Chaque année, au deuxième dimanche de Carême, la Parole de Dieu projette un flash sur notre route vers Pâques… Un moment de lumière qui est d’abord celui qui a éclairé et rendu espoir aux apôtres Pierre, Jacques et Jean, des hommes qui avaient tout quitté pour suivre Jésus et qui, brutalement, ont été désorientés, voire choqués par l’annonce fracassante qu’il vient de leur faire en les informant qu’il va lui falloir passer par la croix et la mort pour rester fidèle à la mission reçue de son Père.

L’amour comporte le risque d’aller jusque-là…. Cette annonce, les disciples l’ont ressentie aussi comme une menace qui pourrait peser sur eux. En les invitant, ce jour-là, à l’accompagner sur la montagne – le lieu privilégié pour lui de l’intimité avec son Père – Jésus veut rallumer en eux l’espérance que la mort n’est pas le dernier mot de la vie. « C’est l’amour qui fait passer de la mort à la vie » (1Jn 3,14). C’est là tout le secret de sa Résurrection. C’est la Bonne Nouvelle qu’il veut offrir à l’humanité.

De cette Bonne Nouvelle, à la suite des apôtres, nous sommes toujours les messagers pour notre monde. Dans l’histoire des hommes, chaque fois que l’amour triomphe de toutes les forces de mort, ce sont des moments de transfiguration qui anticipent la victoire finale et nous permettent d’entrevoir ce que sera notre résurrection, l’éternel partage d’amour fou de notre Dieu.

À toutes les générations, dans tous les contextes de société, le Christ demande à ses disciples de transfigurer le monde, d’écrire des signes d’amour, de compassion, de réconciliation, de solidarité, de justice et de paix. « Celui qui dit qu’il aime Dieu et qui a de la haine contre son frère est un menteur » s’exclamait saint Jean dans une de ses lettres. (1Jn4, 20)

La beauté du visage du Christ, elle se donne à voir dans la diversité de nos vocations, de nos sensibilités, de notre générosité inventive.

En ce dimanche où nous contemplons le visage transfiguré de Jésus, je pense particulièrement à vous, mes frères et mes sœurs de la communauté de l’Emmanuel, qui nous rassemblez à la table eucharistique. En choisissant de vivre une belle fraternité rayonnante et accueillante, au nom de votre foi, vous donnez à voir à notre monde le Christ-Emmanuel : « Dieu-avec-nous ».

Je pense aussi à « Entraide et Fraternité », née en 1961, à l’initiative des évêques de Belgique et à son frère jumeau français, le « Comité catholique contre la faim et pour le développement ». Ces deux associations, qui fêtent en ces jours leur cinquantième anniversaire, ont été voulues pour sensibiliser nos communautés chrétiennes, particulièrement en temps de Carême, à la solidarité, au partage et au partenariat avec des communautés du Tiers-Monde qui connaissent la faim et la précarité.
Toute la générosité et l’activité que développent ces associations dans nos pays et dans le monde sont des signes prophétiques pour notre temps qui nous font voir Jésus transfiguré. À travers ces gestes d’amour, le Christ continue de transfigurer l’humanité pour qu’elle avance, contre vents et marées, dans l’espérance et vers la lumière de Pâques.

« Vivons en enfants de lumière sur les chemins où l’Esprit nous conduit ! Que vive en nous le nom du Père ! »

Références bibliques : Gn 12, 1-4 ; Ps 32 ; 2 Tm 1, 8-10 ; Mt 17, 1-9

Référence des chants :

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