Chers frères et sœurs en Jésus-Christ,
Chers frères et sœurs en humanité.

Dans la lumière de l’Esprit Saint accueillons la Parole de Dieu. Contemplons-la et transmettons ce qu’elle nous dit. Aujourd’hui, nous voyons Jésus qui triomphe du Mal. Sa personne rend le Royaume de Dieu présent parmi nous. Aujourd’hui l’amour peut triompher.

Les dix lépreux que croise Jésus à l’entrée d’un village (Lc 17, 11-19) n’ont pas le droit d’habiter avec les autres. Ils se voient interdire tout contact avec quiconque pour éviter la transmission de la maladie (Lv 13-14). La lèpre est aussi considérée comme un châtiment divin à cause du péché (Dt 28, 27-35) et une impureté que guérirait le Messie (Mt 10, 28). De plus, Jésus croise ces dix lépreux dans un territoire étranger. Selon l’enseignement de la Bible, nous pouvons comprendre que ces dix lépreux représentent providentiellement l’ensemble de l’humanité malade du péché et de toutes sortes de maux.
Les dix lépreux maintenus volontairement à l’écart de la communauté religieuse et de la société vont à la rencontre de Jésus. Il les attire par sa renommée, par sa personne. Ils se tiennent à distance. Ils n’osent plus avancer à cause de la maladie qui ronge leur corps et leur âme. Mais ils ont confiance et crient « Jésus, Maître, prends pitié de nous ! » (Lc 17, 13). Et que fait Jésus ? Il ne les guérit pas tout de suite par un miracle éclatant soudainement. Il les renvoie aux prêtres, au Temple afin d’offrir le sacrifice prescrit pour le péché (Lv 13-14). Jésus n’est pas venu abolir la Loi mais l’accomplir. Ainsi tout le monde pourra constater que Jésus est bien le Messie qui guérit l’humanité de la lèpre du péché, du non amour, des ruptures de relation avec Dieu, avec les autres, avec l’environnement naturel. Et le miracle se produit parce que les lépreux mettent en pratique la parole du Christ. Ils ont confiance en lui. Ils se remettent en marche dans une autre direction. Leur vie retrouve sens. Ils ont la foi des hommes de bonne volonté qui souffrent, qui ne savent pas trop, qui sont rejetés, qui sont exclus mais qui aspirent à une reconnaissance et à une réintégration dans la communauté religieuse. À l’époque de Jésus, dans le régime théocratique en cours, ce sont les prêtres qui ont le pouvoir de réintégrer dans la communauté religieuse et donc dans la société civile. Jésus dévoile ainsi qu’il est tout ensemble le Prêtre de la Nouvelle Alliance, le Temple de la rencontre entre Dieu et les hommes.

Et Jésus sera victime de son amour sans frontières. Il sera victime d’amour jusqu’au bout de l’amour. Il mourra sur la croix, jusqu’à tellement aimer que l’amour du Père en lui le ressuscitera d’entre les morts. Jusqu’à tellement aimer que Jésus lui-même veut nous aider à ouvrir nos tombeaux, à abattre les murs, à nous mettre en route, à nous soutenir les uns les autres, quelles que soient nos origines et nos situations. Avec Jésus, Dieu n’est pas une idée. On ne peut pas l’enfermer dans un traité de théologie, par ailleurs nécessaire. Dieu est la vie de la vie. Dieu est « Notre Père » qui délivre du Mal par la puissance de l’Esprit. Tel est le secret qui se dévoile progressivement. Nous sommes déjà ressuscités avec le Christ ressuscité. Oui, « souviens-toi de Jésus-Christ, ressuscité d’entre les morts » (2 Tm 2, 8). Il est ressuscité et il nous ressuscite avec lui. Aujourd’hui.
Le cœur du secret se trouve dans la prière de Jésus à son Père et Notre Père : « Comme tu m’as envoyé dans le monde, moi aussi je les ai envoyés dans le monde. Et pour eux je me consacre moi-même afin qu’ils soient eux aussi consacrés en vérité » (Jn 17, 18-19). Jésus est envoyé. Il est missionné pour nous ouvrir à un amour sans frontières selon la volonté de son Père. Il est le premier missionnaire qui fait de nous tous, baptisés et confirmés, des missionnaires de résurrection au plein cœur de nos relations quotidiennes. La vie vaut la peine d’être vécue. La croix et la joie vont ensemble. Être chrétien c’est notre raison de vivre et d’espérer. Être avec le Christ. Nous voulons un monde nouveau en Dieu parce que telle est la volonté de Dieu pour le bonheur des hommes. Nous ne pouvons pas laisser mourir la vie. Nous ne pouvons pas détruire la vie dans le sein maternel ou dans les guerres fratricides. Nous ne pouvons pas accepter que les petits enfants qui vont naître n’aient pas de père et de mère pour bien grandir dans l’amour. Nous ne pouvons pas accepter que Mamon prenne la place de Dieu et que les plus faibles soient piétinés. En tant que personnes et en tant que peuples. Il n’y a pas d’exclus pour Dieu. Chacun est appelé à développer ses talents pour le développement de l’humanité. Et si nous tombons, la miséricorde de Dieu nous relève pour que nous devenions des apôtres de miséricorde dans une société qui a besoin de guérison et de transfiguration.

Chrétiens, le monde avec ses idées dominantes voudrait nous transformer en lépreux de son système de pensée, nous empêcher parfois de dire et de proposer des manières de vivre différentes que celles avancées par l’opinion générale. Notre référence n’est pas l’opinion. Notre référence c’est le Christ mort et ressuscité, le Christ qui reviendra dans la gloire plus éclatant que la lumière du soleil levant. Il compte sur nous maintenant pour aimer notre monde en Dieu. Nous refusons d’être culpabilisés comme les lépreux du monde. Nous sommes les lépreux de Dieu, les blessés et les boiteux de la vie. Mais si nous marchons en boitant, nous sommes guéris et transfigurés pour transfigurer le monde en une famille humaine et divine à la fois.

Nous avions déjà un pied dans la tombe. Dieu nous a sauvés et nous sauve encore aujourd’hui. N’ayons pas peur. Laissons-nous intégrer par Dieu en Dieu pour travailler aux réintégrations nécessaires dans nos familles, dans nos communautés religieuses, dans l’Église, dans la société. L’avenir s’ouvre devant nous dans la mesure où nous nous ouvrons à la mission de l’Église. C’est une mission sans frontières jusqu’à la fin des temps. C’est beau et c’est grand d’être chrétien. Vivre avec le Christ pour maintenant et pour l’éternité, telle est notre vie. Comme le samaritain lépreux, disons notre joie d’être humanisés et divinisés par le Christ. Joie d’être sauvés par lui qui dit à chacun de nous aujourd’hui : « Relève-toi et va : ta foi t’a sauvé et sauve le monde avec moi » (cf. Luc 17, 19). L’amour de miséricorde brûle en nos cœurs. C’est le secret et la force de la mission. Maranatha ! Viens Seigneur Jésus.

Références bibliques : 2 R 5, 14-17 ; Ps 97 ; 2 Tm 2, 8-13 ; Lc 17, 11-19

Référence des chants :

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