Dans tout ce que Dieu nous dit aujourd’hui, la consigne n’est-elle pas : « Avance au large ! » ? Et pourtant, à travers ces trois textes que nous venons d’entendre, nous remarquons que le premier réflexe de ceux qui sont appelés, c’est de prendre conscience de leur indignité ou bien de mesurer leur inaptitude à répondre à l’appel du Seigneur.

Le prophète Isaïe s’écrie : « Malheur à moi, car je suis un homme aux lèvres impures ! » Paul déclare : « Je ne suis pas digne d’être appelé apôtre, puisque j’ai persécuté l’Église de Dieu. » Enfin, Pierre, impressionné par la pêche surabondante demande : « Éloigne-toi de moi, Seigneur, car je suis un homme pécheur ! »

Aujourd’hui encore, le Seigneur nous invite à avancer au large avec confiance et nous réalisons, nous aussi, que nous sommes pécheurs et que nous ne méritons pas d’être aimés par le Seigneur, ni de le suivre comme il nous y invite. Telle est peut-être notre réponse ; une réponse rapide qui nous fait prendre conscience de nos limites, ou peut-être une réponse qui nous arrange, une réponse qui nous fait nous enraciner dans un quotidien bien tranquille et qui ainsi, ne nous oblige pas à reprendre nos filets pour les jeter ailleurs.

Au cœur de cette Année de la foi, laissons-nous toucher par l’appel du Seigneur ! Pour ce faire, acceptons que le Christ nous bouscule. Lorsqu’il demande à Simon-Pierre de partir au large alors qu’il revient de la pêche, c’est comme s’il nous demandait de refaire ce que nous avons déjà fait. Autrement dit, avec persévérance, il nous faut continuer à creuser, pour aller plus loin. Et pour jeter, aujourd’hui encore, nos filets, sans doute qu’il nous est utile de repartir du Christ. C’est l’objectif de cette Année de la foi : redécouvrons les fondamentaux de notre foi chrétienne, notamment à travers la Parole de Dieu, l’enseignement de l’Église et les sacrements.

Aujourd’hui, grâce à nos frères et sœurs malades, nous découvrons ou redécouvrons le sens du sacrement des malades. On l’appelait autrefois le dernier sacrement ou l’extrême-onction. Mais le dernier sacrement, c’est l’Eucharistie, le viatique, ce pain pour la route et pour le passage vers notre résurrection. Le sacrement des malades est surtout là pour nous accompagner à tous les âges de la vie, que l’on soit jeune ou moins jeune, car nous le savons bien, la maladie frappe à tout âge. Et pour ne pas nous laisser sans force et sans espérance dans cette épreuve de la maladie, l’Église, par le Christ, nous propose ce sacrement des malades. Il n’a pas un pouvoir magique qui guérirait à coup sûr chacune des maladies. Non, ce n’est pas cela, l’effet d’un sacrement. Nous recevons le sacrement des malades pour recevoir la grâce et la force de Dieu, pour supporter l’épreuve de la maladie et vivre tout cela sous le regard de Dieu et avec Dieu.

Chers frères et sœurs malades, vous qui recevrez le sacrement des malades, aujourd’hui, dans cette église… Vous qui êtes avec nous, aujourd’hui, par la télévision et qui désirerez peut-être demander ce sacrement… Vous tous, puissiez-vous être régénérés par la grâce de Dieu qui agit en ce sacrement. À l’occasion de ce Dimanche de la santé, l’Église va rappeler son soutien aux malades, en priant particulièrement pour eux, aujourd’hui, car nous savons combien les malades comptent sur notre prière et combien nos communautés chrétiennes doivent être attentives à nos frères et sœurs malades : je pense que c’est un souci quotidien pour chacune de nos paroisses !

Et d’ailleurs, aujourd’hui, il est important de rappeler l’investissement sans mesure de tous ceux et celles qui font vivre les aumôneries d’hôpitaux et de maisons de retraite. Et n’oubliez pas les bénévoles qui, au nom de l’Église, portent la communion à domicile aux malades et aux personnes âgées. Manifestons aussi notre reconnaissance aux professionnels de la santé qui, avec confiance et passion, se tiennent aux côtés de ceux qui souffrent et donnent le meilleur d’eux-mêmes pour apporter guérison et réconfort.

Chers amis, face à la maladie, face à la souffrance, nous nous retrouvons souvent avec nos filets vides, le cœur lourd à cause de notre impuissance. À tous, aujourd’hui, le Seigneur demande d’avancer au large. C’est-à-dire, de grandir dans la foi et ne jamais désespérer. Ainsi, tous, malades et bien portants, professionnels de la santé et bénévoles, et tous les chrétiens engagés au nom de leur foi, dépassons nos peurs : jetons nos filets en avançant au large. Amen.

Références bibliques : Is 6, 1-8 ; Ps 137 ; 1 Co 15, 1-11 ; Lc 5, 1-11

Référence des chants : Liste des chants de la messe à Noyon le 10 02 2013

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