Voilà la bonne nouvelle : la vie ne se limite pas aux quelques dizaines d’années que nous passons sur cette terre. Notre espérance n’est pas d’y vivre perpétuellement, notre espérance c’est la vie éternelle, le Christ nous invite à vivre en communion avec lui pour toujours. Sa résurrection est la garantie de la nôtre.

On peut désormais comprendre que ceux qui mettent leur confiance en Dieu, découvrent une espérance, qui dès aujourd’hui, les engage sur le chemin du bonheur. Un bonheur qui a sa source dans le désir de se battre pour déployer le goût de vivre. Ils sont les insatisfaits permanents, non d’un « avoir » mais d’un « être toujours plus », les lutteurs obstinés contre tous ceux qui les découragent en voulant limiter leurs ambitions à des objectifs à court terme, tels que la possession de biens transitoires qui disparaitront avec leurs propriétaires. Alors, oui, heureux les ambitieux de la vraie vie, les pauvres que les biens matériels n’enrichissent pas, ceux que les faux serments d’amour et l’hypocrisie flatteuse ne consolent pas car ils veulent un monde où tout être humain est invité à construire, avec tous les autres, le Royaume de l’amour. Heureux ces affamés de la vraie vie !

Mais hélas, malheureux ceux pour qui ne compte que l’avoir et le paraître. Malheureux ceux qui ne mettent leur confiance que dans les hommes qui ne promettent en définitive que la solitude des déserts arides et une terre inhabitable, comme le disait déjà le prophète Jérémie.

Cette invitation au bonheur qui sera réalisé demain, instaure un itinéraire de bonheur dès aujourd’hui. Cette bonne nouvelle nous est rappelée ce 11 février, fête de Notre-Dame-de-Lourdes et qui, à l’initiative de Jean Paul II, est devenue la journée où les chrétiens du monde entier sont invités à rejoindre les malades et, en France, tous ceux qui ont un rapport avec le monde de la santé.

Croire en la vie éternelle, c’est mobiliser toutes ses forces humaines pour la préparer. C’est aussi avec notre corps que nous cheminons. Car la promesse du Christ s’adresse à la réalité concrète de notre humanité.

La maladie et le handicap font partie de ces liens qui portent atteinte à notre espérance. Ils entravent notre combat pour la vraie vie. Ces liens nous isolent. C’est pourquoi la lutte contre la maladie fait partie du combat spirituel que le Seigneur nous invite à mener. Il s’agit de libérer notre capacité de cheminer avec les autres vers le bonheur qu’il nous promet. Soigner les malades, les accompagner, c’est soigner leur corps, c’est aussi leur rendre le service fraternel de la proximité, qui les éloigne de la désespérance et de l’enfermement dans la solitude.

Soigner et accompagner ceux qui souffrent, c’est ensemble, soignants et soignés, libérer l’espérance, car il n’y a de véritable accompagnement qui ne soit cheminement ensemble. Combien de malades redonnent le goût de vivre à ceux qui les visitent ! Combien de soignants redécouvrent le sens de la dignité humaine et spirituelle en accompagnant jusqu’à leur dernier souffle, des frères humains dont le visage épuisé s’éclaire tout à coup d’une lumière étonnante, signe de leur passage vers la vraie vie.

Amis malades, merci pour le témoignage que vous nous apportez dans votre lutte pour vivre. Merci quand vous nous invitez à regarder au-delà de l’avoir, du pouvoir et du paraître. Merci pour la fraternité que vous nous permettez d’éprouver lorsque, dans une vraie rencontre, les masques tombent pour laisser place à la vérité de ce que vous êtes et de ce que nous sommes.

Amis soignants, merci pour le service fraternel que vous exercez auprès de ceux qui souffrent. Merci pour vos recherches pour toujours mieux soulager et permettre aux hommes de retrouver leur liberté par la guérison de leur corps et de leur esprit. Merci lorsque vous restez proche, et jusqu’au dernier instant, de celui qui achève son chemin terrestre.

Mais le domaine de la santé ne concerne pas seulement les malades et les soignants. Il nous concerne tous. Les progrès scientifiques et techniques permettent de soigner et de guérir de mieux en mieux. Mais en même temps la recherche sur le vivant ouvre des perspectives vertigineuses qui doivent s’accompagner d’une réflexion approfondie sur le sens même de la vie humaine.

Chrétiens, notre responsabilité personnelle et collective est, et sera toujours, plus engagée dans ces domaines. L’Évangile entendu tout à l’heure, surprenant de prime abord, peut se révéler très clair à présent : heureux les affamés de l’espérance qui luttent et construisent l’avenir. Heureux ceux qui mettent leurs compétences et leurs talents au service des blessés de la vie pour qu’ils reprennent la route.

Malheureux, ceux qui se croient propriétaires de la vie, de leur vie ; ils se ferment à l’espérance. Mais il n’est pas trop tard ! Soyons pour eux des prophètes !

Que le Christ Vivant qui nous rassemble en cette eucharistie, raffermisse notre foi en la vie et nous donne le courage d’en relever le défi dans le monde d’aujourd’hui, pour la joie du monde de demain.

Références bibliques : Jr 17, 5-8 ; Ps 1 ; 1 Co 15, 12-20 ; Lc 6, 17-26

Référence des chants :

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