L’évangile d’aujourd’hui nous montre comment des personnes atteintes de lèpre s’approchent du Seigneur. Les lépreux s’approchaient avec crainte car la lèpre, à cette époque, était une maladie qui rendait l’homme impur. Et impur voulait dire que Dieu le repoussait, qu’il ne pouvait pas lui être uni. Cependant, avec le Christ tout change. Ce n’est plus la loi qui dit qui est pur ou impur, mais la pureté et l’impureté se situent à un autre niveau de l’homme : dans le cœur. Oui, mes chers frères, c’est le cœur de l’homme qui compte pour le Christ. C’est ce qui sort de nous-mêmes, ce qu’il y a dans notre intérieur, qui rend l’homme pur ou impur.
Lorsque ce groupe de lépreux s’approche, le Christ voit leur cœur, et il découvre certainement en eux une détresse et une humiliation différentes de l’impureté légale de la loi de Moïse. C’était sûrement des hommes humiliés, des hommes qui maudissaient leur sort. Peut-être aussi avaient-ils maudit Dieu. Peut-être Dieu n’était-il pas dans leur cœur, et c’est là une maladie plus grave que la lèpre. L’évangile nous dit que Jésus fut pris de compassion envers l’homme qui se trouve dans cette situation.

Avec le Christ nous nous trouvons dans une relation nouvelle entre l´homme et Dieu. Ce qui compte à présent c’est le cœur de Jésus, le cœur de la Parole faite chair, de la deuxième personne de la Sainte Trinité faite homme. Dans le cœur de Jésus Dieu s’émeut, et nous nous émouvons en découvrant que Dieu nous aime d’un amour  humain. Et l’autre misère de l’homme, misère beaucoup plus grave que la maladie, la misère du cœur, trouve une réponse dans le cœur de Jésus : par son amour, Dieu donne un sens à la vie de l’homme, même si celui-ci le renie ou le repousse.
Certains jeunes sont peut-être éloignés de Dieu en ce moment ; peut-être le manque d’espérance les a-t-il fait tomber dans des attitudes destructrices : l’alcool, le sexe ou la drogue. Il a donné sa vie pour ces jeunes, Il est là, présent et Il les attend dans cette Eucharistie. Nous invitons ces jeunes à connaître l’amour de Dieu, nous les invitons à s’approcher de la source d’eau vive pour trouver miséricorde. Je me souviens qu’un jour, un jeune Espagnol qui allait de discothèque en discothèque, me disait au cours d’un pèlerinage : « je n’ai jamais été aussi content ; je n’y comprends rien ; avant, j’avais besoin d’aller en discothèque tous les vendredis et tous les samedis, et maintenant, sur ce chemin de Saint Jacques, je ressens une joie intérieure que je ne peux pas expliquer ». C’est la joie de la grâce que l’on ressent quand on se sait aimé de Dieu et pardonné par le Christ. C’est l’Esprit Saint qui habite le cœur de l’homme qui produit ce sentiment.

Chers jeunes, chers frères, la parole de Dieu dit dans l’Ancien Testament qu’Il « trouve ses délices dans la compagnie des fils des hommes ». Le Seigneur veut être avec toi, Il t’a créé par amour et c’est cet amour qui donne un sens à ta vie.  Savoir que nous occupons une place de prédilection dans le cœur du Christ nous remplit de joie les uns et les autres, tous les membres du corps du Christ.
Mais la liberté de l’homme entre aussi en jeu. Des dix lépreux guéris par le Christ, un seul revient le remercier. C’est pourquoi le Seigneur va donner aux hommes une preuve d’amour encore plus grande que la guérison d’une maladie. La preuve de la Croix, de la résurrection et, surtout la preuve de l’Esprit Saint pendant la fête de Pentecôte. Seul celui qui a reçu le don de l’Esprit dans son cœur peut comprendre cet amour et en savoir gré.

Enfin, il y a aussi dans cet évangile une invitation pour que l’Eglise suive le chemin du Christ. Le Christ s’émeut de la souffrance, l’Eglise s’émeut de la souffrance ; le Christ agit et va même à la rencontre, à la recherche de l’homme déchu. C’est une mission de l’Eglise que d’aller à la rencontre de l’homme, de le porter dans son cœur. C’est la mission de l’Eglise de transmettre  cette miséricorde, cette huile avec laquelle le Christ guérit les blessures de l’homme. La miséricorde seule guérit les blessures. C’est l’huile de la parabole du bon Samaritain. C’est ce que les hommes attendent de nous, les catholiques. Le pardon, la miséricorde, la charité. Saint Luc, l’évangéliste qui souligne l’amour miséricordieux du Christ, nous rapporte à la fin de la parabole du bon Samaritain, la phrase du Christ : « va donc, et fais de même ». En terminant notre réflexion sur cet évangile, demandons au Christ de faire comme Lui. C’est cette force de l’amour qui rajeunit l’Eglise.

Je termine en invoquant notre Mère, la Vierge Marie, pour que Dieu bénisse toujours nos pays et pour que les prochaines Journées Mondiales de la Jeunesse apportent beaucoup de fruit dans cette vieille Europe, berceau de notre civilisation. Qu’elle bénisse toujours la France, qu’elle bénisse toujours l’Espagne.

Références bibliques : 2 R 5, 14-17; Ps. 97; 2 Tm 2, 8-13; Lc 17, 11-19

Référence des chants :

 

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