Tout d’abord, une question : est-ce que vous aimez ça, les pique-niques ? Et est-ce que vous en avez déjà fait pendant ce temps de vacances ? J’imagine que ça s’est bien passé, parce que tout avait été bien organisé par vos moniteurs et vos monitrices : l‘heure du départ, le lieu, et évidemment on avait préparé le repas en fonction de votre nombre… Mais dans l’Évangile, rien de tout cela : Jésus part, avec ses disciples, peut-être pour se reposer un peu, et voilà qu’une foule immense s’invite sans prévenir : cinq mille hommes, nous dit le texte, sans compter les femmes et les enfants…

« Il faut leur donner à manger », dit simplement Jésus. « Mais quoi ? » disent Philippe et Pierre, « on n’a rien prévu », impossible d’improviser un pique-nique géant, « on a tout juste un peu de pain et de poisson qu’a apporté avec lui un gamin… » « Et bien, ça suffit », dit Jésus. Et il fait asseoir tout le monde, il prie, on distribue le pain et le poisson, et chacun mange autant qu’il veut… et il y a même des restes : 12 paniers pleins de morceaux de pain… Les gens, vous imaginez, sont émerveillés et c’est alors qu’ils le reconnaissent… « C’est le grand prophète ! » Et en disant cela, ils pensent au vieux prophète Élysée, qui avait rassasié les foules dans un temps de famine. On se dit qu’ils ont bien de la chance, tous ces gens, de rencontrer Jésus. Nous, parfois, dans notre vie, on a tellement l’impression que Dieu est si loin de nos souffrances, de nos soucis, de nos questions. Et on aimerait bien le sentir tout proche de nous !

Mais justement, nous dit l’Évangile d’aujourd’hui, Dieu est proche de toi, dans ta vie, aujourd’hui ! Mais alors comment le reconnaître, allez-vous me dire ? Et bien d’abord, il y a les sacrements ; l’Église nous les donne comme des signes de la présence de Dieu dans notre vie de tous les jours.
L’eucharistie par exemple, c’est l’invitation à reconnaître Dieu présent ; pas seulement à la messe, mais dans nos faims et nos soifs, pas seulement nos faims et nos soifs de pain et d’eau, mais aussi de justice et de paix.
Le baptême, c’est la célébration de Dieu présent en tout ce qui naît et commence et recommence chaque jour en nos vies, alors que parfois on aurait envie de baisser les bras.
Le mariage, c’est Dieu qui se manifeste dans tout amour entre deux êtres !
La réconciliation, c’est Dieu qui nous rejoint là où ça se dispute en nous et entre nous, et il invite au pardon et accorde le sien.
Le sacrement des malades, c’est Dieu présent là où ça fait mal en nous, là où ça souffre en nous, là où ça meurt en nous aussi parfois… et il y met sa tendresse et sa vie.

Oui, les sacrements, c’est Dieu sur nos routes, dans nos vies de tous les jours, réellement présent ! Pour reconnaître Dieu dans les sacrements, il faut les yeux de la foi, ce regard qui nous fait voir l’invisible… Reconnaître Dieu dans nos vies, c’est aussi l’entendre présent dans sa Parole ; c’est écouter les mots de la Bible et soudain ces mots écrits par des hommes laissent jaillir le murmure de Dieu : c’est ce que l’on vient de faire ensemble en lisant l’évangile, et un passage de Paul et un récit de l’Ancien Testament. Oui, vraiment, pour le reconnaître, Dieu, il faut que les oreilles s’ouvrent !

Reconnaître Dieu, c’est enfin le reconnaître dans les autres ; il est présent dans la vie de tout homme et de toute femme, quelle que soit sa route, quelle que soit sa foi… « Ce que vous avez fait à l’un de ces petits, c’est à moi que vous l’avez fait ! » C’est souvent là que c’est le plus difficile… On a parfois besoin de temps, de beaucoup de temps pour accepter de jouer avec quelqu’un qu’on ne connaît pas ou de prendre le temps de bavarder avec celui qui est si différent de moi… C’est le cœur qui doit s’ouvrir pour qu’on reconnaisse Jésus dans nos sœurs et nos frères.
Et puis reconnaître Dieu, finalement, c’est peut-être d’abord être reconnu par Lui, aimé par Lui. « On est tous appelés à une seule espérance », dit Paul aux habitants d’Éphèse. Et « la grande espérance chrétienne », écrit le pape Benoît XVI, « c’est d’être définitivement aimé de Dieu et quoi qu’il m’arrive, se savoir attendu par cet amour. »

C’est cet amour que nous recevons dans cette eucharistie : juste un peu de pain, comme ce jour-là, au bord du lac de Tibériade, quand la générosité d’un petit garçon donna l’occasion d’un grand festin.

 

 

Les chants du père Cote, fondateur décédé, appartiennent au registre et carnet de chant du centre de l’association "Grillons et Cigales". Il a lui-même composé une grande quantité de chants.

 

Site de l’association : http://www.grillonsetcigales.org/

Références bibliques : 2R 4, 42-44 / Ps 144 / Ep 4, 1-6 / Jn 6, 1-15

Référence des chants :

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