Frères et soeurs,

Dans la première lecture, de la prophétie d’Amos (prophète du huitième siècle avant le Christ, durant le règne de Jéroboam II), le prêtre au sanctuaire de Béthel, prêtre du roi, irrité par la prédication du prophète, le chasse loin de son sanctuaire. (Béthel est aujourd’hui le quartier général de l’occupation militaire israélienne). Le prophète répond : tu écouteras la voix de Dieu qui te juge ; je ne viens pas de moi-même ; je ne suis qu’un simple bouvier ; le Seigneur m’a pris de derrière le troupeau et m’a dit : va, porte ma voix à ton peuple (cf. Amos 7, 2-15).

Dans la troisième lecture, de l’évangile selon saint Marc (6, 7-12), les disciples sont envoyés par le Seigneur afin de prêcher la pénitence au peuple. Ici aussi, Jésus prévoit le refus, malgré lequel le disciple devra persévérer à faire entendre la voix de Dieu : " si l’on vous chasse d’une maison, allez vers une autre. " Ils prêchèrent et, parmi ceux qui l’écoutèrent, ils chassèrent les démons ; ils oignirent d’huile les malades et les guérirent. Il est important de noter aussi la recommandation de Jésus à ses disciples avant leur envoi ; ne prenez rien avec vous, sinon un bâton de voyage ; ni pain, ni besace, ni argent… Un avertissement pour notre prédication aujourd’hui. Les moyens humains qui transforment l’Église et la prédication en diverses institutions à visage humain ne doivent pas devenir un poids ou un lien, et leur manque un obstacle. La grâce de Dieu a sa propre force.

Dans la deuxième lecture de l’épître aux Éphésiens, saint Paul nous dit que tous, de toute éternité, nous sommes appelés à la sainteté de Dieu, qui " nous a élus en lui, dès avant la fondation du monde, pour être saints et immaculés en sa présence, dans l’amour, déterminant d’avance que nous serions pour lui des fils adoptifs par Jésus Christ " (Eph 1, 4-5). C’est pour nous rappeler cette vérité, au milieu de nos divers soucis, intérêts ou disputes, que les prophètes et les prédicateurs sont envoyés, et pour nous inviter à prendre la grâce qui nous est offerte.

Frères et soeurs, l’Église de Jérusalem porte en elle-même, dans son histoire passée et présente, le mystère de la grâce accueillie ou refusée. Ici, le Christ, il y a 2000 ans, fut refusé. Aujourd’hui accueilli dans tant de pays et par tant de peuples, il reste refusé dans sa terre. L’Église de Jérusalem, petite, diversifiée et divisée, reste cependant la ville de la Rédemption pour toute l’humanité. Elle rappelle toujours à toute l’humanité l’affirmation de saint Paul : " Il nous a élus en lui, dès avant la fondation du monde, pour être saints et immaculés en sa présence, dans l’amour, déterminant d’avance que nous serions pour lui des fils adoptifs par Jésus Christ " (Eph 1, 4-5).

Sur le plan humain, Jérusalem, ville de Dieu, est disputée par les hommes. Dieu l’a choisie pour s’y révéler à eux. Malgré les disputes politiques ou religieuses en elle aujourd’hui, elle reste la source du salut pour tous. C’est seulement en reconnaissant cette nature de la ville, ville de réconciliation, et donc ville pour tous, pour aucun en exclusivité, que les responsables politiques peuvent y arriver à la paix. Jérusalem, ville de Dieu, appartient à tous les enfants de Dieu, israéliens et palestiniens, chrétiens, musulmans et juifs. Tous également fils de Dieu, également aimés de Dieu. Les ambitions politiques doivent se soumettre à la voix des prophètes : le prêtre du roi à Béthel chassa le prophète Amos. Le roi et son prêtre disparurent et la voix du prophète n’a cessé, aujourd’hui encore, de nous faire parvenir la voix de Dieu.

Tout fils d’Abraham, tout homme, car toute l’humanité sans distinction est appelée au salut, porte la responsabilité de la paix de Jérusalem, et donc, de sa sainteté.

Ces jours-ci sont décisifs pour nous pour la fin ou la continuation de la violence à Jérusalem. Face à nous, les juifs prient aux murs des pleurs et les musulmans prient dans leur mosquée ; nous prions ici et nous demandons à Dieu d’écouter notre prière, de la transformer par sa grâce et d’accorder à sa ville sa paix et sa justice.

Frères et soeurs, les prophètes, dans la parole de Dieu et dans les signes des temps, nous parlent toujours : écoutons la parole, méditons la, pour y découvrir le plan de Dieu et sa volonté, pour y découvrir notre vocation, ce à quoi Dieu nous appelle " dès avant la fondation du monde ". Amen.

Références bibliques :

Référence des chants :

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