« Père, pardonne-leur, ils ne savent pas ce qu’ils font. »
Où est l’esprit de Jésus pour qu’au moment où la foule le regarde mourir, il regarde autrement ces gens qui l’ont crucifié. Où est son cœur pour que, dans son agonie, il reste tourmenté pour ses persécuteurs ?

Son cœur, son esprit sont tournés vers le Père. Il ne cherche pas à survivre, au contraire, il mène un combat. Ce combat le conduit sur la croix, c’est le combat pour Dieu, c’est le combat pour l’homme.

Même si c’est avec douceur, c’est bien un combat que Jésus a mené, toute sa vie durant, en acte et en parole : il s’est opposé à ce qui tient l’homme prisonnier, ce qui l’empêche de vivre dignement. Souvenons-nous des malades qu’il a guéris : les boiteux, les lépreux, les possédés, pour que ceux-là puissent retrouver leur place dans la société. Souvenons-nous de ceux que l’amour de l’argent avait mis au rang de racailles : Matthieu le collecteur d’impôts, Zachée. Je vous laisse continuer la liste de tous ceux et celles à qui Jésus a permis de retrouver une dignité, de tous ceux qu’il a fait revivre alors que socialement ils étaient devenus inexistants.

Mais à force de traquer ce qui emprisonne l’homme, Jésus finit par se heurter aux barreaux de cette prison qu’est le mal sous toutes ses formes. À force de dénoncer l’injustice d’une autorité, Jésus se met à dos ce pouvoir tant politique que religieux. En dénonçant ce qui empêche de s’ouvrir à Dieu, ce qui empêche de vivre, Jésus finit par se confronter aux forces de mort.

Il était monté sur la montagne pour enseigner les béatitudes, la foule le conduira sur la montagne du Golgotha pour le mettre à mort.

Pour cet ultime combat, il n’a pas besoin d’armes, la force intérieure qui le soutient, qui le porte, c’est son amour pour le Père, c’est sa passion, passion de voir l’homme enfin libre. C’est avec cette force intérieure qu’il entre dans sa passion, qu’il est jugé, condamné, fouetté puis finalement mis à mort. Tout au long de sa passion, son amour pour Dieu, pour les hommes, reste inébranlable alors que les coups des bourreaux le meurtrissent. Si son corps est meurtri, torturé, si son cœur est déchiré de voir les disciples l’abandonner, le Père reste à l’horizon de son combat. C’est ainsi qu’au moment où les hommes croient avoir pris sa vie en le tuant, c’est en fait lui qui a donné sa vie, jusqu’au bout, jusqu’au dernier souffle. Et ce faisant, il brise la logique du mal.

Aux hommes qui veulent lui prendre la vie, Jésus répond par le don. À la main qui veut arracher, il donne. Il abandonne tout aux violents rendant ainsi insensé, au sens premier du mot, leur violence. Il n’y a plus rien à prendre chez celui qui donne tout, chez celui qui par-donne. Avec Jésus la croix, instrument de torture, de mise à mort devient la clef du salut.
Par le don de sa vie, il vient planter sa croix au cœur de la mort pour que jamais plus le mal ne puisse avoir le dernier mot dans la vie des hommes, dans nos vies.

Références bibliques : Lc 19, 28-40; Is 50, 4-7; Ps. 21; Ph 2, 6-11; Lc 22, 14-23, 56 ou Lc 23, 1-49

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