Chers amis,

Dans le passage de l’Évangile que nous venons d’entendre, Luc commence par poser le décor. Tibère est empereur. Ponce Pilate est gouverneur de la Judée. Hérode est prince de Galilée. Tout a l’air organisé, planifié, arrêté, décidé. Le monde semble tourner comme il faut. Les responsabilités, les pouvoirs et tes terres sont partagés. Chacun et chaque chose ont leur place.

Et c’est sans doute pourquoi, au beau milieu de cette époque-là, une voix fait désordre. « Il faut préparer les chemins du Seigneur. » Jean le Baptiste se fait l’écho de cette voix entendue au désert.

Préparer des chemins ! Oh bien sûr nous ne sommes pas des professionnels ou des spécialistes des travaux publics. Et pourtant ! Une fois de plus pendant ce temps de l’Avent l’appel nous est lancé. À chacun d’entre nous. Il faut préparer les chemins du Seigneur.

Quand Dieu voit son peuple dans le besoin, il appelle des hommes et des femmes à passer au désert. Il leur donne la grâce de sentir, d’aimer comme lui. Il leur donne la force d’entreprendre. II les appelle, et Il les envoie préparer des chemins pour la Bonne Nouvelle.

Aujourd’hui encore, au coeur de notre monde, des hommes et des femmes, à cause de l’Évangile, choisissent d’aller à contre-courant de notre société. Religieuses et religieux, ils sont sans arrêt appelés à sortir du désert à la manière de Jean Baptiste pour se rappeler à eux-mêmes, mais rappeler aussi à leurs contemporains qu’il y a encore et toujours des chemins à tracer, des routes à ouvrir, des terres à défricher pour que vienne le Règne de Dieu.

Les religieuses et les religieux apostoliques ont vocation à être au milieu du monde, au coeur du monde. C’est la mission que leur confie depuis toujours l’Église. C’est la mission qu’ils ont reçue aussi de leurs fondateurs et de leurs fondatrices. Sur les chantiers où ils travaillent, dans les quartiers ou les campagnes où ils habitent, leur rassemblement en communautés est déjà signe du royaume. Leur prière personnelle et communautaire porte auprès de Dieu la vie, les cris, les espérances des hommes d’aujourd’hui. Leur profession religieuse, un voeu de pauvreté, un voeu d’obéissance, un voeu de chasteté, dit et témoigne d’un attachement à Celui qui est, qui était et qui vient.

Par le voeu de pauvreté, les religieuses et les religieux ouvrent un chemin au coeur de notre monde, au coeur de nos cités, pour dire que tout ne s’achète pas, que tout ne se paye pas. Jamais nous ne pourrons acheter l’amour et le pardon. Par le voeu de pauvreté, ils ouvrent aussi un chemin où le Christ lui-même désire aller. Partout où il y a un homme qui souffre, qui peine, qui est exclu le Christ nous attend. Il attend chacun d’entre nous, mais il convoque plus particulièrement sur ce terrain-là les religieuses et les religieux.

Le voeu de chasteté les conduit à dire qu’ils ne sont uniques pour personne. La vie religieuse a quelque chose à voir avec la vie du Christ qui se donne totalement pour le salut de tous. Par le voeu de chasteté, religieuses et religieux ouvrent le chemin qui conduit à la mort de nos égoïsmes, à l’accueil de l’autre et au don total au Christ. Le voeu d’obéissance étonne toujours. Pourquoi des hommes et des femmes choisissent-ils de vivre un pareil voeu et de dépendre d’autres ? Obéir, c’est écouter, c’est entendre. Le voeu d’obéissance appelle chaque religieuse et chaque religieux à se mettre à l’écoute des cris de notre monde. En communauté, en congrégation, dans la prière. Par le voeu d’obéissance la vie religieuse ouvre grand un chemin qui parcourt le monde pour l’écouter, pour l’accompagner, à la manière du Christ. Dire au monde et à chaque être humain que Dieu l’attend, que Dieu l’aime, que Dieu vient, voilà la vocation des religieux, des religieuses apostoliques que nous croisons dans nos villes, dans nos cités et dans nos campagnes, voilà le sens de la présence des religieuses et des religieux dans ce quartier du Mans où nous sommes ce matin.

Une voix crie dans le désert. Elle nous appelle à préparer le chemin à celui qui vient. Et s’il faut aplanir la route, combler les ravins, redresser les chemins tortueux, c’est donc qu’il reste des obstacles, des bosses et des barrières pour que vienne à nous Celui dont le seul désir est de dire à notre humanité qu’il l’aime et qu’il l’attend.

À l’écoute de l’Esprit, préparons les chemins du Seigneur.

Références bibliques :

Référence des chants :

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