Vous connaissez peut-être, les enfants, l’histoire de Saint François d’Assise qui aimait parler aux oiseaux. Mais l’on connaît moins celle d’un de ses frères, saint Antoine de Padoue … avec les poissons. Nous sommes, il y a  bien longtemps, il y a presque 800 ans.

Désireux d’annoncer la Bonne Nouvelle autour de lui, Antoine constate à regret que personne de la ville où il s’était arrêté, ne voulait l’écouter. Sa parole faisait flop, alors qu’il prêchait dans les rues, pas très loin de la mer. Il décide alors de changer d’auditoire. « Puisque les hommes ne m’écoutent pas, je parlerai aux poissons! » Il appela, depuis le rivage, les poissons de la mer, et vit alors une multitude de bancs de poissons débarqués près de lui, de toutes les espèces, et qui se rangeaient en ligne, les petits devant, les moyens derrière et un peu plus loin encore les plus gros. La tête hors de l’eau, tous frétillaient, les oreilles et les branchies ouvertes. Saint Antoine leur dit beaucoup de bien, sur leur nature et sur le Créateur du ciel, de la mer et de tout ce qui les entoure. Les poissons se mirent à incliner la tête et, à louer Dieu, tout heureux …. Au point d’attirer l’attention les gens de la cité  …qui se mirent alors à écouter saint Antoine !

Jésus aimait, lui aussi, les poissons pour aller pêcher des petits humains. Et pour appeler autour de lui ses premiers compagnons, il est allé sur le lac de Tibériade. Ce jour-là, parmi les pêcheurs, il y a avait Pierre, bien fatigué, lassé de n’avoir rien attrapé de la nuit. Un peu comme nous, qui pouvons nous désespérer de ne pas voir nos efforts récompensés, mais plutôt nos forces diminuées. On a même envie parfois d’abandonner et de déserter. Et Pierre entend, de ses oreilles, Jésus lui dire :  « Avance au large, jette le filet ! » Incroyable ! Jésus relance la machine ! Les bateaux ne sont pas construits pour rester aux ports et il est dans la nature des disciples de Jésus d’avoir le goût du voyage. Allez, sortez, vers l’inconnu, un peu plus loin que vos espaces finalement trop étroits ! Allez aux périphéries, jusqu’où le vent, le Souffle, l’Esprit vous mène ! J’ai besoin de vous pour annoncer ma Bonne Nouvelle, aux limites du monde !

« Avance au large, en eaux profondes » Et voilà que l’on peut comprendre aussi une autre aventure, beaucoup plus proche de nous celle-là, celle de la vie intérieure, avec la découverte de l’intérieur de soi. Plonger en dedans de soi, entendre le silence et découvrir toute une kyrielle de poissons. Des poissons en nous ? oui, comme autant de potentialités de vie, de beauté, de créativité, de talents que nous ne soupçonnons même pas. Notre vie intérieure regorge de vie car elle est aussi la demeure de Dieu, le créateur caché de la terre, des poissons et des chats, des canards et des oiseaux, et de chacune de nos histoires. Et le filet fut rempli, la barque faillit même chavirer ! Quel programme ! Et Pierre et son compagnon laissent leur filet, et quittent tout pour suivre Jésus.

« Tout quitter »?  Faut-il dire au-revoir à ses parents, ses amis, là maintenant ? ou peut-être et surtout avons-nous à quitter ce qui nous plombe, la peur et la lassitude ?  On n’ose pas faire le premier pas, on n’ose pas prendre la parole, on n’ose pas oser parce qu’on a été trop déçu, blessé. En suivant Jésus, on tisse une confiance et une amitié. Il y a une présence, Sa présence, aux jours sombres de la tempête, aux jours gris du brouillard, aux jours ensoleillés des vacances et qui nous fait avancer, sortir de nous !  
Trois siècles après saint Antoine, un autre ami de Jésus, un jésuite, cette fois, sur les rives d’un autre continent, au Brésil, reprit le Sermon de saint Antoine aux poissons. Mais il le compléta. Il leur fit quelques reproches. Dont celui-ci : « je vois qu’il y a de gros poissons qui avalent facilement les plus petits » Et ça, ce n’est pas bien du tout. « Vous faites comme les hommes où les riches mangent les pauvres, où les forts mangent les faibles ». Ça ne va pas. Parce que le projet de Jésus, quand il appelle sur le lac ses premiers disciples, c’est pour lancer le filet que nous soyons tous unis, en communion, comme les doigts de la main. Donc on ne va pas y arriver si certains ne respectent pas les autres et les avalent tout cru. On dit que les poissons entendirent la leçon ! Alors les enfants, si notre manière de suivre Jésus était, chaque jour, d’imiter les poissons ? Louer Dieu pour la vie et changer quelque chose qui coince pour communier tous ensemble ?  

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