Des jerrycans d’amour.

Frères et sœurs, Amis en Christ.
Pour introduire mon commentaire de l’Evangile d’aujourd’hui, vous permettrez à l’alsacien que je suis, un flash sur le portail sud de la façade de la cathédrale de Strasbourg. La parabole des demoiselles d’honneur, invitées au festin de noces est magnifiquement sculptée dans la pierre de grès rose.
A gauche, les vierges folles, subjuguées par un élégant tentateur qui leur présente la pomme, renversent l’huile de leur lampe.
A droite, les vierges sages, rayonnantes, sereines, élèvent leur lampe bien garnies. Elles guettent avec confiance, l’époux qui tarde à venir, le Christ, leur Seigneur. Si les vierges prévoyantes sont invitées à entrer dans la salle des fêtes, les insensées entendent le terrible verdict : « Je ne vous connais pas ».

Frères et sœurs, cette parabole est l’histoire d’un rendez-vous : rendez-vous honoré, rendez- vous manqué. Les unes ont raté la rencontre, avouons-le, pour pas grand-chose : une question de réserve d’huile. Les autres y avaient pensé.
Et nous, allons-nous rater le rendez-vous avec le Seigneur ?

Entendrons-nous, au soir de notre vie, ces mots : « Je ne te connais pas ! » Jésus ne cherche pas à nous faire peur. A travers ce récit, il nous lance un appel. Il nous aime tellement qu’il a gravé chacun de nos noms sur les paumes de ses mains;

il ne veut qu’aucun de nous ne se perde. « Frappez et on vous ouvrira » dit-il par ailleurs. Il ne nous rejette pas : il nous dit : « suis-moi ».
Veillez donc, gardez vos lampes allumées !
Dans la Bible, l’huile évoque les bénédictions de Dieu pour nous. Alors, veillez à toujours garder une réserve d’huile. Ne remplissez pas seulement le réservoir de vos lampes, mais des jerrycans entiers. Faites provision d’amour, de pardon et de fraternité, à l’image de St François et de ses disciples qui nous accueillent aujourd’hui à « la Clarté-Dieu».

Veillez donc, car vous ne savez ni le jour ni l’heure ! Cette invitation peut retentir comme une menace, mais aussi comme une invitation à rester greffé sur Jésus, en attendant qu’apparaisse le versent lumineux de notre vie : notre rencontre avec le Ressuscité.

Rencontrer le Christ, n’est pas triste. Il n’est pas nécessaire d’attendre la fin de sa vie pour le trouver. Saint Dominique Savio, enfant, jouait au foot avec ses camarades. Quelqu’un lui demande : « Si on te disait que ce soir tu vas mourir, qu’est-ce que tu fais ? » : « Je continue à jouer ».

En attendant le grand rendez-vous avec Dieu, ne baissons pas les bras. L’Evangile nous invite à accompagner ceux qui ont fait provision d’huile, comme ceux qui ont été surpris par l’inattendu de l’arrivée du Seigneur. Dieu compte sur nous pour que le Royaume des cieux ne soit pas un lieu d’exclusion, qu’il ne soit amputé d’aucun d’entre nous, ni des prévoyants ni même des insouciants.

Frère, ami, n’oublie pas de remplir ta lampe de cette huile qu’est la charité, l’amour de Dieu et des autres, spiritualité toute franciscaine. Peut-être te permettra-elle, aujourd’hui ou cette semaine, d’accompagner celui qui franchira le seuil de son existence.

Les plus anciens d’entre nous se souviennent certainement de la chanson du Père Duval : « Le Seigneur reviendra, il l’a promis…Tiens ta lampe allumée…
Attends-le dans ton cœur…
Mon Dieu, serait-ce pour cette nuit ? ». Amen.

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