Le Christ agit pour nous

Dieu, le Dieu vivant, le Dieu Sauveur, nous n’en finissons pas de le découvrir ! Une communauté monastique n’a pas d’autre but. C’est une école d’apprentissage pour la découverte de Dieu. Merci, mes soeurs de Maumont, d’être ici, en Charente, un vivant appel à aller à la rencontre du Seigneur. En le laissant agir pour nous et en nous.

Comme pour cet homme de Capharnaüm. On l’a emmené à Jésus, à tout prix, à travers le toit de la maison. Et il va être totalement renouvelé par Dieu, dans son âme et dans son corps, délivré de ses péchés et rendu à ses amis, debout, pour témoigner de la puissance de Dieu en cet homme qui est son Fils.
Mais le plus étonnant dans ce récit de Marc, ce n’est pas seulement le miracle, le pardon et la guérison du paralytique. C’est que Jésus, tout en pardonnant et tout en guérissant cet homme, regarde, voit et comprend au delà des apparences.

Il a compris que cet homme, incapable de marcher, ne serait pas là sans ses amis. Il a vu la foi de ses compagnons qui bousculent tout pour tenter l’impossible. Dieu est toujours heureux d’être à la merci de notre amitié, de ces gestes gratuits que nous accomplissons pour ceux que nous aimons.

Et à leur amitié, Jésus répond aussitôt par une parole qui vient du coeur de Dieu, de sa miséricorde de Père : "Mon enfant, tes péchés sont pardonnés !" Dieu veut faire du neuf en toi, dans la totalité de ton existence. Toi, tu as été capable de le refuser, d’écarter son Alliance, de rejeter son Amour ! Lui, Dieu, ne se souvient plus de tes péchés ! Laisse son pardon te ressaisir tout entier, dans ton coeur et dans ta chair ! Et la guérison physique ne sera que le prolongement du pardon des péchés : "Lève toi et marche !" Et témoigne du Christ qui vient sans cesse "chercher et sauver ce qui était perdu" (Luc 19,10) !

Cette expérience de pardon et de guérison, elle est dans l’Evangile. Elle a été aussi vécue par un homme de chez nous, Jean Pierre Bély, qui a raconté lui-même ce qui lui était arrivé à Lourdes, lors du pèlerinage du Rosaire en 1987. Il était venu grabataire, atteint d’une sclérose en plaques. Durant la nuit, il entend comme un appel : "Lève toi et marche !" Et il se remet à marcher, comme un enfant. Mais le moment décisif, il l’a expliqué lui-même, avait été auparavant le sacrement des malades. "Par cette onction sainte, que le Seigneur, en sa grande bonté,vous réconforte par la grâce de l’Esprit Saint. Ainsi, vous ayant libéré de tout péché, qu’il vous sauve et qu’il vous relève !"

C’est ce sacrement de l’onction qui l’avait d’abord, de façon décisive, libéré intérieurement du mal qu’il ressassait en lui. C’est comme s’il avait entendu la parole du prophète Isaïe : "Oui, moi, le Seigneur, je pardonne tes révoltes, à cause de moi-même, et je ne veux pas me souvenir de tes péchés." ( Isaïe 43,25). L’engagement de Dieu va pour nous jusque là : comme le dit Benoît XVI dans sa première encyclique, "l’Amour de Dieu se retourne contre sa justice", quand il le faut . Il fait miséricorde et sa miséricorde nous atteint au plus profond de notre humanité, là où s’entremêlent les blessures intérieures et les souffrances physiques.

Tant pis pour ceux qui regardent de l’extérieur ce mystère du salut ! Comme les scribes qui observaient Jésus : "De quel droit fais-tu cela ?" Jésus souffre de cette résistance à laquelle il ne peut rien. Comme nous souffrons nous-mêmes quand l’action de l’Eglise est évaluée selon les critères du monde, en terme d’influence ou d’efficacité ! Mais l’Evangile est pour nous une force inépuisable. Rien n’empêche Dieu de venir à notre rencontre pour répondre à nos attentes profondes. A nous, frères et soeurs, de ne pas craindre de nous ouvrir à Lui, pour que sa Parole nous atteigne, nous façonne, nous relève, quand il le faut ! Cela s’appelle l’évangélisation. C’est le travail ordinaire de l’Eglise qui a la mission de conduire à la Source, à Celui qui veut toujours nous dire : "Tes péchés sont pardonnés ! Lève toi et marche !"

Cette mission primordiale passe par les gestes sacramentels, du sacrement du pardon à l’onction des malades. Alors nous devenons des signes vivants du salut de Dieu. Mais ce salut passe aussi par nos gestes d’amitié : sans nous, certains auront du mal à rencontrer le Christ.

Seigneur, inspire nous cette amitié qui voit, au-delà des apparences, ce dont les autres ont besoin ! Et que ton Eglise, contre vents et marées, regarde inlassablement vers Toi, le Sauveur de tous, et qu’elle agisse en ce monde à ta manière, en se laissant dépasser par la miséricorde du Père !

Références bibliques :

Référence des chants :

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