C’est un peu comme un coureur du marathon qui vient de passer l’arche des 21 kilomètres : c’est pas mal mais il y a en encore autant à courir. C’est un entre-deux.

Et aujourd’hui, ce matin, nous sommes justement aussi dans un entre-deux. Entre l’Ascension et la Pentecôte. Jeudi, c’était l’ascension du Christ vers le ciel. Saint Luc a raconté un bout de la scène : Comme les apôtres fixaient encore le ciel où Jésus s’en allait, voici que deux hommes en vêtements blancs leur dirent : « Galiléens, pourquoi restez-vous là à regarder vers le ciel ? » Ac 1, 10-11. A ce moment-là, Jésus n’a laissé qu’une promesse : Vous allez recevoir une force quand l’Esprit Saint viendra sur vous Ac 1, 8, c’est la promesse de la Pentecôte. Il ne dit rien de cette force, ce sera sans doute à nous de le découvrir. Quoiqu’il en soit, nous sommes bien dans cet entre-deux.

Alors que faire dans cet entre-deux puisque nous ne pouvons pas rester plantés là à regarder les hirondelles dans le ciel bleu ? J’ai tilté sur cette phrase de l’Evangile : Qu’ils deviennent parfaitement un, afin que le monde sache que tu m’as envoyé, et que tu les as aimés comme tu m’as aimé Jn 17, 23.

C’est en fait une prière du Christ, que nous soyons unis. Pour ceux qui ont suivi la série Game of thrones qui s’est achever il y a 2 semaines, ce défi de l’unité, c’est exactement le socle de l’élection de Bran le brisé comme roi des 6 royaumes. Tyrion Lannister s’interroge : Qu’est-ce qui unit un peuple ? une bonne histoire ! En fait, la question n’est pas d’abord Que faire ? mais Qui sommes-nous ?

Mais si nous sommes invités à l’unité comme le Père et le Christ sont Un Jn 10, 30, nous ne sommes pas invités à l’uniformité. « Unie dans la diversité » comme dit la devise de l’Europe dont on parle pas mal ces temps-ci. Le pape François dans son exhortation apostolique adressée aux jeunes, Christus Vivit, attire d’ailleurs notre attention sur ce défi : « nous naissons tous comme des originaux mais beaucoup meurent comme des photocopies » CV 106. Nous ne sommes pas invités à être des photocopies. D’une certaine manière, nous sommes tous des copyright, avec tous droits réservés ! Avec toutes nos histoires, conscientes ou recherchées au fond de nous-mêmes. Vous savez, toutes ces histoires à aimer quand on les déteste, à accepter quand elles sont détestables.

La prière du Christ, c’est que nous soyons unis. Tous. Nous qui sommes là dans cette église ou devant la télé, nous qui sommes-là et tous les autres cf Jn 17,20 : les chasseurs et les gitans, les autochtones et les migrants, les blacks et les blancs, les athées et les croyants… tous ! A le voir ainsi prier pour nous, nous sommes décidemment vraiment son unique préoccupation. Tous. Chacune. Chacun.

Qui sommes-nous donc ? Nous sommes aimés ! C’est la base. Et à partir de là, en reconnaissant cet amour qui nous est commun et qui nous dépasse, on peut être unis. L’unité vient de l’extérieur de nous-même. C’est notre histoire commune : nous sommes aimés d’un même amour !

Qu’ils deviennent parfaitement un, afin que le monde sache que tu m’as envoyé, et que tu les as aimés comme tu m’as aimé Jn 17, 23. Alors que faire maintenant dans cet entre-deux, entre l’Ascension et la Pentecôte ? Continuer à vivre ce défi des liens entre nous… dans l’élan de Jean-Emile Anizan et des Fils de la Charité qui fêtent cette année le centenaire de leur fondation. Continuer à vivre ce défi des liens entre nous… c’est peut-être créer la condition pour recevoir l’Esprit Saint, pour vivre la Pentecôte.

Et comme disait Jean Vanier parti le mois dernier : « L’amour n’est pas de faire des choses extraordinaires, héroïques, mais de faire des choses ordinaires avec tendresse ».

 

 

 

 

 

 

 

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