La femme dont nous parle l’Évangile, vivait bannie, montrée du doigt. Considérée comme impure, les gens s’écartaient d’elle. Elle avait lourd à porter. Malgré ce que pensaient le pharisien Simon et ses honorables invités, elle entre chez lui, pleure sur les pieds de Jésus, les essuie avec ses cheveux, les couvre de baisers et y répand du parfum.

Elle n’avait cure des réactions que son comportement, d’une familiarité choquante, allait provoquer. En effet, pour Simon, sa cause était entendue. Suite à ce qu’il savait d’elle, et au constat de son attitude aux pieds de Jésus, la condamnation tombait sans la moindre hésitation. Il associe la pécheresse à son péché. Comme le péché est totalement mauvais, la pécheresse l’est aussi. Il ne se préoccupe guère de ce qu’il y a de beau, de généreux en elle. Il condamne non seulement la femme, mais aussi Jésus : « Si cet homme était un prophète, il saurait qui est cette femme. »

Grâce à Jésus, cette femme avait fait l’expérience bouleversante d’être désirée, appelée, aimée gratuitement par Dieu. Elle s’est laissée trouver par Dieu, saisir par lui. Dieu l’a rejoint dans sa fragilité et l’aide à se relever. Elle sait que, désormais, elle n’est plus seule, qu’il partage son combat. Cela lui donne la possibilité de se ressaisir.

Grâce à Jésus, elle a refusé de se reconnaître dans les paroles de mépris et les regards hostiles de ses détracteurs. Grâce à lui, elle a reconnu que Dieu ne l’a pas rejetée, qu’il lui a pardonné ses péchés. Dieu n’aime pas le péché, mais il aime le pécheur et veut le libérer du mal qui l’oppresse. Cela a provoqué en elle une telle joie qu’elle a donné libre cours au débordement de son amour.

En effet, pour Jésus, chaque personne est une terre sacrée. C’est avec le plus grand respect qu’il convient de s’en approcher. Quel que soit le mal que cette femme ait commis, il vient à sa recherche pour la libérer de ce qui l’empêche d’exister. Partout où la vie est abîmée, Jésus s’empresse de consoler, de soigner, de faire naître à la vie en abondance. Il est auprès de chaque être humain, surtout des plus faibles : des migrants, des personnes plongées dans la misère matérielle, de celles dont la santé physique, morale est mise à rude épreuve.

Comme Jésus le dit lui-même, dans un autre évangile : « Je ne suis pas venu pour les bien portants, mais pour les pauvres et les malades. » Contrairement au regard suffisant et plein de certitudes du pharisien, celui de Jésus n’abîme pas les personnes, mais les construit, les recrée, leur rend leur pleine dignité.

Jésus apprend à Simon à faire une autre lecture de la vie des gens. Les raideurs qu’il y a en lui et l’orgueil de se penser meilleur que les autres, empêchent Simon de voir ce qu’il y a de beau en cette femme. Le regard plein de miséricorde et de pardon de Jésus la libère du mal qui l’oppresse, et lui donne un élan vers une nouvelle vie. Il dit au pharisien : « Si je te déclare que ses péchés si nombreux ont été pardonnés, c’est parce qu’elle a montré beaucoup d’amour. » Ses marques d’affection à l’égard de Jésus sont la preuve qu’elle se sait pardonnée, parce qu’elle a su mettre toute sa confiance en lui.

Seigneur, purifie notre regard et mets en nous ton amour créateur qui console, relève et pardonne. Apprends-nous ton regard qui n’enferme personne dans sa misère, mais qui l’élève, le fait grandir, lui redonne confiance. Alors, les personnes malades se sentiront comprises et aimées, elles se redresseront dans leur cœur et reprendront espoir.
Seigneur, fais de nos communautés des lieux où ton amour se donne à voir. Amen.

Références bibliques : 2Sa 12, 7-10.13 ; Psaume 31 ; Ga 2, 16.19-21 ; Lc 7, 36 – 8, 3

Référence des chants : Liste des chants de la messe à Saint-Pierre-et-Miquelon 12 juin 2016

Vidéos liées

Recevez chaque
semaine vos newsletters :

Les différentes newsletters