Chers amis, dans cette eucharistie nous voulons exprimer notre gratitude pour l’exemple donné par nos saints, comme témoins de l’amour de Dieu.
Nous remercions pour leur capacité à communiquer l’amour de Dieu pour chacun de nous, spécialement les plus pauvres.
Aujourd’hui est un jour de fête pour l’Église, reconnaissante de ceux qui ont compris ce que l’évangile et le Christ attendent d’eux et qui ont suivi l’exemple donné. Peu importe que nous ignorions le nom des 144.000, nous savons qu’ils ont rencontré Dieu et nous savons l’amour révélé à la faveur de cette rencontre, amour qu’ils ont transmis à leur prochain. Les saints représentés sur l’un des panneaux de l’Agneau Mystique ne constituent qu’une infime délégation des nombreux témoins de l’amour de Dieu. Tout au long de l’année, nous honorons la mémoire de saints connus tels que saint Vincent de Paul, sainte Thérèse de Lisieux, Mère Thérèse, le Père Damien, le prêtre Poppe et bien d’autres, mais aux côtés de Dieu vivent certainement un grand nombre de personnes qui jouissent de la paix qu’il a promise. Nous connaissons toutes et tous des personnes de notre entourage qui nous ont déjà précédés dans l’au-delà et dont le témoignage de foi et d’amour a marqué notre mémoire.
La fête de la Toussaint nous apprend que la mort physique ne signifie pas la fin de la vie. L’amour, en effet, est infini ; au moment décisif, nous sommes accueillis dans l’entier amour de Dieu. Dès la naissance, nous aspirons à l’amour de Dieu et des hommes. Toute personne recherche Dieu d’une certaine façon, comme le dit si bien le psalmiste : « Mon âme aspire à Dieu, mon sauveur. » D’instinct, nous savons que Dieu est bon et que nous serons les bienvenus chez lui.
La sainteté s’acquiert par l’abandon total de soi en Dieu et son amour, à tel point qu’il transforme notre existence. Le message de l’évangile nous apprend d’ailleurs clairement comment y parvenir. Un jour, les disciples de Jésus lui demandèrent ce qu’ils devaient finalement faire pour acquérir le salut. La réponse de Jésus était simple : « Croire en celui que le Père a envoyé. » Croire, donc, que Jésus est le Messie et qu’il nous propose le mode de vie qui nous rendra heureux, ce qu’il a révélé dans le sermon sur la montagne : heureux les pauvres de cœur, qui sont débonnaires, qui ont faim et soif de la justice, les gens qui accordent le pardon et dont les intentions sont honnêtes. Voilà ce que nous nommons de bonnes gens, des gens qui veillent à ce que la paix règne parmi tous, que les différends soient réglés, que les personnes qui vivent dans l’isolement ou qui sont exclus bénéficient de temps et d’attention.
Les saints, mes amis, ne souffrent pas la discrimination, ils n’ont pas deux poids, deux mesures, ils sont sincères, on peut les regarder en face. Le secret des saints réside probablement dans leur attitude empreinte d’écoute. Ils écoutent la voix de Dieu et ils prêtent attention aux gens plutôt que de se laisser aller à leurs propres envies et à imposer leur volonté. Les saints cultivent le respect de l’autre, de la nature, et ils découvrent la beauté où qu’ils aillent. La beauté est probablement une caractéristique propre aux saints, ce pourquoi les artistes les prennent si souvent pour objet de leurs créations. L’Agneau Mystique les dépeint dans toute leur splendeur. Reste la question de savoir si cela sert leur cause, tant il est vrai qu’une vie empreinte de simplicité et la communion dans la pauvreté avec les pauvres sont révélatrices des saints.
Par la présente célébration eucharistique, nous souhaitons tout simplement manifester notre reconnaissance envers Dieu qui, de mille et une façons, a concrétisé son amour en la personne de prochains qui nous accompagnent sur notre chemin. Sous les espèces du pain et du vin, il manifeste sa présence parmi nous. Avec les saints et avec tous ceux qui nous ont précédés, nous voulons L’accueillir parmi nous. Amen.
Références bibliques : Ap 7, 2-4.9-14 ; Ps. 23 ; 1 Jn 3, 1-3 ; Mt 5, 1-12
Référence des chants :
