L’évangile de ce dimanche n’est guère réjouissant ! Ceux d’entre-nous qui sont accablés par les épreuves de la vie, ceux dont le cœur est rempli d’inquiétude devant un avenir incertain, auraient sans doute préféré entendre des paroles d’espérance ou tout au moins des paroles de réconfort. Dans l’évangile, et à notre grande surprise, c’est le Christ lui-même qui annonce à ses disciples qu’il n’est pas venu mettre la paix sur la terre mais bien plutôt la division. Nous serions tentés de lui répondre qu’en ce domaine il n’était nul besoin d’en rajouter et que les hommes n’ont pas attendu sa venue pour se dresser les uns contre les autres. Alors, pourquoi ces propos du Christ qui, à juste titre, peuvent nous choquer ?

Pour répondre à cette question il nous faut comprendre que les divisions suscitées par le Christ n’ont pas la même origine que celles qui agitent habituellement notre monde. Le Christ n’éprouve aucune jalousie, aucune haine, il ne dresse pas les gens les uns contre les autres, il rejette les rumeurs et le mensonge, il ne souhaite pas conquérir le monde par la force des armes ni même devenir le roi d’Israël.

Les divisions suscitées par le Christ ont une cause originale, à savoir ses paroles et ses gestes ! Des paroles et des gestes qui invitent à la miséricorde, au pardon, au partage, au don de soi, à la fraternité, à la paix. Des paroles et des gestes qui disent que tous sont aimés par Dieu et que tous sont appelés à devenir ses enfants : les malades et les biens portants, les juifs et les non juifs, les pécheurs et les justes ! Le Christ annonce un monde réconcilié avec Dieu et où les hommes, disait l’auteur de la lettre aux Hébreux, sont débarrassés de ce qui les alourdit, en particulier le péché. Et pour cela, précisait encore l’auteur de la lettre aux hébreux, le Christ a posé un geste ultime : « renonçant à la joie qui lui était proposée, il a enduré la croix en méprisant la honte de ce supplice ».

Curieux paradoxe qu’est ce message de paix, de réconciliation et d’unité qui suscite de la résistance et de la division car tous ne sont pas encore prêts à s’engager sur le chemin de vie que le Christ est venu tracer en notre monde. Beaucoup sont encore dans l’impossibilité de croire que le chemin inauguré par le Christ, chemin de miséricorde, de pardon, de partage, du don de soi, de paix, de justice, de vérité soit le seul chemin possible pour que le monde soit sauvé. Nous connaissons tous d’ailleurs les difficultés de ce chemin et la tentation du découragement, voire du renoncement, qui peut-être la nôtre. Les premiers chrétiens auxquels s’adresse l’auteur de la lettre aux Hébreux la connaissait déjà ! Voilà pourquoi celui-ci les encourage à la persévérance et à l’endurance en gardant les yeux fixés sur Jésus qui est à l’origine et au terme de la foi.

Finalement, les lectures de ce dimanche si elles ne nous invitent pas directement à l’espérance nous font comprendre en quoi nous sommes aujourd’hui des pèlerins d’espérance. Des pèlerins d’espérance heureux d’avancer, avec le Christ, au milieu des épreuves, des oppositions et des défis de ce temps sur le chemin que le Sauveur est venu tracer au cœur de notre humanité ! Amen !

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