Pourquoi moi ?

Pas digne ! « Je ne suis pas digne de me courber à ses pieds pour défaire la courroie de ses sandales. »

En clair, Jean le Baptiste ne se reconnaît même pas digne d’être serviteur, c’est à dire d’être le serviteur qui se courbe, d’être celui qui est aux pieds de son maître. Il n’est pas le seul à s’estimer « non digne » dans le Nouveau Testament. Rappelez-vous ! Le centurion qui ne se reconnaît pas digne de recevoir le Seigneur chez lui. Ou encore Paul qui déclare à ses amis de Corinthe qu’il n’est pas digne d’être appelé « Apôtre » parce qu’il a persécuté l’Église de Dieu.

Et voilà que les uns et les autres nous mettent ainsi sur le chemin d’un ajustement de notre attitude devant Dieu, comme devant les hommes, sur le chemin d’une humilité bien ajustée, d’une humilité évangélique… qui n’a rien à voir avec l’humiliation. Ils nous mettent sur le chemin du service, un service vécu selon le cœur de Dieu.

Quel que soit notre service dans la communauté chrétienne, comme dans la société, ou encore dans notre famille, la Parole de Dieu nous invite, je le crois, en ce début d’année, à ajuster évangéliquement notre manière de servir.

En nous étonnant tout d’abord qu’une telle mission nous soit confiée, qu’un tel service nous soit demandé. « Pourquoi moi Seigneur ? »

Bon nombre de prêtres – dont moi – n’en reviennent pas d’avoir été appelés à être, avec d’autres, serviteurs de la Parole, d’avoir été appelés à prendre le pain sur l’autel pour partager le corps du Christ avec leurs frères… N’en reviennent pas d’avoir été choisis pour donner le pardon de Dieu… N’en reviennent pas d’être parmi les ministres de la grâce baptismale, ou encore d’être des éveilleurs de solidarité… : « Pourquoi moi Seigneur ? »

Mais les prêtres ne sont pas les seuls à éprouver un tel étonnement. Je connais bon nombre de religieuses, de diacres, de laïcs ayant reçus mission de l’Église qui disent, d’une manière ou d’une autre : « Mais pourquoi moi Seigneur ? »

Je connais bien des parents, en particulier au retour de la maternité (mais pas seulement à ce moment là !), qui n’en reviennent pas d’un tel bonheur : « Mais pourquoi nous Seigneur ? »

J’ai rencontré, dimanche dernier, Zacharie. Il est prisonnier. Il purge une peine de prison à vie pour meurtre. Il me disait à la fin de la messe, alors que je lui parlais de ce que j’allais vous dire ce matin : « Cela te choquera peut-être, mais depuis que je sais que le pardon de Dieu est plus fort que tout, je mesure mieux, non seulement l’horreur de mon geste, mais aussi toutes les chances de ma vie. J’ai de plus en plus le désir de servir ceux qui sont détenus avec moi. Je ne sais pas bien quel sens ça a tout ça, mais je sais… (Silence) Tu peux leur dire (Zacharie parlait de vous !) que moi aussi je n’en reviens pas d’avoir à vivre ce service… (Il a marqué un deuxième temps de silence) ce service… de la « présence » au côté de ceux qui me sont donnés comme frères, ici, en prison. »

« Pourquoi moi ? » Pour les uns et les autres, il ne m’étonnerait pas alors que la réponse du Seigneur, au cœur de notre cœur ressemble à : « Si je t’ai appelé à servir depuis ton baptême, ce n’est pas parce que tu es mieux que d’autres… c’est simplement parce que je t’aime. Et ne cherche pas d’autres raisons : mon amour, c’est gratuit, c’est pure grâce. À toi maintenant de "rendre" grâce, si tu veux. »

En nous étonnant, lucidement, (il ne s’agit surtout pas d’inventer) ainsi des grâces (parfois bien rudes) de nos vies… et en rendant grâce, en nous passionnant ainsi de désigner un Autre que nous-mêmes, voilà que nous ressemblons un peu mieux alors à Dieu. À Dieu le Fils qui ne cesse de renvoyer au Père : « Quand vous priez, dites Père »… et à Dieu le Père qui ne cesse de désigner son Fils « Écoutez-le. » Vous avez entendu Jean : « Le témoignage de Dieu, c’est celui qu’il rend à son Fils. »

En Dieu, on n’a pas honte de s’effacer pour désigner l’Autre !

Puissions-nous alors être heureux non pas quand on nous dit « Qu’est-ce que vous êtes bien !… », mais bien davantage : « Qu’est-ce que Dieu est bon de vous avoir mis sur ma route. »

C’est ce que nous pourrions nous dire ce matin, en ce début d’année : qu’est-ce que Dieu est bon de nous avoir mis sur la route les uns des autres… Qu’est-ce que Dieu est bon d’avoir mis son Fils sur la route des hommes !

Chants

Moment

Cote

Titre

Paroles

Musique

Entrée

K 106

Peuple de baptisés

J P LECOT

J P LECOT

Pénitence

I 14-09-8

J’ai vu l’eau vive

CNPL

M. WACKENHEIM

Gloria

AL 40-83-16

Gloire à dieu

AELF

M. WACKENHEIM

Psaume

 

Cantique Is 12

 

 

Alléluia

 

Alléluia

CNPL

C. WECKER

Louange

 

Acclamons la Parole de Dieu

AELF

M. WACKENHEIM

P.U.

 

Fils du Dieu vivant exauce-nous

 

 

Offrande

 

choral Vater Unser

 

Georg BOEHM

Sanctus

C 31-58

 

M. WACKENHEIM

M. WACKENHEIM

Anamnèse

 

 

AELF

 

Doxologie

 

 

AELF

 

Agnus

AL 137

de la messe de la réconciliation

AELF

M. WACKENHEIM

Communion

D 44

Voici le corps et le sang du Seigneur

M. DANNAUD

M. DANNAUD

post communion

 

à l’orgue : Noel sur les flûtes

 

C.DAQUIN

Fin

 

Noel Suisse

 

C.DAQUIN

Références bibliques : Is 55, 1-11 ; CANTIQUE Is 12 ; 1 Jn 5, 1-9 ; Mc 1, 7-11 ;

Référence des chants :

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