Nous vivons dans un monde marqué par la précarité. C’est en quelque sorte le temps des incertitudes et des inquiétudes.
 C’est le temps des questionnements et l’avenir s’écrit le plus souvent avec des points d’interrogation.

Nous voici donc acculer aux questions essentielles là où l’ultime rejoint l’intime du coeur de l’homme.
 Il aura fallu la violence d’un terrorisme aveugle pour que l’homme soit confronté de cette façon à son devenir. Mais la peur n’engendre que la violence là où la lucidité peut conduire à une nouvelle espérance, sans naïveté mais avec conviction et détermination.

Quelle sera la lumière de l’homme sur ses chemins d’errance ? Où trouver la boussole qui permettra les corrections de trajectoires pour que la terre tourne plus juste ?

Le début de ce 3ème millénaire marquera une fois encore une étape importante pour l’avenir de l’humanité. Devant l’arrogance des puissants et la violence des désespérés, il nous faut bâtir un monde qui fait le choix de la Vie … et le choix du bonheur.

Je crois que cette fête de tous les saints est comme un point lumineux sur les routes humaines de l’ici-bas trop souvent noyées dans les épais brouillards de l’absurde et du non-sens.

Aujourd’hui, l’Evangile nous dit que la sainteté est d’abord une question de bonheur. On n’a pas toujours rendu service à la sainteté en la confinant dans les niches de nos églises. Mais au-delà et au-travers même de ces images parfois aseptisées, il y a la mémoire vivante d’hommes et de femmes qui ont voulu frayer des chemins d’Evangile au coeur même des réalités de leur époque et de leur culture. Ils ont osé prendre tous les risques de l’Amour en mettant leurs pas dans ceux du Christ ressuscité. Leur histoire est devenue une histoire sainte parce qu’on peut y lire les traces de Dieu avec lequel ils ont fait alliance et qui leur a fait goûter un bonheur qui avait déjà la saveur de l’éternité : c’est ce qu’on appelle les béatitudes.

Ils sont nombreux celles et ceux qui, au-delà de l’espace et du temps, font désormais l’expérience de ce qu’on appelle " la communion des saints ". Ils nous restent proches … car ils ne sont ni des héros ni des étrangers. Ils sont en quelque sorte nos ambassadeurs sur la route qui mène à la sainteté, c’est-à-dire à l’ajustement de plus en plus grand de nos vies au projet de Dieu pour nous. Et si leur souvenir a pu faire naître des cultes et des dévotions légitimes et reconnus, ils ne peuvent jamais être séparés de ce que l’on connaît de leur vie spirituelle.

Nous voici donc à ce carrefour entre le ciel et la terre, entre le visible et l’invisible, entre l’au-delà et l’ici-bas.

C’est l’étape décisive qui fait la vérité sur notre destinée. Dans la lumière de l’Amour, il devient impossible de tricher … car la sainteté est faite de transparence.

Dieu seul est saint ! Mais sa sainteté est habitée par une plénitude telle qu’elle a besoin de se refléter dans la vie de tous ces saints anonymes que nous célébrons en ce jour. Ils sont comme les marche-pieds de la seule sainteté de Dieu.
 Mais, parmi eux, il y a Marie particulièrement vénérée en cette basilique qui accueille tant de pèlerinages. Sa sainteté est faite d’une telle disponibilité à l’Amour que l’Eglise reconnaît qu’elle est immaculée de conception. Et ce n’est pas pour rien qu’il y a dans MARIE (en français !) toutes les lettres du verbe AIMER.

  • Heureux ceux qui ne sont pas encombrés d’eux-mêmes, les fardeaux de leur vie s’en trouveront allégés.
  • Heureux ceux qui, redécouvrant qu’ils ont une bouche et deux oreilles, écoutent deux fois plus qu’ils ne parlent … ils atteindront plus aisément au mystère de leur destinée.
  • Heureux ceux qui découvrent leur force au coeur même de leurs fragilités, ils seront plus solides que tous les puissants du monde.
  • Heureux ceux qui osent croire aux germinations de la beauté jusque dans les terres dévastées par le mal et le péché, ils deviendront les éveilleurs d’un monde nouveau que l’Evangile appelle le Royaume de Dieu.
  • Heureux ceux pour qui Dieu n’est pas un concurrent mais un partenaire et un Père, l’Amour sera leur seul bagage pour un pèlerinage qui a le cap de l’éternité.

 

Mais la sainteté n’est pas une " affaire " réservée à l’au-delà…. C’est l’incarnation qui est le terreau de l’éternité. Mais n’oublions pas que l’éternité de l’homme passe par la libération des hommes. Nous deviendrons alors ce peuple des béatitudes ou, comme dit l’Apocalypse, les citoyens de la " Jérusalem nouvelle ".

Aujourd’hui, plus que jamais, l’appel à la sainteté retentit dans notre monde comme la forte espérance capable de briser les carcans et les blindages de la haine et de la guerre.

La sainteté, c’est une question de bonheur et il nous faut, aujourd’hui, sauver le vrai bonheur.

La sainteté, finalement, c’est l’avenir de l’homme.

Bonne fête à tous !

Références bibliques :

Référence des chants :

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