héroïques, mais il y a aussi des dons de soi plus modestes, plus cachés, plus quotidiens. Pour nous, frères et soeurs, donner notre vie devrait se traduire habituellement par la recherche simple mais jamais lassée du service de nos frères par l’accueil, l’écoute, le partage, l’entraide, la lutte pour la justice et pour le bonheur de tant d’hommes et de femmes écrasés par la maladie, le chômage, le mépris, la guerre. Le Christ crucifié s’est voulu solidaire de toutes les misères et notre regard sur la croix nous rappelle que mille gestes sont à inventer chaque jour pour redire au monde que le don de soi, c’est la condition d’un amour qui ne se paye pas de mots. Alors, comme disait saint Paul : « La paix de Dieu, qui dépasse tout ce qu’on peut imaginer, gardera vos coeurs et vos intelligences dans le Christ Jésus. »

Références bibliques :

Référence des chants :

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