Homélie de la messe dominicale. 18 novembre 2018.

 

Frères et sœurs, chers amis : Nous ne voulons pas être surpris par la venue soudaine du Christ … Alors, le moyen le plus simple ne serait-t-il pas celui-ci ? Vivre en sa présence au quotidien ! En effet, le Fils de l’homme qui doit revenir, c’est le Seigneur Jésus à qui nous sommes unis, que nous prions et que nous écoutons. Alors, écoutons ses paroles qui ne passent pas ! (Mc) pour raviver le sentiment de sa présence.

Ceci est mon corps, qui est pour vous. Faites cela en mémoire de moi ! (1 Co 11, 24). Au cours de la célébration de l’Eucharistie, nous faisons mémoire du Seigneur Jésus jusqu’à ce qu’il vienne ! Un mémorial qui le rend présent. L’Epitre aux Hébreux insiste sur l’unicité du sacrifice  :   Jésus Christ, après avoir offert pour, les péchés un unique sacrifice … Par son unique offrande, il a mené pour toujours à leur perfection ceux qu’il sanctifie. Comme il s’est offert lui-même une fois pour toutes : il nous demande de nous offrir totalement. Ce que je suis avec ma vie, mes soucis, ma maladie, ma souffrance, mes doutes … Je fais de tout cela un sacrifice spirituel au Christ qui sanctifie. Et là, j’éprouve la compassion du Christ, une présence qui me prend en pitié bien plus qu’elle ne me juge et me condamne !

Lors du dernier repas,  Jésus a institué l’Eucharistie. Il a aussi posé ce geste étonnant : Il a lavé les pieds de ses disciples, en  demandant de faire de même.  Si, je vous ai lavé les pieds, moi, le Seigneur et le Maître, vous devez aussi vous laver les pieds les uns aux autres … (Jn 13, 14). Ce service, cet humble service consiste à prendre soin de l’humanité fatiguée, à vivre le « sacrement du frère ». Dans les communautés « Foi et lumière » nous aimons beaucoup faire ce geste du lavement des pieds.

Chacun, porteur de handicap ou non, se fait laver les pieds par son voisin et reçoit de lui la bénédiction, avant de laver les pieds de son voisin et de se faire bénir par lui. Ici, ce n’est pas l’efficacité technique qui est à l’œuvre, mais bien le rythme de la personne qui est pris en compte. Une certaine lenteur qui fait ce bonheur dont Jésus parle : Sachant cela, heureux serez-vous si vous le mettez en pratique. (Jn 13, 17). En posant des gestes gratuits d’attention aux personnes, c’est faire comme Jésus l’a fait. Servir les autres comme le Christ-Serviteur, ce sera toujours vivre sa présence. Pratiquer la miséricorde, c’est être assuré en retour d’en bénéficier. Là, je découvre combien l’humble service du frère me rapproche du Christ et me fait profiter de sa miséricorde.

Un pauvre crie, le Seigneur l’entend : c’est le thème de cette journée mondiale des pauvres. Le pape rappelle la logique biblique : «Crier, répondre, libérer » ; l’option préférentielle de Dieu pour les pauvres. Rejoindre les personnes en situation de pauvreté pour les aimer et les aider, c’est bien sûr prier avec eux, assurés d’y trouver le Christ qui s’identifie aux plus petits, aux plus humbles … mais c’est surtout faire l’expérience de la présence libératrice du Ressuscité dans notre histoire.

Là, je découvre la puissance de vie à l’œuvre ; cette puissance de vie qui me ressuscitera pour me faire entrer dans la Gloire. Et ce ne sont pas seulement des mots : cette puissance de vie appelle, interpelle ! Récemment, un élève-ingénieur me confiait interrompre ses études pendant une année pour se mettre au service de l’Association Misericordia. Accepter de mener une vie de compassion et d’évangélisation dans un quartier pauvre de Santiago du Chili … n’est-ce pas déjà une réponse au cri du pauvre auquel Dieu répond en suscitant des missionnaires de sa miséricorde ? Je découvre ainsi la présence du Christ en répondant à l’appel des pauvres, à l’appel de l’Église.

Ainsi, en recherchant constamment la présence du Christ, nous faisons de tous les instants de notre vie des moments favorables. Le moment favorable : le temps où Dieu exauce, vient à notre aide et nous sauve (cf. 2 Co. 6, 2). Cela se traduit tout simplement par une disponibilité à Dieu, à sa présence et à son action en nous. Alors, nous aurons le cœur et le regard assez purs pour discerner la présence du Seigneur à l’œuvre dans l’histoire … et nous l’accueillerons avec joie lorsqu’il se manifestera dans sa gloire.

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