Quel est l’essentiel pour vous dans la vie ? Qu’est-ce qui vous fait courir ainsi toute la journée, L’amour pour votre famille, le service d’autrui, le bien du pays ? Qu’est-ce qui votre vie ? Questions adressées à tous, bien sûr, mais combien de fois ai-je été ainsi interrogé personnellement. "Et vous, pourquoi vous vous êtes fait prêtre ?" Question posée avec curiosité comme devant quelqu’un d’un peu étrange, mais toujours avec sympathie. Et j’imagine que beaucoup de ceux qui nous regardent, mes soeurs s’interrogent : "Que font-elles dans ce lieu ? Pourquoi se sont-elles faites soeurs ? " En ce dimanche où l’Eglise prie pour les vocations, pour que des jeunes se mettent au service du Seigneur, essayons de répondre à cette question.

Oui, pourquoi ? Chacun ici, nous avons une réponse différente : c’est si personnel ! Je me souviens du jour où tout a commencé. C’était lors de ma première communion… Je me suis dit : ma vie c’est ça. Pour moi tout a commencé par un émerveillement. Pour d’autres, ils ne vous donneraient pas de date ; c’est plutôt venu comme une évidence qui s’est imposée progressivement à travers des événements, des rencontres ou le désir de se donner. Pour d’autres encore, ce fut le résultat d’un combat : je me souviens de la confidence d’une religieuse : "Quand j’étais gamine je pensais : moi, bonne soeur, jamais ! et le Seigneur me l’a demandé. J’ai résisté… et puis j’ai consenti."

Pourquoi vous vous êtes fait prêtre ? Pourquoi vous vous êtes faite soeur ? Diversité des réponses, mais il y a au moins trois points communs.

D’abord personne ne dirait : "Je me suis fait prêtre ou soeur…" car c’est le Seigneur qui appelle et nous choisit. Nous dirions plutôt : "je me suis senti "connu", aimé, rejoint dans le mystère de mon être". Jésus, le bon pasteur, dit bien : " Je connais mes brebis". Il y a entre nous une relation unique qui s’établit, indépendante de quelque chose à faire ici ou là. Et c’est l’allégresse de tout soi-même, le sentiment d’exister pour Dieu, d’entrer dans sa vie ou dans son dessein de donner la vie au monde. Le Seigneur me connaît.

Et beaucoup ajouteraient : "Je me suis senti gardé". Comme dit le psaume : " Il a posé la main sur moi " (Psaume 139). Viennent toujours les difficultés de la vie. Il y a les épreuves, les années noires peut-être… et la lumière a fini par venir : l’expérience de la mort et de la vie plus forte que la mort, Pâques ! Le Seigneur nous a appelés et il nous a gardés. Oh, "gardé" ne veut pas dire "forcé". C’est l’amour du Seigneur qui nous garde.

Enfin chacun dira : si je suis prêtre ou religieux ou religieuse, c’est parce que j’ai vu le Christ aimer le monde. Plus on se rapproche de lui, plus on est pris par l’amour qu’il porte à cette terre. A l’origine de toute vocation, il y a l’amour, un unique amour pour Dieu ou pour les hommes. C’est pour vous et pour tous, que je suis prêtre. Et c’est par amour pour le monde que vous êtes ici, mes soeurs ; le monde vous habite, et avec lui vous ne cessez de vous tourner vers le Seigneur, pour reconnaître sa voix et recevoir la vie.

Pourquoi sommes-nous prêtres, moines, religieux, religieuses ? J’aimerai retourner la question à ceux qui m’interrogent : Et vous, qu’est-ce qui fait votre vie en profondeur ? Qu’est-ce qui anime votre journée, vos travaux ? Car vous le sentez bien quand vous nous interrogez, vous pensez aussi à votre place dans l’Eglise et dans ce monde. Et vous avez raison : qui que vous soyez, au-delà de toutes vos charges, importantes ou discrètes, vous avez votre vocation : le Seigneur vous appelle à vivre avec lui. Toute vocation est d’abord une manière personnelle, particulière, unique, de vivre avec le Christ. Alors, bien sûr, infinie variété de vos réponses : pour certains, c’est un métier vécu comme une "vocation", comme l’on dit justement, avec le Christ serviteur de tous ; pour d’autre, ce sera cette épreuve morale ou physique portée avec courage et sérénité, l’occasion d’aimer comme le Christ ; pour d’autres, la grâce de la vie, la grâce inoubliable, sera le pardon donné, reçu…

"Je suis le bon pasteur. Je connais mes brebis et mes brebis me connaissent", dit Jésus. Mes frères et mes soeurs, connaissons-nous la voix du seigneur qui nous appelle ? L’avons-nous déjà entendue ? Oh ! ce n’est pas une voix comme les autres ; elle est discrète et elle se mêle à notre silence intérieur, aux événements qui touchent les profondeurs de notre conscience. Car le Seigneur parle. Il appelle toujours. Il attend notre réponse, il nous fait confiance. Son appel est un appel à vivre avec lui. Heureux sommes nous d’entendre le Seigneur : nous découvrirons l’essentiel de nos vies : être connu de Dieu et le connaître.

Références bibliques :

Référence des chants :

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