11 février 1858 : première apparition de Marie à Bernadette. 11 février de chaque année : depuis huit ans, à l’initiative du pape, journée mondiale du malade.

Il se trouve que, cette année, le 11 février est un dimanche, pour la première fois depuis dix ans. Puisque nous sommes à Lourdes, nous célébrons la Messe propre aux Sanctuaires mais nous avons choisi de garder les lectures ordinaires du dimanche, celles dont vous avez peut-être le texte sous les yeux.

Ne trouvez-vous pas, d’ailleurs, que ces lectures conviennent admirablement à Lourdes ?

Oui, heureuse es-tu, Bernadette, toi qui fus réellement pauvre, toi qui eus faim, toi qui pleuras sur tes péchés, toi qui fus la risée d’une moitié de la ville. Oui, dommage pour vous, vous qui êtes trop riches pour rien attendre, vous les repus de préjugés. Malheureux êtes-vous, vous qui ne savez que ricaner, vous qui n’avez pour pensée personnelle que l’opinion dominante : acceptez de vous laisser déranger par le message de Bernadette. Sinon, vous tournerez en rond dans votre vieux monde.

Oui, Lourdes vérifie les béatitudes : c’est évident. Marie, en chantant le Magnificat, nous fait entrer dans le monde des béatitudes. Mais Lourdes nous permet aussi d’entrapercevoir le monde de la résurrection, dont saint Paul parlait aux Corinthiens. Monde espéré mais encore éloigné puisque la mort nous en sépare. La mort, un jour. Mais déjà, aujourd’hui, pour beaucoup, le mal qui les agresse, en leur corps, en leur coeur, en leur âme. Comment les oublier, en ce 11 février qui leur est spécialement consacré ?

Aux personnes malades, handicapées, diminuées, comme à nous tous, Lourdes parle de résurrection. Car nous voici sur le lieu où, à dix-huit reprises, le voile de la mort s’est écarté. Marie s’est manifestée, vivante, parce qu’elle est une vivante, à la suite de son Fils, vivant, ressuscité. Marie de l’Immaculée Conception est aussi Marie de l’Assomption : ces deux affirmations de la foi catholique ne sont que les deux moments d’une même grâce.

Quel est donc le visage de la résurrection que Marie fait apparaître à la petite Bernadette ? Peut-on décrire le monde de la résurrection ? Au minimum, nous pouvons dire ceci : la résurrection n’est pas une puissance qui écrase mais une présence qui réconforte. Ce n’est pas un soleil qui éblouit mais une lumière qui réchauffe. C’est un sourire qui compatit, quand Marie s’attriste de notre péché. C’est, enfin, la beauté dont nulle beauté, ni de chair, ni de marbre, ne saurait approcher. Pour l’avoir dit crûment, Bernadette Soubirous ne s’est pas fait d’amies parmi les élégantes de la ville et elle a désespéré un malheureux sculpteur, pourtant consciencieux et bien intentionné.

L’imaginaire de notre époque païenne est peuplé de fantômes, de masques et de monstres. Aujourd’hui, les esprits grimacent et le noir l’emporte. A Lourdes, au contraire, une lumière de résurrection s’est frayé un passage jusqu’à nous : les yeux de Bernadette ont capté cette lumière et son visage en a été tout éclairé, de l’intérieur. Quel contraste avec la paroi du sombre rocher de Massabielle, que n’atteignent jamais les rayons du soleil !

Cet aspect du message de Lourdes est d’une urgente actualité. Lourdes, ni aucun sanctuaire, ni aucun message, ni aucune apparition n’ajouteront jamais rien à l’Évangile. Mais ils peuvent nous redire l’Évangile par des signes qui nous parlent. Dans notre Credo, nous allons redire que nous croyons en la résurrection des morts et la vie du monde à venir. Que la Belle Dame de Lourdes nous donne de mieux y croire !

Références bibliques :

Référence des chants :

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