Cet évangile nous interroge sur notre attitude spirituelle : Est-ce à partir de ma petite vision personnelle que je décide de ce qu’on peut dire de Dieu ? Ou est-ce que j’accepte humblement de me laisser éclairer par plus grand que moi-même et de m’ouvrir à la révélation de Dieu en Jésus Christ ?
Ce récit laisse découvrir que les vrais aveugles ne sont pas ceux que l’on croit et le péché n’est pas là ou certains l’imaginent. Laissons-nous, aujourd’hui encore, être enseignés, éclairés et vivifiés par la Parole de Jésus. Et posons-nous trois questions.

La première question est celle de l’origine de l’aveuglement. « Est-ce lui qui a péché, ou bien ses parents ? » demandent les disciples à Jésus. Comme si Dieu pouvait vouloir le mal ! Comme s’il fallait trouver un coupable ! Quelle manière terrible de projeter sur Dieu notre approche humaine ! Dieu est la première victime du mal et il souffre de notre douleur. « Ni lui, ni ses parents » répond Jésus, « mais l’action de Dieu devait se manifester en lui. » Il s’agit de nous faire comprendre combien le vrai mal est spirituel, comprendre combien nous sommes tous nés aveugles spirituellement et combien nous avons tous vitalement besoin de la lumière du Seigneur.

La deuxième question est celle de l’identité de l’acte et des acteurs. L’acte de Jésus est comme un sacrement, c’est-à-dire qu’il y a un signe sensible accompagné d’une parole de bénédiction. C’est le geste du premier chapitre du livre de la Genèse, le geste du potier qui avec de la salive et de la terre fait de la boue et suscite une nouvelle création. C’est un acte baptismal par excellence.
Se pose alors la question de l’identité du mendiant aveugle de naissance et qui maintenant a retrouvé la vue. Soit les pharisiens contestent son identité (« pas du tout, ce n’est pas lui, c’est quelqu’un qui lui ressemble. »), soit ils sont contraints de se remettre en cause… Or ils manifestent ici leur aveuglement, en refusant d’accueillir les faits tels qu’ils sont.
Se pose enfin la question de l’identité de Jésus. Est-il le Messie ? Là encore, contester son identité permet de ne pas se remettre en question. Les pharisiens, comme nous si souvent, s’en tiennent à la conclusion qu’ils ont d’emblée décidée : « Nous savons, nous, que cet homme Jésus est un pécheur. »

La troisième question est celle de la prise de position à laquelle chacun est convoqué. « Est-ce un pécheur ? Je n’en sais rien ; mais il y a une chose que je sais : j’étais aveugle et maintenant je vois. » Cette guérison, qui est un fait constatable par tous, suscite-t-elle une reconnaissance ou un aveuglement ? L’aveugle-né s’en tient aux faits de façon intangible, jusqu’à la foi. Certains pharisiens nient l’évidence contre toute évidence, jusqu’aux ténèbres. Les parents de l’aveugle-né se « défilent », jusqu’à la lâcheté.

Face à Jésus, à sa puissance de guérison, à sa résurrection, quelle est la réponse de mon cœur ? Quelle est la réponse de ma vie ? « Serions-nous des aveugles nous aussi ? » Suis-je encore beaucoup trop aveuglé par moi-même, par mon orgueil, par mon égo ? « Je crois, Seigneur. » Suis-je entré dans la confiance d’un cœur qui s’ouvre à Jésus, et qui l’accueille avec simplicité et bonheur ?
Seigneur Jésus, donne-moi de me reconnaître aveugle spirituellement, donne-moi de reconnaître mon absolu besoin de salut et donne-moi de te reconnaître comme la lumière du monde  et la lumière de ma vie.

Références bibliques : 1 S 16, 1.6-7.10-13a ; Ps. 22 ; Ep 5, 8-14 : Jn 9, 1-41

Référence des chants :

 

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