Nous venons d’entendre cette parole du Christ : « Quand deux ou trois sont réunis en mon nom, je suis là, au milieu d’eux. »

 

Oui, quand nous sommes réunis ensemble et que nous nous ouvrons aux autres en vérité, Dieu est présent. Un reflet du Royaume de Dieu peut devenir perceptible. À Taizé nous chantons souvent : « Ubi caritas et amor, Deus ibi est », là où il y a l’amour, il y a Dieu.

 

Le Christ nous demande de nous réunir « en son nom ». Que veut-il dire par là ? N’est-ce pas d’abord de vivre de son amour, et encore plus concrètement : de son pardon ? Le pardon n’est-il pas le don le plus précieux que le Christ nous a laissé et qui forme notre identité de chrétiens ?

 

Du pardon nous avons besoin autant que du pain quotidien. Dans le Notre Père nous demandons l’un et l’autre.

 

Dans certaines situations, en particulier lors de ruptures affectives, le pardon peut sembler inatteignable. Sachons alors que le désir du pardon en est déjà le commencement. Le Christ prend sur lui ce qui paraît sans issue et nous pouvons lui confier ce qui demande une guérison.

 

Le pardon selon l’Évangile n’est pas seulement une exigence ponctuelle dans des situations difficiles. Le pardon est une attitude intérieure, une capacité de créer la confiance autour de nous pour éviter que s’enveniment les blessures, petites et grandes.

 

Après sa résurrection Jésus envoie ses disciples porter son pardon et, plus encore, sa paix au monde entier. Pour faire progresser la paix sur la terre, une grande simplicité de vie est nécessaire. Cette simplicité dans la vie personnelle est aussi indispensable que des compétences pour lutter contre les injustices et pour favoriser un partage des biens matériels.

 

Pendant sa vie terrestre Jésus avait déjà envoyé ses disciples annoncer la paix de Dieu. Et il avait insisté : « N’emportez rien avec vous », allez sans bagage. Jésus ne veut pas seulement que nous apportions quelque chose aux autres, il veut que nous mettions notre propre personne en jeu, en vivant nous-mêmes dans une grande simplicité. C’est ainsi que nous le suivons, lui qui est venu vers nous désarmé.

 

Dans la confiance que nous sommes aimés et pardonnés par Dieu, nous pouvons aller, désarmés nous aussi, à la rencontre des autres sans avoir peur. Commençons toujours par ceux qui nous sont confiés, nos proches.

 

Élargissons aussi nos cœurs, ouvrons nos yeux à ce qui nous est moins familier. Dans nos sociétés tellement marquées par les malentendus, les rivalités et les blessures de l’histoire, nous pouvons contribuer à la réconciliation et à la paix. Nous pouvons dépasser la peur de ce qui est différent.

 

Par notre prière ce matin, nous voudrions soutenir les chrétiens qui vivent dans des zones de graves conflits, en particulier en Irak et en Inde, afin qu’ils persévèrent courageusement comme artisans de paix au milieu de leur peuple.

 

La complexité des problèmes auxquels l’humanité est confrontée a de quoi nous décourager. Mais c’est un fait : il a parfois suffi de quelques-uns pour faire pencher la balance de l’Histoire vers la paix.

 

Alors, où que nous soyons, réunissons-nous, ne serait-ce qu’à deux ou trois, et cherchons ensemble quel geste poser dans telle ou telle situation de détresse. Osons rendre visite à ceux qui souffrent, à ceux qui sont mis de côté, voire maltraités.

 

Nous découvrirons ainsi la présence du Christ même là où nous ne l’aurions pas attendue. Ressuscité, il est là, au milieu des hommes. Il nous devance sur les chemins de la compassion.

Références bibliques :

Référence des chants :

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