Vous aurez certainement remarqué la solennité des premiers mots de l’évangile. Au moment où Jean Baptiste, le précurseur, annonce la venue de Jésus, saint Luc convoque les représentants des différentes autorités en place : l’empereur de Rome, Tibère, Ponce Pilate, le gouverneur de Judée, les princes hérodiens du pays et les grands prêtres. Là où un historien romain, évoquant le rôle de Tibère dans la Palestine de Jésus, n’avait rien trouvé d’autre que de faire ce simple constat : « Sous Tibère, rien à signaler », Luc, l’historien, tient à inscrire la venue de Jésus au cœur de l’histoire du Monde. Jean Baptiste, le précurseur, ouvre le chemin à celui qui est le prince de la vie et la lumière du monde. Jean Baptiste, selon les paroles élogieuses de Jésus sur le baptiseur, celui-ci était : « la lampe qui brûle et qui luit », lumière provisoire qui, avant de s’effacer, montre du doigt celui qui est la Lumière du Monde, lumière qui éclaire tout homme venant dans ce monde, lumière qui éclaire chacun de nous, sur les chemins parfois ténébreux de nos vies.

Le message de Jean Baptiste se résume dans les derniers mots de l’évangile : « et toute chair verra le salut de Dieu ». Voilà ce qui est en marche dans ce temps de l’Avent qui nous conduit vers Noël : le mystère de l’incarnation : « le Verbe a pris chair ». L’Église et tous les croyants qui en font partie, ont hérité de la mission du précurseur : rendre témoignage au Christ ressuscité. Durant cette année, nous faisons mémoire du temps fort qu’a été, pour les chrétiens et pour les hommes, le Concile Vatican II. L’un de ses textes majeurs est consacré à l’Église. C’est un document théologique qui prend tout son sens à partir de ses premiers mots : « Lumen Gentium », « Le Christ est la lumière des peuples ».

L’Église, dans ce document, est ici déclinée sous toutes ses formes : communion, Église, Corps du Christ, Église, peuple de Dieu. Chacun et chacune d’entre nous, avec son charisme propre, nous sommes membres de l’Église, nous sommes l’Église. Dans le sillage de Jean Baptiste, nous avons vocation, avec nos pauvretés et nos richesses, à être cette lampe qui brûle et qui luit, renvoyant les hommes à la véritable lumière. Cela, nous le faisons par nos paroles et nos actes, notre engagement dans la cité et notre célébration du mystère de l’Église. Le Concile n’oublie pas l’humanité de l’Église lorsqu’il nous dit : « Mais, tandis que le Christ saint, innocent, sans tache, ignore le péché venant seulement expier les péchés du peuple, l’Église, elle, enferme des pécheurs dans son propre sein, elle est donc à la fois sainte et toujours appelée à se purifier, poursuivant constamment son effort de pénitence et de renouvellement. »

Nous sommes de cette Église, conscients de nos pesanteurs et confiants dans l’amour de Dieu, qui nous a été transmis par son fils et qui demeure, dans son Église pécheresse et rachetée…

Nous sommes en marche vers la venue du Seigneur. Il ne faut pas nous laisser surprendre. Celui qui vient n’est pas le Dieu tout puissant, c’est l’enfant de la crèche que nous sommes invités à accueillir. Dieu pauvre, Dieu pour les pauvres.

Références bibliques : Ba 5, 1-9 ; Ps 125 ; Ph 1, 4-6.8-11 ; Lc 3, 1-6

Référence des chants : Liste des chants de la messe du 9 déc 2012 à Montpellier

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