Dans l’évangile, Jésus oppose deux types de comportement religieux. D’un côté, on voit les scribes prétentieux qui se pavanent sur les places publiques et qui cherchent les premières places. De l’autre côté, on trouve cette pauvre veuve. En donnant son obole au temple, elle fait un acte dérisoire aux yeux des hommes. Mais pour elle, cet acte est lourd de conséquence, puisqu’elle se dépouille même de son nécessaire. Mettez cet évangile en lien avec la première lecture. Sur la parole du prophète Élie, la veuve de Sarepta accepta de tout donner au risque de mourir avec son fils. Elle, la païenne, fit totalement confiance à la Parole de Dieu : « Jarre de farine point ne s’épuisera, vase d’huile point ne se videra. »

Et c’est un fait, dans l’évangile, l’attitude de la pauvre veuve retiendra l’attention de Jésus. Pour lui, ce n’est pas ce que les hommes voient qui a de la valeur aux yeux de Dieu. À la différence des hommes, il ne juge pas selon l’apparence. Comme nous le rappelle le prophète Samuel (1 Sam 16, 7), il juge selon le cœur. L’adage bien connu : « le bien ne fait pas de bruit et le bruit ne fait pas de bien », est encore de mise. Seul ce qui est fait dans le secret du cœur a du poids aux yeux de Dieu, le Père. Ces veuves ont tout donné sans réserve. En faisant cela, elles préfigurent le don que Jésus lui-même fera lors de sa Passion, quand il remettra sa vie dans les mains du Père.

Puisqu’aujourd’hui est commémorée l’armistice de 14-18, comment ne pas penser aux neuf millions de morts de la Grande guerre ? Comment ne pas penser à tous ces jeunes qui ont donné leurs vies pour la patrie ? Qu’on se place dans un camp ou dans l’autre, la guerre, qu’elle soit une victoire ou une défaite, c’est toujours un échec. C’est l’échec de l’humanité. Qu’on se le dise ! Depuis son commencement, l’humanité s’est construite autour de fraternités brisées : Caïn a tué Abel. Le fondateur de Rome, Romulus, a tué Remus pour prendre le pouvoir… Et chaque génération reçoit la mission de reconstruire sans cesse cette fraternité. Je pense aux pères fondateurs de l’Europe, qui étaient des grands chrétiens : un Robert Schuman ! Un Jean Monnet ! Ils ont impulsé cette fraternité entre les peuples.

Le pape Jean Paul II disait que le grand défi, pour le nouveau millénaire, serait de « Faire de l’Église, une école de communion, si nous voulons être fidèles au dessein de Dieu et répondre aussi aux attentes profondes du monde. » Et il ajoutait : « Avant de programmer des initiatives de communion, il faut promouvoir une spiritualité de la communion, qui est aussi la capacité de voir ce qu’il y a de positif dans l’autre, pour l’accueillir et le valoriser comme un don de Dieu… » (n°43 Lettre sur le nouveau millénaire) Avant d’être une valeur républicaine écrite sur des tables de pierre aux frontons de nos monuments publics, la fraternité est une réalité chrétienne inscrite dans nos cœurs par l’Esprit Saint. Et l’Eucharistie est par excellence le sacrement de la communion, par lequel Dieu le Père nous rassemble. C’est là que, dans la foi, nous puisons la force d’accueillir l’autre comme présence du Christ au milieu de nous. C’est là que nous trouvons la force de tous les pardons. Que le Seigneur nous aide à faire de notre vie une histoire d’amour.

Références bibliques : 1 R 17, 10-16 ; He 9, 24-28 ; Mc 12, 38-44

Référence des chants :

 

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