Chers amis,
  « Le fruit de la foi est l’amour,
le fruit de l’amour est le service,
le fruit du service est la paix. »
 Mère Teresa

Dans les quelques lignes de l’Évangile d’aujourd’hui, nous avons entendu trois fois, comme une sorte de refrain insistant : « Aimez-vous les uns les autres ». Mais Jésus a bien pris aussi la précaution de nous inviter à un comportement "nouveau". Et un seul petit mot bouleverse tous nos vieux clichés. Il faut aimer, dit Jésus, comme, lui, Il a aimé ! Et cela change tout !
 Aimer comme Jésus, c’est se mettre aux pieds de ses frères pour leur laver les pieds, c’est se faire leur serviteur. Aimer comme Jésus, c’est renoncer à soi-même pour le bonheur de l’autre, c’est y mettre le prix, s’il le faut, pour que l’autre soit heureux. L’amour chrétien doit aller beaucoup plus loin que l’amour humain. Il s’agit de cet amour absolu qui a quelque chose de divin, parce qu’il imite l’amour même de Jésus, jusqu’au bout. D’ailleurs, Jésus Christ, en dévoilant la grandeur de cet amour pose une condition primordiale : « Demeurez dans mon amour ».

Mes chers amis, nous sommes au coeur de Paris, à Notre-Dame-de-l’Assomption, église que Mgr Denys Affre – alors archevêque de Paris – a attribué gracieusement, en 1844, à la communauté polonaise. Il est frappant que ce soient des laïcs polonais qui aient fondé cette institution en se basant sur ce commandement de Dieu : « Aimez-vous les uns les autres ». Ils l’ont fait dans le but d’aider leurs compatriotes à demeurer dans l’amour de Dieu et du prochain. Ainsi, grâce à l’inspiration d’Adam Mickiewicz (poète polonais, qui fut aussi professeur au Collège de France) s’est créée l’association des "Frères unis" qui est devenue le fondement de la future congrégation des Pères de la Résurrection et de la Mission Catholique Polonaise, dont nous sommes les héritiers et les successeurs. En conclusion de la rédaction de l’acte fondateur des Frères unis, nous lisons : « Au saint nom de Notre Seigneur Jésus Christ, qui voit la sincérité de nos pensées, en demandant sa bénédiction et sa protection, dans l’humilité de notre coeur, et après avoir reçu le sacrement de la confession, nous fondons notre fraternité des Frères unis et nous promettons de prier quotidiennement les uns pour les autres, pour la Patrie, pour nos amis et nos ennemis et nous promettons de nous conformer aux commandements de Dieu, en paroles et en actions et nous voulons encourager nos compatriotes à faire de même ». C’est écrit dans le style de l’époque, mais le contenu est bien d’actualité et démontre leur engagement à mettre en pratique le commandement : « Aimez-vous les uns les autres comme je vous ai aimés ». Nous sommes les héritiers de ces oeuvres, qui continuons à accueillir les différentes vagues d’émigration et qui restons au service de nos frères.

C’est à Paris, sur le Champ de Mars, aux pieds de la Tour Eiffel que le pape Jean-Paul II, au cours de sa rencontre avec les Polonais en 1980, a rappelé : « C’est Dieu qui est la mesure de l’homme. C’est pourquoi l’homme doit revenir à cette source, à cette mesure unique qu’est Dieu incarné, Jésus Christ. Il doit s’y reporter constamment s’il veut être homme et s’il veut que son monde soit humain ».

Mes chers amis, la Pologne et neuf autres pays viennent d’entrer dans la Communauté de l’Union européenne. Rappelons-nous que les inspirateurs de l’Europe, De Gasperi, Adhenauer, Schuman, étaient de grands chrétiens qui se sont inspirés de ces valeurs. Deux d’entre eux sont candidats à la béatification.

Dimanche dernier, j’ai participé, à Varsovie, à la messe célébrée sur les fondations de la nouvelle basilique, dédiée à la Providence divine, en réponse- à un voeu de la nation polonaise. Le cardinal Joseph Glemp – en présence de l’épiscopat polonais et des délégués des épiscopats de trente pays d’Europe, ainsi que de hautes personnalités polonaises et européennes – a confié l’Europe à la divine Providence, par l’intercession de la Vierge Marie. Au cours de la célébration, le pape Jean-Paul II (qui était en liaison directe) nous a rappelé que « le christianisme a été pour notre continent un facteur primordial d’unité entre les peuples et les cultures et de promotion intégrale de l’homme et de ses droits ». Et il a ajouté : « l’Europe est appelée avant tout à retrouver sa véritable identité ». C’est notre rôle, à nous chrétiens d’aujourd’hui au sein de cette nouvelle Union européenne, d’en être les témoins et d’insuffler cet amour des autres comme nous l’enseigne le commandement du Christ : « Aimez-vous comme je vous ai aimés ».

Je termine par une citation de l’exhortation apostolique L’Église en Europe. Le Pape écrit : « Europe qui es au début du 3e millénaire, retrouve-toi toi-même. Sois toi-même. Découvre tes origines. Avive tes racines. Au cours des siècles, tu as reçu les trésors de la vie chrétienne. Ne crains pas, l’Évangile n’est pas contre toi, il est en ta faveur. Aies confiance ! Dans l’Évangile, qui est Jésus, tu trouveras l’espérance forte et durable à laquelle tu aspires. Sois en sûre : l’Évangile de l’espérance ne déçoit pas. ».

Et comment ne pas associer la Mère du Christ dans cette prière : « Marie, Mère de l’espérance, marche avec nous. Aurore d’un monde nouveau, veille sur nous. Reine de la Paix, protège l’humanité du 3e millénaire car Jésus, ton fils, est l’espérance de l’Église, de l’Europe et de l’humanité. ».

Amen.

Références bibliques :

Référence des chants :

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