Chaque année, au mois de mai, a lieu le grand pèlerinage des gitans aux saintes Maries de la mer. Cela me touche particulièrement car, étant originaire de la Camargue, j’ai été baptisé là-bas. Nous sommes tous « des gens du voyage » en route vers l’éternité. Avec l’Evangile de ce jour, je vous invite à comparer notre vie à un voyage en caravane. Imaginons que le jour de notre baptême, le prêtre ait déposé une lampe à huile à l’intérieur de notre caravane. Dans un premier point, nous devrons vérifier si notre lampe est bien allumée. Puis nous regarderons comment conduire en maintenant cette flamme allumée. Enfin, nous serons invités à manifester cette lumière autour de nous!

Jésus dit : « Si quelqu’un m’aime, il restera fidèle à ma parole ; mon Père l’aimera, nous viendrons chez lui, nous irons demeurer auprès de lui. » C’est incroyable d’entendre Jésus nous dire qu’il veut faire sa demeure dans l’homme. Comment cela peut-il se faire ?
L’Eglise a compris que Dieu, en tant que créateur, est présent de façon globale en tout homme, quelle que soit sa religion et son histoire. Mais au moment du baptême, L’Eglise nous enseigne que le Saint Esprit vient habiter dans l’homme d’une manière nouvelle au point que l’on parle de « nouvelle naissance » pour une baptisé.
Pourtant, et c’est douloureux de le dire, beaucoup de baptisés n’ont pas l’air d’être habités par cette présence. C’est comme si la lampe avait bien été déposée dans leur caravane le jour du baptême, mais que la mèche était étrangement restée éteinte. Pourquoi ? Parce qu’il manque l’amour !
L’amour est en effet la condition que Jésus a lié à sa Présence : « Si quelqu’un m’aime, nous irons demeurer chez lui » !
Cela peut paraître banal de dire dans une homélie qu’il faut aimer Dieu. Pourtant, il y a là un point clé pour notre vie de foi. Trop souvent, nous oublions que Dieu nous a créé à son Image. Nous sommes sensibles, il est sensible lui aussi ! Il a des sentiments. Il a un cœur, il est touché par nos paroles d’amour. Sans tomber dans la sensiblerie, demandons-nous si nous mettons suffisamment d’amour dans notre pratique religieuse ? Si l’amour est le moteur de notre foi, alors, notre lampe est bien allumée dans notre caravane !
Dans notre second point, découvrons comment maintenir cette présence amoureuse de Dieu en nous.
Évidemment, aimer Dieu ne suffit pas, il faut que les actes suivent : « Si quelqu’un m’aime, il restera fidèle à ma Parole ».
Pour reprendre notre image de la caravane, la lecture attentive de la Bible nous donne un code de conduite qu’il faut respecter pour ne pas perdre la présence de Dieu. Nous devons observer attentivement la route, éviter les obstacles que le Malin pourrait semer sur notre chemin afin de renverser notre lampe.
Mais parfois, les textes bibliques nous apparaissent trop déconnectés de notre vie quotidienne.  C’est pourquoi je vous encourage à compléter la lecture de la bible par le YOUCAT, le catéchisme que Benoit XVI a offert aux jeunes du monde entier lors des dernières JMJ de Madrid. Ce magnifique petit livre jaune accessible à tous fait le lien entre la Bible et notre vie de tous les jours, il répond à beaucoup de nos questions contemporaines. Mettons donc ce livre sur notre table de chevet pour nous aider à rester « fidèle à Sa Parole » et bien conduire la caravane de notre vie.

Venons-en à notre dernier point : manifester la présence de Dieu.
Si tu aimes Jésus, si tu restes fidèle à sa parole, Dieu demeure en toi ! Quel Mystère ! Tu es devenu un « tabernacle ambulant ». Si c’est vrai, ça devrait se voir !
Jésus nous donne dans cet évangile un signe visible de sa présence cachée en nous : « Si vous m’aimiez, vous seriez dans la joie ». Cette joie n’est pas synonyme d’absence d’épreuves. D’ailleurs, lorsque Jésus prononce ces mots, il va bientôt mourir. La joie est le fruit de la certitude de la Présence de Dieu en nous dans tout ce que nous vivons, que nous naviguions sur un long fleuve tranquille, ou que nous traversions au contraire les ravins de la mort, il est toujours là avec nous !
Le sourire manifeste donc cette certitude de la présence de Dieu dans nos vies. Oui, lorsque nous sourions, c’est un peu comme si nous tirions les rideaux de notre caravane, et ceux du dehors peuvent voir la lumière briller à l’intérieur.
Au moment de conclure, résumons en une phrase ce qu’on pourrait appeler « la parabole de la caravane » : découvrir la lampe de la présence de Dieu allumée en nous, rouler de telle manière à ne pas l’éteindre, et ouvrir les rideaux pour que les autres en profitent !
Je vous invite à un exercice tout simple pour manifester cette flamme d’Amour divin présente en chacun de vous : la prochaine personne que vous croiserez après cette messe, que ce soit une personne inconnue dans la rue ou votre aide-soignante, offrez-lui votre plus beau sourire. Et si on vous prend pour un fou, dites-vous que vous êtes déjà bien engagé sur le chemin de la Pentecôte !

Références bibliques : Ac 15, 1-2.22-29 ; Ps 66 ; Ap 21, 10-14.22-23 ; Jn 14, 23-29

Référence des chants : Chants de la messe à Bias 050513

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