En ce dimanche de la Santé, j’aimerais d’abord rendre hommage au merveilleux travail des acteurs, qui œuvrent au chevet de l’humanité souffrante. Je peux témoigner ici même de l’investissement sans faille, du savoir-faire et de l’humanisme du personnel médical et soignant. Comment ne pas vous faire un joli clin d’œil, à vous jeunes amis handicapés. Quelle leçon de vie vous nous donnez par votre courage et votre joie de vivre ! Quel bonheur aussi de pouvoir compter sur la présence et l’accompagnement du Service Evangélique des Malades et des aumôniers d’hôpitaux. Ils calligraphient dans le cœur des malades une belle page, à l’image de celle qui nous est offerte dans l’Evangile.

Le Lépreux qui se présente aujourd’hui devant Jésus est meurtri dans sa chair et dans son cœur. Que faire devant une telle détresse ? Comment la soulager ? Il ne devait pas être beau à voir, avec son visage repoussant. Aujourd’hui encore quand votre visage est difforme, lorsqu’il porte les stigmates de la maladie, les regards se détournent et quelquefois les commentaires sournois vont bon train.

La maladie de cet homme est cruelle, mais l’isolement social, auquel il est condamné, est une double peine. Personne pour poser sur son corps abimé une main de tendresse, personne à qui confier ses angoisses et son désespoir. Comme de nombreuses personnes clouées sur un lit d’hôpital, ou emmurées dans leur solitude et leur souffrance, il lance un dernier appel de désespoir à Jésus : «  si tu veux, tu peux me purifier ».

Ce cri résonne avec une particulière force aujourd’hui, en la fête de Notre Dame de Lourdes. Cette prière s’élève tous les jours de la cité mariale et intercède en faveur de nos frères et sœurs malades.

Le cœur de Jésus ne peut rester insensible à une telle détresse. Cela lui est insupportable. Il est pris de compassion. Il frémit dans ses entrailles. Quand l’homme a mal, Dieu souffre. Quand l’homme suffoque, Dieu étouffe. Mystère même de l’incarnation !

Dans un premier temps, Jésus donne au lépreux la chance d’exister à travers le regard qu’il pose sur lui. Souvenez-vous de Bernadette à Lourdes parlant de la Dame qu’elle voyait, elle disait « Elle me regardait comme une personne ».  Et toi quel regard portes-tu sur l’autre ?

Dans un deuxième temps, Jésus touche celui qui était obligé de se mettre à l’écart de la communauté. Il ne craint pas de braver l’interdit. Qu’importe la Loi, quand il s’agit d’un humain en souffrance, Jésus se met « hors la loi ». Cette liberté qu’il revendique, il la puise dans un amour sans frontière qui ne craint pas de bousculer les règles établis. Imiter le Christ c’est regarder l’autre avec ce même amour,  c’est toucher et soigner toutes les lèpres d’aujourd’hui que sont : la montée du racisme, de l’exclusion, de la violence, de la pauvreté grandissante.

Prendre le Christ pour modèle, c’est choisir d’être solidaire avec les personnes malades et handicapées, les prisonniers, les marginaux et tous les rejetés de notre monde.

Alors, je t’invite cette semaine à prendre des nouvelles d’un ami malade, à rendre  visite à un collègue en arrêt de maladie, à te proposer pour faire les courses à un voisin âgé, à offrir ton  aide pour ses démarches administratives. Des petits riens qui pèsent le poids de l’amour.

Ami, si tu ne vois en Jésus qu’un faiseur de miracles, passe ton chemin. Mais si, en écho à l’apôtre Paul, et sans chercher ton intérêt, tu imites le Christ qui n’a pas eu recours à l’imagerie médicale,  pour percevoir  la beauté du lépreux, le regard que tu porteras sur l’autre, sera « scanner de l’amour ».

Amen

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