Frères et Sœurs,
Permettez-moi de m’arrêter d’abord un moment à l’évènement de l’élection de Matthias dans le collège des Apôtres. Je crois que ce qui fait le dynamisme et la contagion de la première communauté chrétienne, c’est d’avoir osé relever les défis posés par sa croissance sans jamais refuser les questions – souvent polémiques – découlant de son souci de proposer l’Evangile à tous, sans distinction de races, de cultures, voire même de religions.
Il n’y avait là aucun prosélytisme mais une contagion suffisamment crédible et joyeuse pour ne laisser personne indifférent et pour, le plus souvent, susciter une adhésion qui était toujours aussi une conversion.
Faut-il pour autant idéaliser une situation passée … et diaboliser nos façons de « faire Eglise » 20 siècles plus tard ? Certes non, mais il y a des intuitions qui sont, pour aujourd’hui encore, de véritables sources d’inspiration !
Ainsi, par exemple, que dire de ce « tirage au sort » comme modèle d’élection ? Reconnaissons d’abord que ce tirage au sort est l’ultime étape d’un long processus de discernement. Il a fallu que les candidats soient d’abord des « compagnons du Christ » depuis son baptême jusqu’à l’Ascension. Il a fallu la prière commune. Il a fallu aussi la prise de conscience que la charge confiée à Judas ne reste pas sans titulaire dans le premier collège apostolique. Il y a, dans cette façon de procéder qui aboutit au tirage au sort, à la fois une responsabilité de la communauté appelée à discerner et une dépossession qui honore celles et ceux qui ne font pas de cette élection une promotion personnelle mais un service à accueillir avec beaucoup d’humilité et de disponibilité.
Ne trouvez-vous pas qu’il y a ici matière à réflexion dans notre façon de « faire Eglise » et de répartir les différents services et ministères nécessaires à la croissance de l’Eglise ?
Mais je ne voudrais pas passer sous silence ces beaux textes de St Jean que nous propose la liturgie à cette étape qui se situe entre l’Ascension et la Pentecôte !
« Dieu, dit Saint Jean, personne ne l’a jamais vu. Mais, si nous nous aimons les uns les autres, Dieu demeure, en nous, et son Amour atteint, en nous sa perfection ».
• Qui donc est Dieu sinon Celui qui prend le chemin de l’invisible non pas pour dire son absence ou son inexistence mais pour préserver notre liberté de croire … ou de ne pas croire ?
• Qui donc est Dieu sinon Celui qui fait de l’Amour reçu et partagé sa signature la plus lumineuse dans le cœur de chacun … tant il est vrai que le désir humain le plus fort réjouit l’identité la plus explicite de Dieu : aimer et être aimé.
• Qui donc est Dieu sinon Celui qui se révèle pleinement dans le visage et la vie du Christ et qui donne à chacun la promesse d’une destinée qui rime avec éternité … et c’est la Résurrection !
Dieu est plus grand que toutes nos évidences. Et heureusement !
Car, comme dit Saint Jean par ailleurs : « Dieu est Amour ». Oserais-je ajouter : « Dieu n’est qu’Amour » !
Frères et Sœurs,
Ils sont nombreux tous ces pèlerins de notre humanité en quête de sens et assoiffés d’absolu. Ce sont de tels pèlerins qui, au fil des siècles, ici à Foy-Notre-Dame et partout ailleurs, ont pu faire et font toujours l’expérience de la proximité de Dieu à travers la tendresse de Marie. Oui, soyez les bienvenus ici à Foy-Notre-Dame, vous tous les téléspectateurs fidèles ou occasionnels de la messe télévisée. Ici, Dieu se dit à travers des gestes simples mais aussi à travers ces tableaux qui sont comme des pages d’Evangile à relire avec un cœur d’enfant.
Dans l’Evangile de ce dimanche, le Christ nous invite à rester fidèle à Sa Parole pour vivre dans la Vérité. « Je parle ainsi, dit Jésus, pour qu’ils aient en eux ma joie … et qu’ils soient comblés de joie ». Les chrétiens grincheux ne sont jamais des chrétiens heureux ! Désormais, la joie est le véritable diapason de l’Evangile. Encore faut-il qu’il sonne « juste » car il n’y a pas de joie sans la Vérité.
La vraie joie n’est jamais du côté de la facilité, de l’éphémère ou du superficiel. Il faut souvent puiser jusqu’aux nappes phréatiques de notre cœur pour atteindre cette plénitude de joie dont parle le Christ dans l’Evangile. On rejoint alors la vérité de notre être dans une profondeur telle que nous reconnaissons, comme dit le Christ, « être du monde sans être du monde ». Il ne s’agit pas ici de fuir le monde mais d’y discerner et d’y cueillir des graines d’Evangile présentes à tous les étages d’un monde marqué par beaucoup de disparités et de précarités qui sont, souvent, comme des « pierres d’attente » d’une vision et d’un souffle.
Nous voici – déjà ! –à quelques jours de cette grande fête de la Pentecôte. Je nous souhaite de vivre ces jours-ci dans une disponibilité de cœur et d’esprit, de corps aussi, capable d’accueillir l’Esprit-Saint. Une vie sans l’Esprit-Saint est un peu (beaucoup !) comme une vie sans respiration, éteinte parce que sans souffle.
A la Pentecôte, les peureux deviennent des audacieux.
Et si cette messe télévisée de Foy-Notre-Dame ressemblait à la première Pentecôte de Jérusalem ! Avec des hommes et des femmes de toutes races, de toutes cultures et, sans doute aussi, de toutes langues et de toutes religions et convictions.
Qu’à travers les textes de cette liturgie et l’expérience partagée de cette communauté, chacun se sente rejoint pour faire un pas de plus sur le chemin qui conduit au bonheur, au vrai bonheur. Rien de ce qui est humain n’est étranger à Dieu ; toute vie peut être transfigurée quand émergent le sens, le souffle et une vision.
Je vous souhaite une vie au plein souffle de l’Evangile ! Amen.

Les chants

Entrée: Au cœur de ce monde Jacques Berthier
Kyrie: Kyrie Phillipe Beaujot
Gloria: Gloire à Dieu "de Noël" Joseph Gelineau
Psaume Psaume 102 La Bible( ! )
Alléluia: Halle, Halle,Halle! John Bell Graham Maule
Credo: Credo, je crois en Dieu Michel Wackenheim
Intentions: O ma joie Paul Moors
Offertoire Marie, témoin d’une espérance Texte: Cl. Bernard ,Mus Laurent Grzybowski ,Harm Jo Akepsimas
Sanctus Sanctus Charles Gounod
Anamnèse Jésus-Christ mort sur la croix Charles Wackenheim
Agnus Agneau de Dieu texte Michel Scouarnec mus Jo Akepsimas
Communion: a) Saxophone & orgue Méditation Alain Crepin
b) Chorale Je vous salue Marie Michel Wackenheim
Chant final: Par le souffle de ton esprit texte Michel Scouarnec mus Jo Akepsimas

 

Références bibliques : Ac 1, 15-17.20a20c-26; Ps. 102; 1 Jn 4, 11-16; Jn 17; 11-19;

Référence des chants :

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