"Que Dieu notre Père et le Seigneur Jésus affermissent notre cœur dans tout ce que nous pouvons faire et dire" (2 Th 2). Demandons au Seigneur, par son Esprit, de secouer nos humaines certitudes et nos fausses assurances pour nous laisser imprégner de sa Parole qui éclaire et qui instruit. Mais, par notre foi, nous avons la pleine assurance que, dans le monde à venir, il y a une vie qui n’est pas la simple continuation de la vie présente, mais une vie transformée, différente, mais bien réelle.

Sur la scène que les textes sacrés nous présentent aujourd’hui, apparaissent plusieurs acteurs. C’est d’abord Antiochus. Avec lui, nous sommes en pleine persécution, alors qu’il torture et tue une mère et ses sept enfants pour les faire apostasier ; mais il ne leur arrache que la courageuse et édifiante affirmation : mieux vaut mourir aujourd’hui que trahir sa foi, car nous avons la pleine et invincible assurance d’une autre vie, éternelle, impérissable celle-là…

Voici maintenant des Sadducéens, ces aristocrates, qui, à partir du mariage, tentent de tourner en ridicule la croyance en la résurrection : à qui appartiendra, demandent-ils à Jésus, au jour de la résurrection, la femme qui a épousé successivement sept frères ? Jésus leur répond : ici-bas, l’on se marie, mais ceux qui sont jugés dignes d’avoir part au monde à venir ne se marient pas, parce que l’on ne peut plus mourir. Ici-bas, l’union de l’homme et de la femme ne fait que symboliser et préfigurer l’union de l’homme et de la femme avec Dieu. Car dans l’au-delà cet amour des époux, commencé ici sur terre, sera sans commune mesure avec l’extraordinaire richesse dont il porte le germe en cette vie, trouvera en Dieu, source de tout amour, son complet épanouissement.

Saint Paul, pour sa part, nous invite à nous laisser réconforter par Jésus lui-même et par Dieu notre Père. Par la même occasion, il nous exhorte à tenir ferme, à ne pas nous lasser de faire le bien. Il nous presse de prier pour les messagers de l’Évangile afin que la Parole de Dieu produise son fruit, afin que nous échappions aux embûches du Malin et à la méchanceté des gens qui nous veulent du mal. La prière apparaît ici dans toute son efficacité et sa fécondité.

Ces passages de la Sainte Écriture nous invitent à méditer sur le temps présent et la vie future, à mettre en balance la mort qui met fin à une vie et cette autre vie qui suit la mort mais qui ne finit pas ; à réfléchir sur l’aujourd’hui du déjà là et ce demain d’un monde à venir ; à comparer notre condition humaine présente avec la radicale transformation que nous en attendons dans l’au-delà.

Une radicale transformation qui se réalisera en ceux qui auront été jugés dignes d’avoir part au monde à venir, pour le nommer par son nom, à la résurrection bienheureuse, la résurrection d’entre les morts. Voilà l’essentiel du message qui nous est offert aujourd’hui : être trouvés dignes d’avoir part à la résurrection, à la vie impérissable ou éternelle, une vie transformée où nos meilleurs sentiments ont une autre saveur, un autre éclat, un jaillissement que rien ici-bas ne saurait décrire, parce que le monde nouveau qui s’établira défie l’imaginable.

Ce monde à venir se prépare pourtant dès ici-bas. Tout le passage de la deuxième lettre aux Thessaloniciens, écouté il y a un instant, est imprégné d’amour : celui du Christ et du Père qui nous réconfortent pour nous orienter et nous diriger vers notre amour persévérant qui s’achève en Dieu.

Frères et Sœurs, quelles leçons pouvons-nous tirer de la messe du jour ? Elle fortifie en nous la petite fleur espérance. Qu’il s’agisse des martyrs d’Israël qui acceptent de se laisser tuer parce qu’ils attendent « la résurrection promise par Dieu » ou de saint Paul appelant « à la persévérance pour attendre le Christ », tous les textes éveillent en nous un ardent désir de la vie éternelle qui nous fait crier « Le jour viendra, Seigneur, où je m’éveillerai en ta présence. » (Ps. 16).

Pasteurs du peuple de Dieu, rassemblés à Lourdes autour de Notre Dame, comme autrefois les Apôtres au Cénacle, nous prions avec saint Paul « pour que la Parole du Seigneur – dont nous sommes les dépositaires – poursuive sa course et que, partout, on lui rende gloire. »

Malades venus à Lourdes chercher paix et réconfort, il vous est bon d’entendre saint Paul proclamer : « Que le Seigneur, dans son amour, vous donne réconfort et joyeuse espérance. »

Pèlerins de Lourdes et vous tous, Frères et Sœurs qui êtes à l’écoute de cette messe télé-diffusée, faites vôtre la supplication que l’Église met aujourd’hui sur nos lèvres en nous faisant chanter le Psaume 16 : « Je t’appelle, toi, le Dieu qui répond. Écoute-moi, entends ce que je dis. »

Références bibliques :

Référence des chants :

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