Des rencontres heureuses.

Des rencontres ratées. Ainsi va peut-être notre vie ? Ici à Lourdes nous aimons nous recueillir au creux de la grotte où Bernadette fit une rencontre heureuse avec la Vierge Marie. Nous aimons en toucher le rocher, en boire l’eau, nous y plonger même. Combien sont-ils ces milliers de pèlerins qui se pressent ici pour y rencontrer le Seigneur et lui confier leur prière ? Pour y porter les intentions de ceux qui sont restés chez eux, comme vous amis téléspectateurs. Pour permettre à tous de faire, même à distance, la merveilleuse rencontre.

Et puis, il y a malheureusement dans notre vie des rendez-vous manqués. Ah, si nous pouvions réécrire l’histoire… Nous figerions les aiguilles de notre montre, juste le temps de changer le cours des événements. Peut-être est-ce ce que nous avons envie de nous dire aujourd’hui en entendant cet évangile ? C’est en effet l’histoire d’une rencontre entre Dieu et nous, sans cesse ajournée. Une rencontre qui avait tout pour être belle et qui pourtant n’a pas eu lieu, entre un maître et un peuple de vignerons, son peuple. Le peuple qu’il chérit et qu’il comble de ses biens. Le peuple, dont nous sommes, qui n’hésitera pas, pourtant, à mettre l’héritier à mort.

Dans la longue histoire, tumultueuse, de Dieu et l’homme, Dieu ne cesse de se lamenter sur cet homme si infidèle, si rapide à se détourner de lui, à le remplacer par d’autres dieux. Il lui a pourtant préparé une vigne sur un coteau fertile, comme il lui avait donné aux premiers jours de l’histoire le merveilleux jardin de la création. Mais l’homme préfère mépriser l’amour du Créateur, tenter de s’en faire l’égal, le rival même. Alors le charme est rompu. Et l’homme s’en va un jour loin du jardin.

Voici une parabole qui me frappe au cœur. Et je m’interroge – et toi peut-être avec moi ami pèlerin, ami téléspectateur : « Seigneur, cet hôte ingrat lors de ta venue, serait-ce moi ? Se pourrait-il que je n’aie pas répondu à ton désir de me rencontrer ? » Cela se pourrait bien à vrai dire… Car Dieu n’est pas toujours le bienvenu dans mon cœur comment pourrais-je me le cacher ? Je n’ai pas le temps ni l’envie de lui ouvrir la porte. Je préfère passer mon chemin devant mon frère plutôt que de me tenir à son chevet, ou d’aller lui rendre visite. Je le néglige et, ce faisant, je néglige Dieu aussi.

Le sens de l’histoire ne serait-ce donc pas qu’il détruise ces ingrats ? Ne faudrait-il pas qu’il anéantisse ces malfaisants qui se rebellent éternellement contre lui ? « Si j’étais lui, c’est ce que je ferais », pensez-vous… Mais Dieu est Dieu. Dieu n’est pas homme. Dieu ne pense pas comme l’homme pense. Il n’est pas un Dieu vengeur quand l’homme lui se vengerait. Si l’homme se rebelle contre lui, c’est toujours pour trouver Dieu plus grand que sa rébellion. Dieu est patient.

Ainsi Jésus dit vrai : l’héritier du maître de la vigne sera bel et bien mis à mort. C’est bien sûr de lui qu’il parle en disant cela, alors qu’il s’apprête à prendre la route de Jérusalem. Pourtant il ne s’ensuivra pas la destruction des hommes qui l’auront mis à mort. « Père, pardonne-leur, ils ne savent pas ce qu’ils font » dit-il sur la croix à son Père. Il y a, là encore, la place pour dire la miséricorde à l’homme. Il est encore temps pour Dieu de dire à l’homme qu’il veut le rencontrer, qu’il l’aime de toute éternité. Il est encore temps pour Dieu, toujours temps pour lui, de dire son amour pour sa vigne et ses vignerons.

Dieu attend toujours que l’homme pécheur revienne enfin à lui. Comme aux premiers jours de l’amour naissant.

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