Questions bien ou mal posées ! Il est en effet des questions pour lesquelles nous risquons de ne jamais entendre la réponse… tout simplement parce que la question est mal posée. Et cela peut se vérifier quand on interroge, bien ou mal, la Parole de Dieu.

Ainsi quand nous nous interrogeons sur la Création, si nous demandons à la Bible de nous dire « comment » ça s’est passé, nous pouvons, comme ce matin, ouvrir le Livre des commencements, le Livre de la Genèse. Nous découvrons alors, dans ce livre, non pas un, mais deux récits, celui que nous avons entendu… mais aussi un autre. Et ces deux récits ne disent vraiment pas la même chose sur le comment de la Création…Ils ne savaient pas comment ça s’est passé ! Il est alors tentant de sourire, de manière quelque peu désabusée, en refermant le Livre. Mais nous serons alors passés complètement à côté de cette si belle page de la Parole de Dieu qui nous révèle – il s’agit bien de révélation ! – « pourquoi » il y a eu création.

Quand il est question du « comment » de la création, il vaut mieux interroger les scientifiques. Ils nous disent, le plus souvent fort humblement, ce qu’ils savent et ce qu’ils présupposent. En revanche, quand il est question du « pourquoi » de cette Création, alors cela vaut la peine d’ouvrir la Bible et de s’y attarder. Une réponse est proposée à tous. Merveilleuse bonne nouvelle ! Pourquoi la Création ? Pourquoi Dieu est-il Créateur ? C’est tout simplement parce qu’il nous aime : « Il n’est pas bon que l’homme soit seul ». La passion de Dieu, c’est le « bon »… le bon-heur de l’homme. Dans l’acte créateur, notre Dieu se manifeste non préoccupé de lui-même, mais de nous. Dieu, aujourd’hui comme hier, est créateur d’un homme qu’il aime, d’un homme qu’il veut de plus en plus libre, de mieux en mieux « partenaire-libre » de son projet d’amour. Partenaire ! Ainsi, dans la Bible, c’est à l’homme qu’est confiée la responsabilité de nommer toute chose, tout être vivant. Or « donner un nom », c’est une des manières d’être de Dieu, c’est une de ses prérogatives, puisque « donner un nom », c’est faire exister en reconnaissant l’autre… et cette « manière d’être » divine, Dieu la confie à l’homme…

Questions bien ou mal posées ! Il y a aussi la Lettre aux Hébreux qui aborde la question fort difficile de la souffrance. Et nous pouvons alors demander avec tant de nos contemporains : « Mais pourquoi donc Dieu a-t-il créé la souffrance ? Tout-puissant qu’il est, pourquoi ne pas avoir fait un monde sans souffrance ? ». Et vous avez entendu : « Puisque le créateur et maître de tout voulait avoir une multitude de fils à conduire jusqu’à la gloire, il était normal qu’il mène à sa perfection, par la souffrance, Celui qui est à l’origine du salut de tous. » Nous sommes alors, ici, dans la suite du mouvement de Création que nous venons d’évoquer avec la Genèse. Dieu créé parce qu’il aime. Et tous les amoureux vous le diront : quand on aime, on accepte de courir le risque de la souffrance. Les couples le savent bien. Les parents le savent souvent mieux encore que d’autres, eux qui souffrent tant des maladies, ou des bêtises de leurs enfants. Quand on aime, on court toujours le risque de la souffrance ! C’est l’amour qui sauve. Dieu est amour. Voilà pourquoi Dieu n’a pas voulu faire l’économie de la souffrance. Mystère si profond et si simple de la Croix, de la vie donnée ! Notre Dieu est Dieu donné, Dieu livré.

Et nous voici alors de plein pied pour « accueillir » la question « mal posée » des pharisiens dans l’Évangile de Marc : « Est-il permis de renvoyer sa femme ? » Le permis et le défendu sont souvent des questions d’hommes immatures ou d’hommes durs : « C’est en raison de l’endurcissement de votre cœur que Moïse a formulé cette loi. » Et Jésus d’inviter ses interlocuteurs, y compris nous aujourd’hui, à épouser son projet d’amour. Et de nouveau c’est le rappel de la création ! Dieu, en Jésus, nous propose de nous humaniser en respirant son altruisme divin, en épousant sa manière d’être, toute tournée vers l’autre… Et de nous présenter la confiance des enfants qui se tournent naturellement vers l’autre… comme lui, Dieu, dans le mouvement de création, est tourné vers l’homme.

Dieu est tourné vers l’autre, et Il nous appelle à aimer comme lui… pour notre bonheur ! « Il n’est pas bon que l’homme soit seul… Faisons l’homme – homme et femme – à notre image comme à notre ressemblance. »
Humaniser nos vies, c’est imiter Dieu en nous tournant résolument vers l’autre, en nous passionnant pour le bonheur des autres !

 

Références bibliques : Gn 2, 18-24; Ps. 124; He 2, 9-11; Mc 10, 2-16

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