La grâce d’une visite

L’Esprit le pousse au désert.

C’est rempli de la force d’en-haut, habité par cet amour infini, que Jésus nous rejoint là où nous sommes.

Il nous rejoint dans nos épreuves, là où nous peinons sur le chemin parfois douloureux de nos existences. Il s’approche de chacun parce que nous avons faim ; il se fait l’un de nous parce que nous avons soif. Il ne  veut pas que nous soyons privés de cette plénitude de vie que nous désirons.

C’est pour cela qu’il part au désert, non pas dans un salon confortable, mais bien au désert, là où je suis fatigué, là où je suis épuisé, là où je désespère.

L’Esprit ne conduit pas Jésus vers les palais des rois. Il ne le pousse pas à se réfugier dans une station balnéaire pour profiter de la vie.

Non, il lui suggère de s’approcher des hommes qui cherchent, de ceux qui sont inquiets et qui sont tristes.

Jésus n’est pas resté dans sa chapelle pour se protéger du monde. Il est descendu tant qu’il fallait, pour chercher celui qui était perdu.

Il est descendu dans la nuit pour faire resplendir la lumière de la charité. Il est sorti humblement pour affronter le mal, pour nous délivrer du mal.

Il n’a pas fui devant la tentation, il n’a pas eu peur de souffrir par amour. Il est venu à nous pour nous donner la vie et la vie en abondance.

Aujourd’hui, bénissons le Christ pour son courage, pour la peine qu’il a endurée, pour cette descente aux enfers qui nous ouvre le ciel. Là où je souffrais de la faim, là où je souffrais de la soif, là où je peinais de ne pouvoir aimer, le Christ est venu. Il s’est approché de moi, il m’a pris par la main, il m’a porté sur ses épaules pour me rendre à la vie. Là où mon cri s’est fait entendre, il m’a fait entendre sa voix :

Viens, sors de la nuit, ne reste pas seul, que ton âme s’élance de nouveau vers la joie.

Ne crains pas, je suis ton Dieu, ton créateur, en toi je mets tout mon amour

 

Chers amis, ce premier dimanche de Carême est une grâce pour chacun, la grâce d’une visite pleine de tendresse, la grâce d’un salut riche de promesses.

Avec le Christ, nous pouvons aujourd’hui dire non au diable et à ses séductions.

Nous pouvons dire non de toute notre âme, non à l’égoïsme qui nous replie sur nous-même, non à l’orgueil qui blesse le prochain, non à la jalousie qui nous vole la bienveillance.

Nous pouvons dire non à ce qui fait de l’homme un consommateur irrespectueux de la création.

Nous pouvons dire non à toutes ces pertes de temps qui nous enlèvent les occasions d’écouter, de partager et de contempler. Dire non est déjà un grand pas : il ne s’agit pas de le dire à tout bout de champ, mais bien de le dire avec détermination à ce qui abime notre dignité.

Le pouvoir est un service ; le vouloir à tout prix, une destruction de soi.

L’argent est un bien ; y mettre son cœur, une perte de sa dignité. Apprenons à dire non, non à Satan et à toutes ses œuvres, non à toutes ses séductions.

Mais le carême est aussi et surtout une école du oui.

Oui à la création qui nous entoure. Elle appelle notre respect et notre louange.

Oui à cet arc-en-ciel, qui chevauche notre monde comme le signe d’une alliance de paix. Il s’élève devant nous comme le don premier d’un amour sans fin.

Oui à la présence des plus pauvres, qui ne sont pas une menace mais le visage même de Jésus-Christ. Ils guérissent nos cœurs parfois insensibles.

Oui à la prière, qui apaise nos âmes et leur donne de s’ouvrir à la vie de l’Esprit. Sachons le dire : Oui, Seigneur, qu’il me soit fait selon ta parole.

En ce jour béni, rendons grâce à la visite du Christ. Qu’il nous enseigne ses chemins. Que notre non soit non, que notre oui soit oui. Convertissons-nous et croyons à la bonne nouvelle.

Amen.

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