Chers frères et sœurs, je vous propose d’aller directement au cœur de l’Évangile de ce jour ! Qu’est-ce que cela veut dire : vivre « par » le Christ, comme le Christ vit « par » le Père ? Nous disons : je vis « dans » ma maison, je vis « avec » ma famille. Nous disons aussi, et cela prend un éclairage et un sens spirituel différent : je désire vivre « pour » Dieu et « pour » les autres. Vivre « par » le Christ, c’est passer « par » lui. Il nous a dit, rappelons-nous, qu’il est la porte « par » laquelle nous passons. Mais que nous passons pour arriver où, pour arriver à quoi, pour arriver à qui ?

Pour arriver à lui, bien sûr ! Cette petite préposition « »par » cache un trésor. Un trésor qui nous fait découvrir le mouvement qui nous conduit vers le Christ, le moyen de parvenir à lui et le but qu’il est lui-même. Lorsqu’il nous propose de manger sa chair et de boire son sang, Jésus nous introduit dans un lien de dépendance vitale. Aucun de nous ne peut vivre que « par » lui-même. Notre vie dépend d’un autre qui est Dieu et c’est parce que le Christ a vaincu la mort, que le mystère de sa Résurrection donne la vie au monde, vie nouvelle qui est la vie pascale ! Notre baptême nous a introduits dans la force vitale de ce lien de dépendance. C’est pour cela que saint Paul dit que nous ne nous appartenons plus, mais que nous appartenons au Christ qui a donné sa vie pour chacun de nous (1Cor 6,19).

Si nous oublions cela, nous risquons de vivre « comme des fous », ou comme ces « étourdis » qu’évoque le livre des Proverbes. Qui ne semblent vivre qu’avec eux-mêmes et pour eux-mêmes. Ce qui ne veut pas obligatoirement dire vivre sans amour du prochain, mais vivre comme si nous étions nous-même la source de notre vie et de l’amour que nous pouvons partager. Qui souffre vraiment de la faim et de la soif fait l’expérience, dans la crainte de la mort, du lien essentiel entre la vie et la nourriture. Nous pouvons dire à juste titre que nous vivons « par » le pain, ou « parce qu’ » il y a du pain ! Posons-nous alors la question : qu’y a-t-il de plus, de radicalement différent lorsque Jésus nous dit : « Celui qui me mange, lui aussi vivra par moi » ?

Ce qu’il y a de tout autre, c’est qu’aucune nourriture n’est capable de nous empêcher de mourir un jour ! Alors que le Christ nous invite à vivre éternellement « par » lui, à travers la foi en sa Parole et son Eucharistie. L’Eucharistie est la réalité de sa présence personnelle, lui qui est à jamais ressuscité. Nous savons bien que nous ne vivons pas que de pain, mais aussi de toute Parole qui sort de la bouche de Dieu. Parce que vivre, ce n’est pas seulement manger pour ne pas mourir, mais aussi être « en relation ». Vivre « par » le Christ, c’est être tiré définitivement de la solitude et de la mort, par sa Résurrection. Nous sommes des grands vivants promis à une vie qui ne connaîtra plus ni la faim, ni la soif, ni la mort. Jésus est descendu du ciel pour nous donner cela, pas seulement pour nous le promettre. Vivre « par » lui, c’est déjà toucher dans la foi que, tout en ayant encore besoin de manger pour vivre, nous sommes déjà, dans l’Eucharistie, reliés à Dieu d’une manière définitive.

Demandons au Christ la grâce d’être des chercheurs simples et humbles. Des chercheurs qui découvrent avec joie et émerveillement qu’ils sont, « par » la communion, liés à tout jamais au Christ, Source même de la vie.

Références bibliques : Pr 9, 1-6 ; Ps. 33 ; Ep 5, 15-20 ; Jn 6, 51-58

Référence des chants : Liste des chants de la messe du 16 août à Saint-Quentin-en-Indrois

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