L’Evangile de Saint Jean nous rapporte l’appel des premiers disciples. L’appel de Dieu passe par des médiations, en entendant la parole de Jean-Baptiste, André et l’autre disciple se mettent à suivre Jésus.

Sommes-nous disposés à prêter attention à l’appel que Dieu nous adresse à travers nos frères ; comme le petit Samuel dont la réaction immédiate est « Me voici », comme André et l’autre disciple qui se mettent à suivre Jésus, ou alors sommes-nous occupés à autre chose et remettons notre disponibilité à plus tard ?

André et l’autre disciple suivent Jésus même s’ils ne le connaissent pas encore vraiment. Etre chrétien, ce n’est pas l’adhésion à un système philosophique. Etre chrétien n’est pas seulement croire que Dieu existe, ni admirer la figure de Jésus, ni trouver son enseignement admirable. Etre chrétien c’est suivre Jésus, marcher derrière lui. Cela est toujours possible quelque soit notre histoire, notre situation, notre passé, nos blessures. Nous pouvons nous mettre en route vers celui qui nous attire.

Cela implique de bouger, de se déplacer, si ce n’est pas physiquement, c’est dans son cœur, Se laisser déranger, sortir de son canapé, dit le pape François. Il y a souvent en nous quelque chose de paradoxal. D’un côté, nous voulons être avec Jésus, le suivre, de l’autre nous avons peur des conséquences que cela entraîne. Nous préférons parfois demeurer comme nous sommes.

Suivre Jésus pour entrer en dialogue avec lui. Les disciples le suivent à distance. Jésus se retourne et leur pose une question : « Que cherchez-vous ? » Cette question est posée à tous, à chacun d’entre nous. Elle s’adresse au plus profond de notre cœur et de la réponse que nous faisons à cette interrogation dépend toute notre vie. Nous nous agitons dans tous les sens, nous nous inquiétons pour bien des choses, nous faisons bien des choses, parfois généreuses. Mais, au fond, que cherchons-nous ?

Descendons au plus profond de nous-mêmes pour répondre au Christ. Cette question, il nous la pose à différents moments de notre vie, pas seulement une fois. Entrons en dialogue avec lui. Parfois, nous pensons à lui, nous parlons de lui. Mais est-ce que nous parlons encore avec lui ?

La réponse des disciples à la question de Jésus est surprenante et magnifique. « Maître, où demeures-tu ? ». Où Jésus demeure-t-il ? Où faut-il le chercher ? Jésus répond « Venez et voyez. »

Alors, allons là où nous pouvons le rencontrer, où nous pouvons le voir : dans sa Parole, dans la prière et dans les sacrements, oui, bien sûr, mais aussi dans nos frères et sœurs, ceux qui sont les plus fragiles, les plus démunis, les plus vulnérables. Souvenons nous de l’évangile de Mathieu sur le jugement dernier : « J’avais faim et vous m’avez donné à manger ; j’avais soif et vous m’avez donné à boire, j’étais un étranger et vous m’avez accueilli » […] « Quand est ce que nous t’avons vu ?… tu avais donc faim ? […] tu avais soif ? […] tu étais un étranger ? »

En cette journée mondiale du Migrant et du réfugié, soyons particulièrement attentifs à la façon dont Jésus s’est identifié à l’étranger, à celui qui est sans abri. Jésus a choisi de vivre en étranger sur la terre. Il n’y a pas de place pour sa famille dans la salle commune. Il devront fuir en Egypte face à la violence d’Hérode. Jésus demeure à côté de nous dans nos frères et sœurs. « Son visage est celui des plus pauvres, des marginaux, des victimes du monde économique qui exclut, de ceux qui sont persécutés, qui doivent fuir leur pays à cause de la violence. La Maison de Jésus est partout où l’homme souffre.

Nous devons nous interroger. Qu’est ce que le Seigneur veut nous dire à travers la venue de nos frères ? Le déplacement de tant de personnes, quelques en soient les raisons, est à recevoir comme un « signe des temps ».

 

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