Frères et Sœurs,
Jésus marque profondément ceux qui le rencontrent en vérité, car il rayonne la miséricorde et la tendresse de Dieu. Il n’annonce pas seulement la Bonne Nouvelle, celle qui transfigure nos vies, il est cette Bonne Nouvelle.

Cette femme dont parle l’évangile qu’on appelait la pécheresse en a fait l’expérience pour son plus grand bonheur. Sachant qu’il est chez Simon le pharisien, elle entre chez lui, sans invitation, bien sûr. Jésus l’avait comblée du pardon de Dieu, il avait tellement irradié son cœur de paix, qu’elle ne craint plus le jugement des autres. Elle va vers lui, pleure sur ses pieds, les essuie avec ses cheveux, les couvre de baisers, y verse un parfum précieux. Par ces gestes un peu fou, elle lui manifeste sa grande reconnaissance. Simon est choqué. Il se dit en lui-même, « si cet homme était prophète, » il n’accepterait pas une telle familiarité osée.

Jésus jette un autre regard sur les personnes. Il porte en lui la démesure de l’amour de Dieu pour les hommes. Il vient les libérer du mal qui les oppresse. Les infidélités, les péchés de cette femme, ne l’empêchent pas de la remettre en route pour développer le meilleur d’elle-même. C’est avec une joie immense qu’il lui offre un nouvel avenir. N’a-t-il pas donné sa vie pour nous élever à notre dignité la plus haute, celle d’enfant de Dieu ? 

Malgré ce fardeau qui pèse sur elle, elle se sait aimée par Jésus. En toute confiance, elle lui apporte sa vie cassée, ses faiblesses, son amour blessé, ses pleurs, son vase de parfum, elle remet tout entre ses mains, elle se laisse  guérir, recréer par lui. Et Jésus n’a rien refusé. Sa parole, « ta foi t’a sauvée. Va en paix », elle la reçoit comme une caresse qui fait du bien.

La fête des marins nous invite à nous tourner vers le passé, à nous souvenir des marins qui, à l’exemple de la femme de l’évangile, se confiaient à Jésus. Jésus et Marie étaient les compagnons de leurs voyages en mer, de leurs aventures et de leurs mésaventures. A l’époque, la pêche était parsemée d’embûches. En deux siècles, il y a eu plus de 650 naufrages et des milliers de marins ont péri dans les brumes et les vagues des alentours. Il n’y a pas une famille saint-pierraise ou miquelonnaise qui ne déplore une ou plusieurs victimes de la pêche. Aujourd’hui, la navigation est sécurisée, mais cela n’écarte pas tous les dangers. La douleur des derniers drames est encore vive en beaucoup de cœurs.

Le courage, et la ténacité des marins et de leurs familles, leur solidarité et leur foi ont écrit l’histoire de l’archipel. Une solidarité sans faille de tous à l’égard de chacun, leur a permis de traverser les épreuves. Certains départs en mer étaient risqués.  Au nom d’un amour très fort, ils y allaient, car c’était le gagne pain de la famille. Sur terre, femmes et enfants espéraient un retour sans encombre. Malheureusement, un brouillard épais et persistant ou une mer déchaînée en ont surpris plus d’un. Lorsqu’une catastrophe arrivait, la famille privée du soutien d’un père, ou de plusieurs personnes à la fois, n’était jamais abandonnée par ses voisins. C’est en se serrant les coudes que la population a fait face à ces dangers.

Quand les marins se battaient contre les éléments, ils savaient que le Seigneur était avec eux. Et cette foi galvanisait leur énergie. Ils mettaient aussi leur confiance en Marie. Est-il étonnant que la société d’entraide, de soutien des plus défavorisés, s’appelle « Notre Dame de Bon Secours » ? Par ailleurs, plusieurs statues de Marie ont été érigées sur l’archipel. Elles sont tournées vers l’océan comme pour rappeler à ceux qui partent que Marie veille sur eux et pour souhaiter la bienvenue à ceux qui reviennent.
Aujourd’hui, nous déplorons la fin de la grande pêche, la fermeture de nos usines, les inquiétudes des jeunes… Les difficultés auxquelles les ancêtres étaient confrontés n’étaient pas moindres. Ils les ont surmontées grâce à leur solidarité et à leur foi en Jésus-Christ. Puissent ces valeurs continuer à nous inspirer pour bâtir notre avenir.

Apprends-nous, Seigneur, à vivre dans la confiance en toi !

Références bibliques : 2 S 12,7-10.13 ; Ps 31 ; Ga 2, 16.19-21 ; Lc 7, 36-8,3

Référence des chants :

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