Frères et sœurs, je ne veux rien savoir parmi vous sinon Jésus Christ et Jésus Christ crucifié, voilà mon Évangile ! Comme ces dix lépreux, moi aussi, je peux m’écrier : « Jésus, maître, prends pitié de moi. » Oui, malheureux homme que je suis, je ne fais pas le bien que je voudrais et je fais le mal que je ne voudrais pas. Cette expérience est la nôtre à tous ; le mal et le péché nous rongent comme une lèpre. Mais heureusement, avec Paul, je peux l’affirmer : «  Grâce soit rendue à Dieu par Jésus Christ. » Il a pris sur lui notre lèpre et, en lui, il nous rend la vie, voilà mon Évangile.

La vie chrétienne ne repose pas sur une morale ou sur des commandements, elle est une vie nouvelle : le pauvre pécheur que je demeure apprend à grandir dans l’intimité de Jésus au souffle de l’Esprit Saint. Et la messe est justement la table des pécheurs à laquelle Jésus nous invite pour nous transfigurer en lui. À chaque eucharistie, nous écoutons la Parole de Dieu et Paul vient de nous le rappeler : « On n’enchaîne pas la Parole de Dieu. » Si nous l’accueillons, si nous laissons la Parole prendre vie en nous, alors notre vie deviendra une vie en Christ. J’oserais vous demander : combien de temps prenez-vous, chaque jour, pour vous asseoir aux pieds de Jésus et écouter sa parole ? Prenez une balance, une de ces vieilles balances Roberval avec ses deux plateaux ; sur l’un, vous mettez tout le temps que vous perdez chaque jour en choses inutiles et sur l’autre, vous mettez le temps que vous passez à vous nourrir de la Parole de l’Évangile. Enfin, regardez de quel côté penche la balance ! Tout chrétien devrait pouvoir passer au moins dix minutes ou un quart d’heure, chaque jour, à laisser la Parole prendre vie en lui. Faites-en l’expérience et vous verrez comment votre vie sera progressivement habitée par Jésus, vous allez apprendre à vivre en lui au souffle de l’Esprit.

À chaque eucharistie, il nous est donné de participer à l’unique sacrifice de la Croix. Nous sommes invités à mettre nos pas dans ceux du disciple bien-aimé ; avec lui au soir de la Cène, nous pouvons nous pencher vers la poitrine de Jésus et entendre battre le cœur de Dieu. Avec lui, sur le chemin du calvaire, nous pouvons contempler Jésus qui porte le péché des multitudes, qui porte mon péché : il n’a plus visage humain, il est une loque humaine, rejeté de tous, défiguré par le péché du monde. Il va jusqu’au bout, il donne sa vie pour la multitude, il meurt à ma place et par sa mort, il me libère de toutes les conséquences du péché. Au pied de la Croix, nous sommes le disciple bien-aimé et nous pouvons assister au jaillissement des sources de la Miséricorde, ces torrents d’amour qui ne cessent de jaillir du cœur transpercé de Jésus pour nous rendre la vie, aujourd’hui encore.

À chaque eucharistie, non seulement nous participons pleinement au sacrifice du Christ, mais le Christ se donne à nous en nourriture pour nous unir à lui et à la fin de chaque messe, nous pouvons dire avec Paul : « Ce n’est plus moi qui vis, c’est le Christ qui vit en moi. » De plus, non seulement je communie au corps du Christ, mais je m’engage à communier avec tous les membres du Corps du Christ. Dans chaque eucharistie, je peux puiser aux sources de l’Amour pour vivre concrètement cette communion en Christ avec tous mes frères et je peux alors aller à la rencontre de tous, jusqu’aux périphéries existentielles du Corps du Christ – pour reprendre l’expression si chère au pape François – et vivre au quotidien en frère universel et en authentique témoin de la Miséricorde. Amen.

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