J’imagine Jésus qui s’interroge : « À quoi comparerons-nous le Royaume de Dieu ? » Pourquoi est-ce si important, pour lui, de parler de ce Royaume de Dieu ? Dans l’Évangile, cela revient souvent dans sa prédication.

Je vois une première raison : c’est qu’il s’agit de la venue de Dieu pour notre humanité. Jésus dit que Dieu est avec nous ! Ni lointain, ni contre nous. Avec nous. Ce n’est pas pour rien que nous prions : « Notre Père qui es aux cieux, que ton règne vienne… » Aujourd’hui, plus que jamais, cela fait partie de la vie des chrétiens d’annoncer que Dieu vient. Et comme nous ne voulons pas nous enfoncer dans la peur, dans l’indifférence et dans la violence, nous cherchons comment faire pour que Dieu règne plus en notre cœur, en notre vie et transforme le monde.

Si c’est important pour Jésus de placer la venue du règne de Dieu au cœur de sa prédication, il y a une deuxième raison. Il veut bousculer la vision que nous risquons de nous faire de Dieu. Si nous attendions un grand chef, ce sera la déception ! Le pouvoir, la richesse, la gloire : voilà qui semble faire marcher le monde. Nous finissons par avoir l’impression que c’est cela, la vie. Mais au livre d’Ézéchiel, Dieu dit qu’il prendra une bouture : petite branche pour faire naître un beau cèdre. Et Jésus dit que le Royaume de Dieu sera comme une toute petite graine qui germe et donne un grand arbre. Et surtout, Jésus montrera un arbre sans pouvoir, sans richesse et sans gloire, capable de faire fleurir la vie : cet arbre, c’est sa croix où il a étendu les bras pour nous rassembler tous dans son amour.

Et il y a une troisième raison qui nous fait comprendre qu’il ne faut pas passer à côté de ce que Jésus dit sur le Royaume de Dieu. Il en parle en paraboles. C’est-à-dire avec des histoires où la vie est toujours en action. Un homme qui plante des semences et on ne peut arrêter leur croissance. Une minuscule graine qui pousse, capable de donner un grand arbre. Le Royaume de Dieu, ce n’est pas figé, c’est de l’évolution. Et vous avez entendu : Jésus parlait à chacun à la mesure de ce qu’il allait comprendre. C’est dire qu’il sait que nos dispositions changent, selon chacun et tout au long d’une vie. D’ailleurs, à propos des croyants, le psaume dit : « Vieillissant, ils donnent encore des fruits. » Dieu sait attendre et Dieu sait s’adapter ! Nous enfermons vite les gens dans une vision figée. Avec les hommes, il ne fait pas bon avoir commis une erreur. Les autres ne voient plus de vous que cela. Mais Jésus nous voit grandir et il accompagne notre vie. Et de même que sa croix est un passage vers la résurrection, nous comprenons qu’en nos pessimismes peut grandir la confiance.

C’est une leçon de bienveillance et elle fait du bien. Récemment, j’étais triste d’entendre un jeune homme pessimiste sur l’avenir, car il disait que les jeunes de sa génération avaient trop perdu les bonnes valeurs humaines. Et j’ai été fâché aussi d’entendre des proches qui gardaient des arrière-pensées au sujet de quelqu’un à cause de son passé. La bienveillance, c’est croire que le Royaume de Dieu peut grandir. Qu’il est en train de grandir. Qu’il est déjà au milieu de nous, dit Jésus. Et ce n’est pas sans importance de le dire et le redire, quand on est chrétien. Quand l’apôtre Paul a fait naufrage à Malte, le livre des Actes des Apôtres dit que les habitants de l’île ont « témoigné une bienveillance peu courante. »

Comme j’aimerais que l’on puisse dire cela de moi et de tous les chrétiens ! Pour tous, ce serait un beau signe que Dieu règne au milieu de nous !

Références bibliques : Ez 17, 22-24 ;Ps. 91 ; 2Co 5, 6-10 ; Mc 4, 26-34

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