Chers amis, la tradition biblique nous dit que Dieu nous aime. C’est le cœur de notre foi. Nos oreilles chrétiennes sont habituées à l’entendre. Mais c’est loin d’être évident. Dieu est Dieu, et il n’a pas besoin de nous pour être ce qu’il est. Il habite la lumière inaccessible. Il est Dieu et non pas homme, le Tout-Autre, le Dieu saint et transcendant. Et pourtant il nous cherche et nous aime. Pourquoi ? Pourquoi sommes-nous si chers à ses yeux, nous, de pauvres humains ? Nous ne le saurons jamais. Et pourtant c’est la bonne nouvelle que l’Evangile nous annonce : nous sommes connus, nous sommes voulus, nous sommes aimés de lui. Dieu nous a créés et il veut partager la vie avec nous. Il veut nous donner tout ce qu’il a, tout ce qu’il est. Il a pris notre condition d’homme. Il est devenu un des nôtres. 

Cet amour de Dieu constitue le sens de notre vie, notre bonheur et notre salut. C’est déjà notre expérience humaine. L’homme est un être relationnel. C’est dans la relation à l’autre que nous trouvons la joie de vivre. C’est l’amour, l’amitié, la solidarité qui rend la vie si digne d’être vécue. Mais l’amitié engage, elle peut être exigeante. L’amour de Dieu aussi. Dieu demande une réponse, un oui. Non seulement un oui sur nos lèvres, mais un oui avec toute notre vie. S’ouvrir à Dieu et le rencontrer changent notre vie et impliquent des choix de vie.  On ne cherche plus son propre intérêt. On est soucieux de l’autre. Ce qui est important pour Dieu, le devient aussi pour moi. C’est en partageant la vie avec Dieu, que je commence à penser comme lui, à sentir comme lui et à agir comme lui. « Que ta volonté soit faite » demande Jésus dans le Notre Père. C’est là le sens des commandements de Dieu. Ce ne sont pas simplement des prescriptions ou des interdits. Ce sont des exigences de l’alliance. Ils ne trouvent leur sens que dans l’amitié avec Dieu. 

Ce que Jésus reproche aux pharisiens, ce n’est pas qu’ils accomplissent ce que Dieu attend d’un membre de son peuple. Ce qu’il leur reproche, c’est qu’ils ne le font pas par amour mais pour eux-mêmes. Ils ne cherchent pas l’intérêt de Dieu mais leur propre intérêt. Au lieu de rendre grâce à Dieu pour le don gratuit de son amour, ils se glorifient eux-mêmes. Ils se comparent aux autres et se sentent supérieurs. C’est l’orgueil, et plus spécialement l’orgueil religieux qui nous sépare de Dieu. Au lieu de penser comme lui, de sentir comme lui et d’agir comme lui, ils font exactement le contraire. Ils sont infidèles à l’alliance de Dieu au moment même qu’ils obéissent à ses commandements. Car Dieu ne se sent pas supérieur à nous. Il est venu chez nous et il a partagé notre condition d’homme. Il est devenu un des nôtres. « Dieu a tellement aimé le monde qu’il a donné son Fils. » Non pas à cause de nos mérites. Mais parce qu’il nous aime. Nous touchons ici au cœur de l’Evangile. Celui qui devient l’ami de Dieu, ce n’est pas le pharisien qui pourtant fait tout pour accomplir la loi, mais le publicain. Lui seul a compris qui est Dieu. Lui seul est capable de le rencontrer. Lui seul a répondu, de tout son cœur, à son appel. Cette humilité est source d’humanité et de solidarité dont le monde aujourd’hui a tellement besoin. 

Chers amis, chaque dimanche nous nous rassemblons pour l’eucharistie. Nous commençons toujours avec cette confession du publicain. Nous ne disons jamais : Seigneur nous te rendons grâce parce que nous ne sommes pas comme les autres. En toute humilité, nous lui disons: Seigneur, aie pitié de nous. Ce n’est qu’un cœur humble et pauvre qui peut découvrir Dieu. Et ce n’est que cette humilité qui fait de nous, non pas des concurrents mais des frères et des sœurs. C’est à la fraternité et non pas à la seule affirmation de soi comme chrétien que l’on reconnaîtra les disciples du Christ.  

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