L’esprit, premier don fait aux croyants
Frères et Sœurs, chers amis téléspectateurs,

Parvenu au terme du Temps pascal, une étape nouvelle s’ouvre dans l’histoire du salut.

Jésus s’en va. « Il est bon pour vous que je m’en aille », dit-il aux siens et il envoie l’Esprit Saint.

Au cours de la liturgie du Vendredi Saint, nous avons été invités à nous tourner vers l’Agneau immolé pour nous sur la croix, et nous avons recueilli les paroles qu’il a prononcées, s’adressant au Père, dans la prière « Pour moi, je t’ai glorifié sur la terre, ayant consommé l’œuvre que tu m’as donnée à faire », puis la proclamation du haut de la croix « Tout est consommé ». Oui, à la croix tout est accompli par le Fils, l’Envoyé du Père, dans un adorable mystère d’obéissance.

Toute la liturgie du Temps pascal chante la certitude et la joie de la résurrection du Christ.

Lorsque Jésus surgit du tombeau, il est victorieux du péché et de la mort. Dans l’obscurité et les profondeurs de la terre, « la mort et la vie se sont livré un combat gigantesque. » L’amour a été le plus fort et il le demeurera à jamais jusqu’à la consommation finale. Le dernier mot ne sera pas à la mort, il ne sera pas à la violence, à la haine.

Vous m’objecterez : vous nous invitez à nous réjouir : le Christ est vivant. « Ne crains pas, je suis le Premier et le Dernier, le Vivant ; je fus mort, et me voici vivant pour les siècles des siècles, détenant la clef de la Mort et de l’Hadès. » (Ap. 1,18) Oui ! C’est la foi de l’Église que nous proclamons. Nous sommes conquis par la fascination de la Résurrection de Jésus. Ne voyez-vous pas les abîmes de souffrance qui continuent de peser sur tant d’hommes et de femmes, sur tant d’innocents. L’histoire de l’humanité n’est-elle pas le théâtre de la coexistence du bien et du mal. À certaines heures, l’humanité connaît de grandes éruptions du mal. L’homme a parfois l’impression que le mal est tout-puissant, qu’il domine le monde de manière absolue, que l’on ne s’en sortira jamais. La question est posée au croyant. Il doit être toujours prêt à justifier l’espérance qui est en lui devant ceux qui lui en demandent raison (cf. 1 Pi 3,15). La difficulté est présente : vous affirmez que la victoire de la vie sur la mort est acquise, définitive et pourtant nous devons toujours passer par la mort et même nous baignons aujourd’hui dans une culture de mort. Au serviteur généreux qui voyant l’ivraie grandir à côté du bon grain, réagit et veut intervenir, le Seigneur lui-même n’a-t-il pas dit qu’il faut laisser l’ivraie jusqu’à la moisson.

Lorsque le Christ a été transpercé par la lance, une source a jailli, un fleuve immense de miséricorde va se répandre sur la terre jusqu’aux extrémités des temps.

L’Évangile que nous avons entendu aujourd’hui nous fait comprendre que nous entrons dans une étape nouvelle de l’histoire du salut. La victoire du Christ doit se prolonger jusqu’à la consommation, elle doit atteindre les profondeurs de notre cœur et transfigurer toute notre vie, jusqu’à nos blessures.

Tout ce que le Christ a fait et enseigné, tout ce qu’il a accompli doit être intériorisé. C’est le rôle de l’Esprit Saint. « C’est de mon bien qu’il recevra et il vous le dévoilera. » (Jn 16, 14). L’Esprit Saint vient pour achever l’œuvre du Christ. Il mènera à son accomplissement l’ère nouvelle de l’histoire du salut.

La Rédemption est accomplie par le Fils. Cette rédemption est aussi accomplie continuellement dans les cœurs et les consciences des hommes, dans l’histoire du monde par l’Esprit Saint. C’est la réalisation de la promesse faite par la voix du Prophète : « Je vous donnerai un cœur nouveau, je mettrai en vous un esprit nouveau, mon esprit. » Jésus a envoyé d’auprès du Père, comme premier don fait aux croyants, l’Esprit qui poursuit son œuvre dans le monde et achève toute sanctification.

En ces jours qui précèdent l’Ascension de Jésus et la Pentecôte, l’irruption de l’Esprit Saint sur l’Église et sur le monde, nous allons revivre l’expérience des Apôtres. Ils sont réunis au Cénacle et, dans la prière, avec Marie.

Viens Esprit Saint, viens Père des pauvres, viens doux hôte de l’âme. Nous sommes l’Église de Pentecôte au milieu de laquelle est vivant le Christ ressuscité caché dans la gloire du Père. C’est l’Esprit, l’autre Paraclet qui nous donne cette présence sous les aspects eucharistiques et dans la réalité de son Corps ecclésial.

Références bibliques : Ac 8, 5-8.14-17 ; Ps. 65 ; 1 P 3, 15-18 ; Jn 14, 15-21

Référence des chants :

Vidéos liées

Recevez chaque
semaine vos newsletters :

Les différentes newsletters