Il s’agit de l’accès à la foi des apôtres, à la foi de l’Église, à notre foi en Église.

Ce que révèle une écoute attentive de cette page d’évangile, c’est son affinité avec les récits de manifestation du Christ ressuscité. "Croyant voir un esprit, ils se mirent à pousser des cris." C’est aussi, selon saint Luc, l’attitude des disciples lorsque Jésus se manifeste, à Jérusalem, alors qu’ils viennent d’entendre le témoignage de leurs compagnons revenus d’Emmaüs.

Ces derniers, précisément, ont vu le Christ les rejoindre sur le chemin, comme les disciples, sur les flots. Pour ne s’élever que dans leur coeur douloureux, la tempête n’en est pas moins violente. Ici et là Jésus va l’apaiser : sur le lac, il monte dans la barque et le vent tombe ; à Emmaüs, il entre pour rester avec eux et leur coeur s’embrase. Pierre demande à voir, il doute, il s’enfonce : Jésus lui tend la main ; Thomas doute et demande à toucher : Jésus lui présente ses mains et son côté. Thomas lui dit alors : "mon Seigneur et mon Dieu" ; et les disciples, dans la barque : "vraiment, tu es le Fils de Dieu."

Nous avons là, en filigrane, la genèse de la foi des disciples et celle du récit qui l’exprime. Illuminés par la rencontre du Christ ressuscité, les disciples font mémoire de nombreux évènements survenus en trois ans de compagnonnage avec Jésus de Nazareth, et ces évènements, ils les interprètent. Pour des pêcheurs, familiers de la mer, les moments vécus sur les flots, surtout sur les flots déchaînés, demeurent inoubliables.

Voici Jésus, embarqué avec eux ; il dort dans la tempête. Les disciples s’écrient : "nous coulons, cela ne te fait rien ?" Jésus, réveillé, se lève : il se fait un grand calme. "Qui est-il donc ?" se demandent- ils alors ; maintenant ils comprennent et attestent : il est celui qui, endormi dans le tombeau, s’est relevé le troisième jour, vainqueur du mal et de la mort.

Après la multiplication des pains, Jésus oblige ses disciples à prendre le large, tandis qu’il se retire sur la montagne pour prier. Aux prises avec les éléments, les disciples oscillent entre peur et confiance : Jésus nous délaisserait-il ? Ou, malgré son absence, est-il à nos côtés ? Finalement la foi l’emporte ; la paix gagne les coeurs et les eaux de la mer elles-mêmes. Maintenant, ils comprennent et attestent : élevé à la droite du Père, la vraie montagne où il se tient en prière, le véritable "Mont-Ségur", Jésus ne cesse de nous rejoindre sur les flots maîtrisés de la peur.

Maintes fois rappelés au sein de la communauté croyante, frôlés par la mémoire et la méditation, ces évènements ont pris la forme de récits remplis de la présence discrète et rayonnante du Seigneur. " Les hommes, les évènements, disait au siècle dernier le cardinal Newman, sont comme les montagnes éternelles, ils grandissent à mesure qu’on s’éloigne ; et le Christ apparaît dans le souvenir. "Comment ne pas le reconnaître, drapé dans la clarté de Pâques. " Vers la fin de la nuit, Jésus vint vers eux en marchant sur la mer. "

 

Le lieu privilégié de la mémoire est la célébration eucharistique ; celui où nous nous tenons maintenant. "Faites cela en mémoire de moi" ; "cela", c’est prendre sa vie en mains, toute sa vie jusqu’à la mort ; la prendre librement et, dans cette liberté même, sentir la présence de Dieu : "sachant que le Père avait tout remis entre ses mains, qu’il venait de Dieu et retournait à Dieu, Jésus se lève de table et se met à laver les pieds de ses disciples." Fortifiés dans la foi par la célébration eucharistique, nous saurons reconnaître le Christ ressuscité en tout lieu et à tout instant, surtout quand se lève la tempête. De ces rencontres, à notre tour, nous ferons le récit, afin de témoigner parmi nos frères. Pour cela, nous pourrons emprunter les symboles du psaume : "si j’escalade les cieux, tu es là, qu’aux enfers je me couche, te voici. Je prends les ailes de l’aurore, je me loge au plus lointain de la mer. Même là, ta main me conduit, ta droite me saisit."

 

Les symboles du psaume ou les symboles des apôtres : "Je crois en Jésus Christ, le Fils unique, notre Seigneur, qui est monté aux cieux, est assis à la droite de Dieu, le Père tout-puissant, d’où il viendra juger les vivants et les morts."

Il viendra ; il ne cesse de venir.

L’Esprit et l’Église disent : "Viens, Seigneur Jésus !"

Et nous, en Église avec Pierre, nous disons : "Sans te voir, nous t’aimons. Sans te voir, nous croyons. Et nous exultons de joie, Seigneur, sûrs que tu nous sauves. Nous croyons en Toi."

Références bibliques :

Référence des chants :

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