Il est encore très tôt en ce matin de Noël ! Je sais que pour beaucoup, la nuit dernière a été une nuit merveilleuse, avec l’arrivée mystérieuse des cadeaux ! Tout compte fait, il y a beaucoup de bruit ce matin, dans chaque maison, pour essayer les nouveaux jouets, les jeux et les surprises pour la énième fois.

Je pense qu’il y avait aussi beaucoup de bruit au premier matin de Noël. L’Évangile de ce matin se produit exactement au moment où le récit de minuit, la nuit dernière, se termine. Luc décrit avec forces détails la scène de Bethléem, dans les premières heures de ce premier jour de Noël. Peut-être comme dans votre maison ce matin, donc un endroit bruyant ! Du bruit fait par les anges et par les bergers : tous glorifient et louent Dieu !

Et pourtant il y a une femme qui garde ces choses dans son cœur et les médite : c’est Marie… Nous-mêmes sommes centrés sur Marie pour cette messe de l’aube. La femme ne dit pas grand-chose mais ce qu’elle doit dire, elle le dit doucement et vaut toujours la peine d’être entendu.

Le regard de Marie est orienté sur cette mangeoire et ce nouveau-né : notre regard, ce matin, se porte sur la même mangeoire et le même enfant.

Le mot mangeoire est seulement cité trois fois dans l’Écriture : nous l’avons entendu deux fois cette nuit et une fois ce matin. L’étable dans laquelle Jésus est né, la mangeoire dans laquelle il a reposé, était tout sauf un objet de design en bois d’olivier ! Nous avons amorti l’histoire de Noël… Trop de bougies, pas assez de cafards, trop de clinquant, pas assez de déchets, trop de décorations, pas assez de saleté…

Récemment, le pape François nous a mis récemment au défi avec sa vision de l’Église, une Église enracinée dans cette première mangeoire de Bethléem : « une Église accidentée, blessée et sale pour être sortie par les chemins, plutôt qu’une Église malade de la fermeture et du confort de s’accrocher à ses propres sécurités. »

Il n’y a rien de certain quant à cette première mangeoire, cette première étable, ce premier Noël. Mais avant cela, il y avait une mangeoire, l’enfant Jésus reposait dans la sécurité du ventre de Marie.

Dans la douceur, dans la chaleur de son ventre, Jésus était lié à sa mère et est lié aujourd’hui avec nous. En cette messe de l’aube de ce jour de Noël, nous sommes invités à faire pour Jésus une mangeoire dans nos vies, à faire de la place dans le fouillis de nos étables, dans l’encombrement de nos propres vies.

Nous faisons de la place à Jésus par le respect avec lequel nous le recevons dans nos vies. Nous lui faisons de la place en prenant du temps pour la réflexion et la méditation au milieu des distractions et du bruit. Et nous lui faisons de la place en faisant le voyage, avec des millions d’autres, en ce matin de Noël 2013 pour glorifier et louer Dieu.

Avec C.S. Lewis, auteur irlandais de livres pour enfants et chrétien convaincu, décédé il y a cinquante ans, nous prions :
« Parmi les bœufs (je suis lent comme un bœuf), je vois poindre une gloire dans l’étable, avec le caractère maussade du bœuf, que me soit donnée progressivement la force du bœuf.
Parmi les ânes (je suis stupide comme eux), j’ai vu mon sauveur là où je cherchais du foin ; ainsi, que mon animalité apprenne au moins la patience d’une bête.
Parmi les moutons (je me suis écarté comme un mouton), je regarde la mangeoire où est couché mon Seigneur. Oh, que ma nature gagnerait à une telle innocence laineuse ! »

Références bibliques : Is 52, 7-10 ; Ps 97 ; He 1, 1-6 ; Jn 1, 1-18

Référence des chants :

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