L’Évangile nous relate l’histoire de deux disciples rentrant d’Emmaüs avec le désir intense de partager l’expérience qu’ils viennent de vivre : la rencontre et la reconnaissance du Christ ressuscité.
 Ils rejoignent les « compagnons », ceux qui sont restés à Jérusalem et qui ont aussi vécu cette même expérience à la fois surprenante et bouleversante.
 Et puis, tandis qu’ils parlaient, le Christ leur apparaît de nouveau… et au lieu de se réjouir, c’est la peur qui les envahit.
 Je crois que la rencontre du Christ ressuscité n’est jamais de l’ordre de l’évidence. Il faut la disponibilité intérieure et le coeur brûlant d’un grand désir d’amour pour ne pas rater le rendez-vous. C’est d’ailleurs vrai aussi de toutes nos relations humaines. Combien de fois ne croisons-nous pas des hommes et des femmes sans même nous apercevoir de leur présence, sans un regard, ni une parole ? Qu’est-ce qui fait que nous nous reconnaissons au-delà des traits d’un visage connu, sinon la conviction que le coeur de l’autre bat comme le nôtre ? Toute rencontre est toujours un acte de foi. Pour le Christ, c’est la même chose : il faut à la fois dépasser les apparences, souvent trompeuses, pour rejoindre les signes qui « l’authentifient » ; « Touchez-moi, dit-il, voyez mes mains et mes pieds ». Quel réalisme pour quelqu’un qui déborde nos contingences d’espace et de temps… au point que les portes verrouillées ne sont pas un obstacle à sa venue.
 

 Nous voici donc au carrefour de la foi. En ce temps pascal, nos communautés chrétiennes sont invitées à retrouver ce qui fait le coeur de leur raison d’être : la rencontre, jusque dans le mystère de l’invisible, de la présence du Christ ressuscité.
 1. Je rêve d’une Église – notre Église – qui mette toutes ses priorités pastorales au service de ce qu’est le but de toute communauté chrétienne : refaire l’expérience vitale que le Christ est vivant aujourd’hui. Et de se donner les « moyens » pour le rencontrer.
 2. Je rêve d’une Église qui fait le choix d’être proche de tout homme et de toute femme, quelle que soit sa situation concrète, l’itinéraire de sa vie ou sa façon de vivre et d’aimer. Non pas pour tout approuver, mais pour révéler que rien n’est jamais perdu, et que le salut de Dieu est toujours lié au bonheur – et au bonheur vrai – de l’homme.
 3. Je rêve d’une Église qui soit un terreau d’espérance sur les terres de tous nos désenchantements et de toutes nos errances.
 4. Je rêve d’une Église qui ait l’audace d’inviter à la prière et à la lecture de la Bible, qui ait le courage d’annoncer que la conversion est toujours le passage obligé pour accéder à la joie et qui ait la folie d’annoncer que la résurrection est le cap de toute vie humaine. Devant toutes les peurs d’une culture et d’un monde confrontés au mystère de la mort, il faut donner à la vie quotidienne sa densité d’éternité. Tout change quand on découvre que le plus petit geste d’amour est une semence de résurrection.
 

 Je rêve… mais quand l’expérience relatée par l’Évangile de ce dimanche devient l’actualité joyeuse de ce que nous vivons, ce rêve n’est absolument pas une illusion mais il devient la réalité sur laquelle nous pouvons nous appuyer.
 Voici que, dans la foi, le Christ ressuscité nous fixe rendez-vous.
 Si, ce matin, nous pouvons vous rejoindre, vous les téléspectateurs de « La Deux » et de « France 2 », c’est parce que vous avez choisi le bon canal. Il n’y a que sur ces deux chaînes que nous pouvons nous rencontrer à Liège.
 Peut-être avons-nous à retrouver le bon « canal d’Évangile » qui nous permettra de ne pas manquer le rendez-vous du Seigneur ressuscité.
 Et nous y découvrirons, comme ici à Liège dans cet édifice magnifiquement restauré, une Église renouvelée par un amour qui dépasse toutes les frontières, même celles de la mort. Avec le Christ, nous devenons des vivants… et c’est pour ce bonheur que nous avons été créés : pour que la vie ne soit pas un fardeau, mais un cadeau.
 

Références bibliques :

Référence des chants :

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