« Quel bonheur que la Mère de mon Seigneur vienne jusqu’à moi ».
Parfois la joie nous submerge à l’improviste.
Élisabeth exulte d’une joie qui la surprend elle-même.
« Quel bonheur » que tu sois là.
« Quel bonheur » que je sois là, avec toi.
« Quel bonheur » …

La venue de Marie emplit Élisabeth d’un bonheur inattendu.
Car Marie porte en elle plus que nos pauvres mots ne sauraient nommer et chanter.
Elle porte en elle bien plus que notre intelligence ne saurait comprendre et mesurer.
Elle porte en elle plus de joie que notre cœur n’en saurait supporter s’il réalisait vraiment ce qui se passe ici.
Elle porte en elle « Celui qui porte Tout ».
Elle porte en elle « Celui que l’univers ne saurait contenir ».

Et Marie s’approche.
Elle vient à Élisabeth … pour se mettre à son service !
Elle annonce ainsi, sans le savoir sans doute, le sens de la venue de Celui qu’elle porte, Jésus qui nous dira un jour : « Je suis parmi vous comme celui qui sert ».
Marie, humble servante porte son Fils, qui se fera lui-même serviteur de ses frères.
Telle Mère, tel Fils.

Mais surtout Tel Fils, tel Père.
L’enfant que porte Marie, et qu’Élisabeth nomme « son Seigneur », dira à l’apôtre Philippe, la veille de sa passion : « qui me voit, voit Le Père ».
Jésus vient à nous pour nous révéler le vrai visage de Dieu « Son Père », « le Père », « Notre Père ».
Jésus vient nous révéler « Le Père » et sa tendresse plus tendre qu’une tendresse de mère ; « Le Père » et son pardon insistant, déraisonnable ; « Le Père » et la couleur inattendue de sa « Toute Puissance » remise entre les mains de ceux à qui Il se donne, à qui Il se propose, devant qui Il s’expose.
Ce Père, qui dit à chacun de nous : « mon enfant, tout ce qui est à moi, est à toi ».

Voilà qui justifie bien l’allégresse de Jean dans le sein de sa Mère.
Voilà qui explique bien l’exultation d’Élisabeth, qui ne comprend pas tout mais qui perçoit l’essentiel, qui perçoit que Dieu est là, et qui en est toute « enthousiaste ».
Car « enthousiaste », au sens fort cela signifie, « être plein de Dieu ».

Élisabeth est enthousiaste et nous avons le droit de l’être nous aussi.
Car nous savons qui nous accueillerons demain soir.
Nous savons Qui vient à nous, et pourquoi.
« Quel bonheur » d’accueillir le Seigneur.

Vous l’avez remarqué ? Nous sommes toujours là !
La fin du monde annoncée pour avant hier n’a, semble t-il, pas eu lieu.
Et certains semblent trouver cela dommage !
« Quel malheur » que tant de nos frères perdent leur temps à attendre pour demain des évènements qui donneront du piment à l’existence, et passent à côté aujourd’hui de ce qui pourrait illuminer leur vie, s’ils voulaient bien s’ouvrir, comme Élisabeth, à l’imprévu de Dieu.

Mes amis, tout comme Marie porte son Seigneur non pour le garder pour elle mais pour nous le donner. Nous portons en nos cœurs le bonheur même qui inondait Élisabeth, non pour le garder mais pour le partager, pour l’annoncer, pour le transmettre.
Alors, pourquoi osons-nous si peu le faire ?
Après tout, ce sont les mauvaises nouvelles qu’il est difficile d’annoncer.
Annoncer le bonheur ne devrait pas être si compliqué.
Il y a même à parier que ce Bonheur que nous annonçons est comme tout don de Dieu, comme la foi, comme l’Amour : qu’il grandit en se partageant !

Références bibliques : Mi 5, 1-4 ; Ps 79 ; He 10, 5-10 ; Lc 1, 39-45

Référence des chants : Liste des chants de la messe à Saint François de Molitor du 23 decembre 2012

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