Attendre comme un enfant.

 

Quand j’étais petit, j’attendais Noël avec impatience. Et, soyons francs, je n’attendais pas Noël pour le petit Jésus. J’attendais Noël pour les cadeaux. Avec l’Avent commençait donc cette période merveilleuse faite de marrons chauds, d’odeur de sapin fraîchement coupé et de catalogues de jouets. Je pouvais passer des heures sur la page des trains électriques…

 

L’Avent était donc la période de l’année où j’attendais. J’attendais les cadeaux, la fête, j’attendais la joie, j’étais tendu vers ce petit matin où, avec mon frère, j’allais découvrir ce que j’espérais tant.

 

Maintenant que je suis à peu près adulte, je n’attends plus les cadeaux. Vous non plus, j’imagine, en tout cas vous qui participez à cette messe par la télévision, même si je devine qu’il y a quelques enfants dans cette assemblée qui sont déjà bien, bien impatients.

Ce qui m’amène à poser une question un peu naïve, disons une question d’enfant : qu’est-ce que les grandes personnes attendent de Noël ?

 

Frères et sœurs : nous, les grands, qu’attendons-vous de la venue du Christ ? Attendons-nous seulement quelque chose ?

En tout cas, et c’est là que je veux en venir, en tout cas les personnages de l’Évangile, eux, attendent quelque chose. C’est même une constante des personnages de l’Évangile : ils attendent quelque chose.

 

Ils attendent le Messie libérateur qui boutera les Romains hors d’Israël ; ils attendent la justice ; ils attendent de comprendre le sens de l’Écriture ; ils attendent d’être réhabilités parce qu’ils se savent pécheurs ; ils attendent l’amour qui comblerait leur soif ; ils attendent d’être entendus, d’être guéris, d’être consolés. Ils sont tendus vers ils ne savent quoi ni qui, mais tendus de toutes leurs forces.

 

C’est pour cela que tant hommes et de femmes suivent Jean le Baptiste au désert comme, plus tard, elles suivront Jésus. Ils sont assoiffés de choses diverses, mais ils ont ceci en commun : ils sont assoiffés. Ils désirent. Ils attendent.

Et nous, chrétiens, peut-être n’attendons-nous pas assez. Ou, pour être plus précis, peut-être n’osons-nous pas assez attendre.

Nous avons parfois des timidités. Surtout avec Dieu. Nous attendons l’amour de toutes nos fibres, mais nous n’osons pas l’avouer. Nous attendons le pardon, mais nous n’osons pas le demander. Nous attendons la paix dans ce monde, la consolation de nos chagrins, l’apaisement de nos angoisses ; nous attendons, avec quelle secrète inquiétude !, que nos enfants soient heureux ; nous attendons la foi, nous espérons même l’espérance, qui nous fait si souvent défaut ; mais tout cela, nous le gardons pour nous. Sous prétexte que nous sommes des grandes personnes, que nous ne sommes plus naïfs, qu’il ne faut pas trop demander.

 

Eh bien ! Jésus dira, plus tard, que la Promesse et le Royaume seront donnés à ceux qui ressemblent aux enfants.

Non pas qu’il nous veuille infantiles. Mais parce que la Promesse et le Royaume sont donnés à ceux qui en ont soif. À ceux qui continuent d’attendre, avec impatience, que leur cœur soit conforté, apaisé, illuminé. À ceux qui n’ont pas renoncé ni à trouver la paix, ni à connaître l’amour.

 

 

On dit, et c’est vrai, que l’Avent est un temps de préparation à la venue du Seigneur. Mais avant de faire quoi que ce soit, avant de dire quoi que ce soit, il faut désirer, frères et sœurs. Désirer ce que la vie nous a promis, ce que Dieu nous a promis, et le désirer de tout notre cœur, sans crainte, comme un enfant, car plus grande sera notre attente, plus Dieu nous donnera.

 

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