Tempêtes et inondations, tremblements de terre et tsunamis, catastrophes nucléaires, épidémies, famines et guerres, attentats… Chaque jour les médias nous submergent d’images de catastrophes. Une terrible détresse, le soleil obscurci, la lune qui s’éteint, les étoiles tombant du ciel, l’univers ébranlé : Jésus, dans l’évangile, semble annoncer à sa manière l’ultime destruction. Est-ce la fin du monde ? Nous faut-il vivre dans la peur que s’achève l’histoire dans le chaos final ?

Une image étonne dans l’évangile. Le signe annonciateur de la fin des temps, selon Jésus, c’est un rameau de figuier, une fragile pousse qui annonce l’été. N’est-il pas étrange ce signe de vie qui prévient de la mort ? Qu’est-il pour nous chrétiens ce rameau de verdure dans l’hiver de l’histoire ?

Il est signe d’espérance. Parce que notre regard est tourné vers la vie, non vers la mort, parce que notre foi est ancrée sur l’aurore de Pâques, parce que Jésus, le Christ, a traversé l’épreuve et surgit vivant du tombeau, nous, baptisés, sommes porteurs d’espoir. Nous ne sommes pas des anges de mort qui profiteraient des peurs ancestrales. Nous sommes les messagers de l’espérance. Par notre baptême dans la vie du Christ, nous sommes le rameau de verdure qui annonce la vie nouvelle. Cet évangile est autant bonne nouvelle dans l’aujourd’hui de nos vies, que pour son au-delà. L’un et l’autre, maintenant et toujours, le présent et l’éternité, le quotidien sur terre et le sublime au ciel sont intimement reliés en Jésus. Avec lui, nous avons les pieds sur terre et le cœur déjà au paradis. Les pieds sur terre, car l’espérance chrétienne ne peut se détacher du quotidien.

Nous vivons dans un monde déboussolé où personne ne semble savoir la direction. La seule voie, c’est celle qui nous rend solidaires : la solidité des liens familiaux, l’amour fidèle des époux, la présence aimante et solide des parents pour leurs enfants, la fraternité dans nos villages et dans nos villes, les liens entre générations, la justice sociale, le respect de la nature si fragile, la paix dans le monde. Voilà les biens précieux qui libèrent l’espoir. Quand des enfants ont faim, quand des familles sont sans logement, que des bâtiments, publics ou privés, sont barricadés et vides, n’est-ce pas le cœur de l’homme qui se verrouille ? Aujourd’hui, journée de collecte du Secours catholique, redisons-nous que la solidarité, l’autre nom de l’amour, est l’urgence absolue.

Mais nous avons aussi le cœur au paradis. Je sais ma mort à venir. Notre passage sur la terre n’est pas une voie sans issue. Notre vie va quelque part, vers quelqu’un. L’amour, dont chacun a tissé la chair de ses jours, renaîtra transfiguré au royaume de lumière. Nous cherchons la vérité, nous aspirons à la beauté. Au jour de ma mort, je verrai la vérité, je contemplerai la beauté dans l’éternel face à face.

Cette espérance-là ne nous évade pas du quotidien. Elle nous y renvoie, puisque Dieu bâtit la maison du ciel avec les pierres taillées par nos soins, les actes d’amour qui ont forgé notre vie. Que chacun s’interroge dans le silence : que puis-je faire, à mon humble place, pour être messager d’espérance ? Car en chacun peut éclore le rameau qui témoigne des temps nouveaux déjà là.

Références bibliques : Dn 12, 1-3 ; He 10, 11-14.18 ; Mc 13, 24-32

Référence des chants :

 

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