Qui a peur ? Qui fait peur ? Dans cette rencontre que nous raconte l’Évangile entre Jésus et un homme, s’installe une véritable crainte. En effet, un esprit mauvais habitait là, aux prises avec ce pauvre homme. Et cet esprit devant Jésus se lève et se met à crier ! Jésus était paisible, il écoutait, il enseignait, il priait… Et voilà qu’il est violemment pris à partie.

Aujourd’hui encore, le mal peut être présent. Il peut nous enchaîner. Il est contagieux dans nos esprits. Par nos paroles. Il occupe nos pensées et nous entraine vers la crainte. Doucement mais sûrement… Le mal se donne à voir dans nos réseaux d’informations. Il se met en scène par des gestes obscènes. Des paroles assassines qui nous révulsent jusqu’à l’indignation ou nous effraient jusqu’au scandale.

Dieu qui se révèle en Jésus est tout le contraire de ce mal qui sévit. Car Jésus est le Fils. Il est l’aimé du Père. Il « révèle » même l’Amour du Père. Alors que se passe-t-il ? Il n’y a pas de combat ! Dieu n’entre pas en guerre… mais il libère avec autorité. L’autorité de l’amour. L’immense force du pardon : « Sors de cet homme ! »

Quelle joie ! Quelle force dans cette parole d’autorité ! Et Dieu parle encore aujourd’hui à ton cœur. Il se manifeste encore aujourd’hui, pour peu qu’il puisse se donner à entendre dans ton regard, tes paroles, tes baisers de tendresse, ta volonté à vouloir du bien…

Dans le monde de 2015, nous fêtons un témoin de cette tendresse : Don Bosco. Un prêtre de Turin qui est né il y a maintenant 200 ans. Je le vois pleurer dans la prison de Turin lorsqu’il croise ces jeunes. Lorsqu’il entend ces adolescents incarcérés. Lorsqu’il s’imprègne de leur souffrance… Don Bosco n’a pas la force, ni l’autorité de Jésus, pour dire : «Sors de ce jeune ! » Alors, il rassemble autour de lui des hommes et des femmes à qui il demande d’aimer les adolescents. De les comprendre. De les écouter pour leur donner leur chance. Le droit d’exister et la capacité de réaliser leurs rêves. Ce sont les Salésiens.

Aujourd’hui, les jeunes de nos villes sont là, par milliers. Les adolescents de nos familles. Blessés pour beaucoup d’entre eux… Mais ils risquent de ne même pas croiser le regard de Jésus aux moments de leurs détresses si nous n’avons pas l’audace d’aller à leur rencontre. Si nous faiblissons dans nos prières… Si nous continuons à ne voir en eux que du « mal » ou tout ce qui nous fait peur.

Oui, mes frères, la Parole de Dieu, qui nous illumine aujourd’hui, nous invite à la nécessaire « révolution de la tendresse ». Celle qui redresse nos peurs. Celle qui nous rappelle qu’un adolescent, un jeune, quel qu’il soit, où qu’il vive, est d’abord un enfant. Un enfant d’une mère, un enfant d’un père… un enfant de Dieu. C’est le message du Christ, relayé par Don Bosco et la Famille salésienne, jaillit de son audace apostolique. C’est la prise au sérieux de la révélation de Dieu qui marque le visage humain.

Je confie à votre prière tous les enfants. Ceux que vous chérissez comme ceux que vous ne connaissez pas. Ceux qui jaillissent devant vos écrans de télévision, arme au poing. Soldats de nos guerres d’adultes ou ventres creux affamés par nos systèmes économiques. Oui, ne fermons pas les yeux, ne les maudissons pas. Comme Don Bosco, éduquons-les ! Ayons le courage de dire que nous aimons les jeunes, car Dieu les aime.

Références bibliques : Dt 18, 15- 20 ; Ps. 94 ; 1 Co 7, 32-35 ; Mc 1, 21-28

Référence des chants : Liste des chants de la messe à l’église Jean Bosco Paris 20e 1er fevrier 2015

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